Le Conseil des ministres des Affaires étrangères des États membres de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) a ouvert ses travaux, hier, à Djeddah en Arabie saoudite – où siège l’OCI-, en réunion extraordinaire, avec la participation du ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, chargé par le président Abdelmadjid Tebboune de cette mission.
La réunion est consacrée à l’examen des graves développements que connaît la cause palestinienne, en particulier, et la région du Moyen-Orient, en général, au regard de la poursuite de la guerre génocidaire à Ghaza, des plans israéliens visant à réoccuper militairement l’enclave et à déporter sa population et du projet expansionniste israélien qui menace la région tout entière. Dans son intervention, Ahmed Attaf a exprimé l’exigence d’élever « notre position collective, en paroles et en actes, à la hauteur des défis existentiels, d’une part, et à la hauteur de la légendaire ténacité de nos frères de Palestine, de Syrie et du Liban, d’autre part. Nous devons également rester unis aux côtés de nos pays frères, l’Égypte et la Jordanie, face aux menaces posées par le projet expansionniste israélien. » Il a ajouté : « Tout en étant soucieux, premièrement, de contribuer à l’instauration d’un cessez-le-feu global et permanent à Gaza, nous devons bloquer les plans visant à soumettre à nouveau la bande de Gaza à l’occupation et à déplacer sa population. » Ahmed Attaf a souligné que les graves menaces qui pèsent sur la cause palestinienne en particulier et sur la région du Moyen-Orient en général exigent que nous, ainsi que l’ensemble de la communauté internationale, adoptions une nouvelle perspective pour anticiper l’issue de la situation et faire face aux dangers qui en découlent. Le ministre a déclaré que l’occupation israélienne elle-même ne dissimule plus ses projets expansionnistes, maintenant que ses dirigeants ont commencé à annoncer ouvertement la relance et la mise en œuvre de ce que l’on appelle le projet du « Grand Israël ». Le ministre a poursuivi en affirmant que le mystère a été levé, le camouflage levé, les masques tombés, et qu’il n’y a plus de place pour l’interprétation ou l’explication concernant ce qui a été faussement et calomnieusement qualifié de « mission historique et spirituelle du sionisme ». Il a ajouté : « Nous sommes indéniablement confrontés à une volonté israélienne obsessionnelle d’éliminer complètement le projet national palestinien et de démolir les piliers de la solution à deux États en l’effaçant de la conscience publique après avoir persisté à l’éliminer sur le terrain. » Il a ajouté : « Nous sommes également indéniablement confrontés à une volonté israélienne effrénée de redessiner les frontières dans la région et de porter atteinte à la sécurité et à la stabilité des pays voisins de la Palestine, ainsi qu’à leur intégrité territoriale. » Le ministre a ajouté : « Nous sommes également confrontés à une volonté israélienne écrasante d’imposer ses caprices et ses ambitions, voire ses illusions, au détriment de la volonté de la communauté internationale, des avertissements et mises en garde des Nations unies et des résolutions de la légitimité internationale. »
Ghaza, partie intégrante de l’État de Palestine
Ensuite, tout en étant soucieux de contribuer à l’élaboration des modalités de la phase post-agression dans la bande de Gaza, nous devons œuvrer à la consolidation du statut de cette bande en tant que partie intégrante du territoire de l’État palestinien. » Ahmed Attaf a ajouté : « Bien que nous soyons désireux de contribuer à répondre aux priorités urgentes du peuple palestinien, nous devons œuvrer avec diligence pour préserver les fondements de la solution à deux États et les piliers de la création d’un État palestinien indépendant et souverain avec Al Qods pour capitale, afin de préserver les perspectives d’un règlement juste, durable et définitif du conflit israélo-palestinien.» En conclusion, le ministre a appelé la communauté internationale à prendre toutes les mesures de dissuasion disponibles, notamment les sanctions internationales nécessaires, afin de mettre un terme à l’agression, de faire respecter la légitimité internationale et d’épargner à la région les affres de menaces et de dangers sans précédent, dont les conséquences sont imprévues et imprévisibles.
Le crime génocidaire se poursuit
Au moment où se tenait la réunion de l’OCI, L’occupation sioniste poursuivait ses crimes génocidaires dans la bande de Ghaza, par le siège, la famine systématique et le ciblage des civils dans leurs maisons et leurs tentes. Hier, 15 Palestiniens ont été tués et des dizaines blessés suite au bombardement par l’occupation du complexe médical Nasser à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza. Parmi les victimes des journalistes, des malades et du personnel médical. Face à cette situation, le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Kasper Veldkamp, a annoncé sa démission du gouvernement en raison d’obstruction à de nouvelles mesures contre l’occupation sioniste. Les ministres restants du parti Nouveau Contrat Social ont également démissionné. Dans un contexte de conflit croissant au sein de la coalition au pouvoir aux Pays-Bas concernant sa politique envers l’entité sioniste, le Premier ministre néerlandais Dick Schoof a déclaré qu’il « demanderait conseil avant de décider de la marche à suivre » avec le gouvernement, dont les deux partis ne détiennent que 32 des 150 sièges du Parlement (ce qui signifie qu’il a perdu sa majorité et fonctionne comme un gouvernement intérimaire). De son côté, le président finlandais, Alexander Stubb, a fait constater que « notre incapacité à contrôler la situation à Ghaza est un échec humanitaire, et ce que fait Israël contredit toutes les lois humanitaires ».
M’hamed Rebah