Dans son allocution prononcée à l’occasion de la clôture du 12ème séminaire de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique « Processus d’Oran », le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf a rappelé que « le principe des solutions africaines aux problèmes africains s’impose aujourd’hui, non seulement comme une ambition légitime, mais aussi comme un choix stratégique qui permettra de protéger notre continent des risques liés aux polarités internationales actuelles, qui ne produisent que la reproduction des crises, sous des formes plus lourdes, plus aiguës et plus dangereuses.
C’est dans cette optique qu’il devient essentiel de renforcer la relation complémentaire entre le Conseil de paix et de sécurité africain, d’une part, et les membres africains du Conseil de sécurité des Nations unies, d’autre part », une question qui a occupé une place importante dans les débats et délibérations de cette 12e édition du Processus d’Oran », a-t-il estimé.
Attaf n’a pas manqué d’exprimer, à chacun des participants la profonde gratitude de l’Algérie et sa reconnaissance sincère pour sa présence forte, sa participation remarquable et son engagement déterminé à maintenir la flamme du Processus d’Oran allumée, « éclairant ainsi le chemin de la préservation de la paix et de la stabilité en Afrique ».
Il a tenu par ailleurs à adresser des remerciements particuliers et une salutation respectueuse, « à Ses Excellences le Président de la Commission de l’Union africaine, le Président du Conseil exécutif de l’Union africaine, le Président du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, ainsi qu’aux représentants de tous les États membres de notre Conseil, y compris les membres africains du Conseil de sécurité des Nations unies, qu’ils soient en poste actuellement ou appelés à rejoindre ce Conseil dès le 1er janvier prochain. Cette reconnaissance ne saurait être complète sans saluer les efforts des hauts responsables de la Commission de l’Union africaine, en particulier le Commissaire à la paix et à la sécurité et le Commissaire aux affaires politiques, ainsi que les hauts responsables du secrétariat des Nations unies, notamment le secrétaire général adjoint chargé des opérations de maintien de la paix. Je tiens également à exprimer toute notre gratitude aux pays partenaires du Processus d’Oran pour leur soutien continu et leur contribution substantielle à cette initiative continentale de l’unité. », a-t-il précisé.
L’Algérie considère ce dynamisme comme une source de fierté et de motivation
Abordant la participation à cette édition, il a souligné la 1ere participation remarquable de représentants des pays élus au Conseil de sécurité des Nations unies en dehors du continent africain, à savoir : le Royaume de Bahreïn, la République de Colombie et la République de Lettonie. « Je leur adresse mes plus sincères félicitations pour leur élection et leur souhaite plein succès dans l’accomplissement de leurs missions et contributions en faveur de la paix et de la sécurité internationales. Il a dans ce sens affirmé qu’une « telle participation de grande qualité et poids, réunissant à la fois la stature des participants et le nombre élevé de délégations présentes, constitue une preuve éloquente de l’écho et de l’intérêt croissant que suscite désormais le Processus d’Oran tant au niveau continental qu’international. L’Algérie considère ce dynamisme renouvelé et croissant comme une source de fierté et de motivation, alors qu’elle mène cette démarche continentale visant à unifier la voix de l’Afrique et à renforcer son influence et son écho au sein du Conseil de sécurité des Nations unies et dans tous les forums internationaux multilatéraux ». Abordant l’ordre du jour des travaux, il a mis en relief l’importance particulière que revêt cette édition qui a permis de mettre en lumière les principaux défis politiques et sécuritaires auxquels le continent africain est confronté à ce jour. « Des défis préoccupants, qui exigent que nous tirions la sonnette d’alarme et réveillons en nous le sens du devoir continental et l’esprit de responsabilité collective. Ces défis se manifestent actuellement par une série de grands risques qui s’entrelacent et forment une triade qui domine le paysage sécuritaire de tout le continent. Il s’agit de la triade constituée des changements anticonstitutionnels de gouvernements, du fléau du terrorisme et du phénomène des interférences extérieures. Les changements anticonstitutionnels de gouvernements sont malheureusement devenus une scène familière en Afrique, au point que notre organisation continentale a récemment été contrainte de suspendre l’adhésion de deux pays dans un délai de seulement quarante-deux jours. Le fléau du terrorisme a pris de l’ampleur, jusqu’à s’imposer comme la principale menace dans la région du Sahel, où il a pris le contrôle de vastes étendues de territoire et s’est érigé en autorité de facto. Les interférences extérieures ont éclipsé de nombreux foyers de tensions, de crises et de conflits en Afrique, au point que les clés de la résolution des conflits se trouvent souvent entre les mains d’acteurs étrangers, et non des parties locales, propriétaires de la terre, du pays, de la souveraineté et de la décision. Face à cette situation de crise, nous soulignons les conclusions des débats de cette session, notamment l’impératif de repositionner l’Union africaine comme un acteur central dans la prévention des crises et la résolution des conflits », a-t-il indiqué.
« L’unité rendra difficile pour l’Afrique et les peuples africains d’être ignorés »
Le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf a rappelé dans son allocution l’impératif de voir le Conseil africain améliorer sa performance en matière de gestion des questions de paix et de sécurité dans le continent, insistant dans ce cadre sur la concertation en affirmant, « les trois membres africains du Conseil de sécurité des Nations unies ont également la responsabilité de suivre cette performance et de garantir que ses résultats et ses effets se répercutent au niveau international. Notre expérience, ainsi que celle de nos frères africains au Conseil de sécurité, a pleinement confirmé l’importance de renforcer le lien intégrateur et existentiel entre notre organisation continentale et ses représentants au sein du Conseil de sécurité des Nations unies. Ces expériences ont démontré, et continuent de démontrer, que la différence réside dans un choix unique : celui de l’unité. L’unité du Conseil de paix et de sécurité africain crée l’unité du groupe des membres africains au Conseil de sécurité des Nations unies. L’unité du groupe africain au sein du Conseil de sécurité des Nations unies lui confère du poids, de la crédibilité, de la force et de la stabilité face aux divergences, aux polarités et aux divisions. L’unité du groupe africain au Conseil de sécurité des Nations unies lui donne une voix forte, un discours décisif et une influence marquante chaque fois que des questions de paix et de sécurité en Afrique sont en jeu ». Il insistera dans le même contexte sur la nécessité de maintenir l’unité du front africain et l’unité de la voix africaine, « qui a constitué, en soi, l’un des objectifs majeurs de notre engagement lors de l’adhésion de l’Algérie au Conseil de sécurité.
Je tiens à saluer nos frères de la République de Mozambique, la République de Somalie et de la République de Sierra Leone qui ont partagé avec nous ce noble objectif. Je salue également la République de Guyane, qui a renforcé la portée de la voix africaine et a élargi son écho au sein du Conseil de sécurité en y apportant la voix de la région des Caraïbes, en tant que sixième région de l’Afrique. Parce que ce principe d’unité africaine résume en lui-même l’essence de l’expérience algérienne au sein du Conseil de sécurité des Nations unies, je voudrais conclure mon discours en rappelant les paroles de notre défunt leader africain, Julius Nyerere, qui disait : « L’unité ne nous rendra peut-être pas riches, mais elle rendra difficile pour l’Afrique et les peuples africains d’être ignorés », a-t-il souligné.
Synthèse Slimane B.









































