Ce sont là des signes d’inquiétude quant aux dérives du suprématisme blanc qui n’hésite pas à emploier les méthodes du terrorisme pour assouvir sa haine des musulmans, des arabes et des étrangers en général.
Les Algériens, qui se trouvent dans certains pays occidentaux, vivent dans la crainte devant la montée de l’extrême droite raciste qui alimente l’islamophobie au sein des populations de ces pays. Nos ressortissants ne sont pas les seuls à être inquiets. Dernièrement, réagissant au meurtre, dans la ville allemande de Hanovre, de la jeune algérienne Rahma Ayat, perpétré par un terroriste allemand d’extrême droite, la prestigieuse institution religieuse du Caire, Al Azhar, a appelé à « se dresser fermement contre le terrorisme de l’extrême droite et le nouveau nationalisme blanc, qui représentent une menace croissante pour les musulmans et les réfugiés en Europe ». En fait, il s’agit d’un véritable « terrorisme blanc ». Al-Azhar, qui a fermement condamné l’acte terroriste et a présenté ses sincères condoléances à la famille de Rahma Ayat, a souligné la nécessité de développer une législation légale pour dissuader ces pratiques terroristes.
On parle de montée de l’extrême droite mue par le suprématisme blanc. Pour rappel, le 4 juillet 2025, Rahma Ayat, une jeune infirmière de 26 ans originaire d’Oran, a été sauvagement assassinée de multiples coups de couteau à la poitrine dans son appartement près de Hanovre en Allemagne, dans le quartier résidentiel d’Arnum, commune rattachée à Hemmingen. Pour les observateurs connaisseurs de la réalité allemande, il s’agit d’un crime raciste. Ils ont noté une recrudescence des actes de racisme dans ce pays. À la suite de ce crime, le secrétaire d’État auprès du ministère des Affaires étrangères, chargé de la Communauté nationale à l’étranger, Sofiane Chaïb, a reçu l’ambassadeur d’Allemagne à Alger, Georg Felsheim. Lors de cette rencontre, Sofiane Chaïb a souligné, auprès du diplomate allemand, la nécessité de renforcer les mesures de sécurité à l’égard de nos ressortissants en Allemagne.
L’Espagne qui a plutôt la réputation d’un pays hospitalier pour les étrangers, y compris les musulmans et en particulier les Maghrébins, dont les Algériens, a envoyé des signaux inquiétants depuis sa petite ville de Torre Pacheco où des émeutes racistes anti-migrants, dirigées par l’extrême droite, en sont actuellement à leur troisième nuit de violence. Les médias locaux ont laissé entendre que tout a commencé par une vidéo montrant la violente agression par un groupe de jeunes, il y a quelques jours, à Torre Pacheco, d’un Espagnol qui faisait sa promenade matinale. On a parlé d’une agression, sans motif apparent autre que celui d’être filmée pour être diffusée sur les réseaux sociaux.
La nébuleuse raciste investit la rue
Les observateurs ont signalé que cette affaire a été récupérée par des groupes d’extrême droite qui ont, à leur tour, diffusé des messages xénophobes et des appels à la chasse aux migrants visant principalement les Maghrébins. Ces groupes racistes veulent “rendre justice”. Les médias locaux ont rapporté que vendredi dernier, un rassemblement contre l’insécurité a dégénéré en affrontements qui ont éclaté entre des groupes d’extrême droite, des résidents et des migrants nord-africains. Le bilan est d’au moins 5 blessés, plusieurs plaintes et huit arrestations. Les mêmes sources indiquent que le parti d’extrême droite Vox, connu pour ses positions anti-immigration et nationalistes, cherche à attiser la violence. Les médias locaux parlent d’une «chasse aux migrants» et de «persécutions contre les immigrés nord-africains». L’évêque de Carthagène, dont dépend Torre Pacheco, a appelé au calme et a dénoncé la vague de violence dans « une ville qui s’est toujours distinguée par sa cohabitation et son intégration » , a-t-il souligné. Torre Pacheco, dans le sud de l’Espagne, à Murcie, est une petite ville agricole de 42 000 habitants dont 30 % d’immigrés qui travaillent surtout dans les environs comme journaliers dans l’agriculture.
Dans le même sens, en France, pays confronté à une crise économique, sociale et politique multiforme, et où vit une forte communauté maghrébine, on observe depuis quelque temps, une montée inquiétante de l’islamophobie, dramatiquement illustré, le 31 mai 2025, par l’assassinat de Hichem Miraoui, un coiffeur tunisien, abattu de cinq balles à Puget-sur-Argens, dans le Var, en France. L’acte était commis pour des motifs racistes et terroristes. De quoi donner des signes d’inquiétude quant aux dérives du suprématisme blanc qui n’hésite pas à faire usage de la force et de la violence pour assouvir sa haine des musulmans, des arabes et des étrangers en général.
M’hamed Rebah
