« Tirer le meilleur parti du capital de l’Afrique pour favoriser son développement » : c’est le thème des Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (BAD) qui ont débuté, lundi à Abidjan en Côte d’Ivoire, et se poursuivront jusqu’au 30 mai.
Le ministre des Finances, Abdelkrim Bouzred, s’est rendu, ce lundi, dans la capitale ivoirienne, à la tête d’une délégation de son département ministériel, pour participer à cet événement statutaire le plus important de l’institution. Hier, mardi, s’est tenu, dans ce cadre, un dialogue présidentiel dont les travaux ont été présidés par Alassane Ouattara, président de la Côte d’Ivoire, pays hôte de cet évènement, en présence de plusieurs délégations officielles dont des chefs d’État et de gouvernement africains et des ministres des Finances des pays membres du groupe de la BAD. Le dialogue a débuté par une allocution du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, transmise en visioconférence, dans laquelle il a salué le rôle central de la BAD dans le financement durable du développement sur le continent. « Je vous remercie pour les efforts déployés en faveur de la réalisation des Objectifs de développement durable des Nations unies, de l’Agenda 2063 de l’Union africaine, ainsi que pour la construction d’un système financier mondial plus juste et équitable », a-t-il déclaré. Cette session de haut niveau a mis l’accent sur l’importance d’exploiter pleinement les ressources et capitaux internes du continent africain afin de réduire la dépendance extérieure et promouvoir une croissance inclusive, résiliente et durable. Outre des chefs d’Etat, les assemblées annuelles rassemblent chaque année les ministres des Finances, gouverneurs des banques centrales, responsables économiques des pays membres, ainsi que des partenaires au développement, des investisseurs, et des experts internationaux. Ils vont débattre « non seulement des questions d’actualité économique et financière et ses perspectives, mais aussi des défis auxquels fait face le continent africain dans sa quête d’une croissance et d’un développement inclusifs et durables », indique un communiqué du ministère.
Des sources de la BAD font observer que les Assemblées annuelles 2025 du Groupe se déroulent dans un contexte de mutation du commerce mondial avec quarante-sept des cinquante-quatre pays africains sont touchés par les nouvelles mesures commerciales américaines, vingt-deux d’entre eux devant faire face à des tarifs douaniers pouvant atteindre 50 % sur un large éventail de produits d’exportation. Le thème stratégique de cet événement invite les pays membres régionaux de l’institution à se tourner vers leur continent pour identifier et exploiter les diverses ressources en capital de l’Afrique — humaines, naturelles, financières et économiques — afin de favoriser sa transformation structurelle. Au programme de ces assemblées annuelles de la BAD, figure également l’élection de son nouveau président en remplacement de l’actuel président de l’institution, Akinwumi Adesina, dont le second mandat de cinq ans s’achève le 31 août prochain. Selon un communiqué du ministère des Finances, l’Algérie, troisième actionnaire régionale de la BAD, compte « jouer un rôle clé à l’occasion de cette élection qui s’annonce assez serrée entre les cinq candidats en lice ».
La même source indique que la participation de l’Algérie à ces assemblées annuelles s’inscrit dans le prolongement des efforts constants de notre pays visant à « renforcer son rôle au sein des institutions financières multilatérales et contribuer activement aux grands chantiers du développement africain ». En marge des sessions plénières, Abdelkrim Bouzred tiendra une série de rencontres bilatérales avec ses homologues d’autres pays membres, ainsi qu’avec de hauts responsables d’institutions financières régionales et internationales, dans une dynamique de dialogue, de coopération et de promotion des intérêts économiques de l’Algérie sur la scène continentale et internationale.
M’hamed Rebah