Assassinat d’Hervé Gourdel : trois des terroristes impliqués identifiés

Du nouveau dans l’affaire de l’assassinat terroriste du ressortissant français, Hervé Gourdel, survenu le 23 septembre 2014 dans le massif montagneux du Djurdjura, en Kabylie. Intervenu, hier, en marge d’une séance parlementaire à l’APN, le ministre de la Justice, Garde des sceaux, Tayeb Louh a affirmé que trois des terroristes ayant tué l’alpiniste français ont été identifiés.
En effet, il est bon de rappeler qu’Hervé Gourdel a été kidnappé avec cinq de ses compagnons trois jours auparavant, avant qu’il ne soit exécuté par décapitation par ses bourreaux, soit au lendemain de sa séquestration. Cet assassinat a été revendiqué par la phalange Djound El Khalifa (Soldats du califat), ayant prêté allégeance à l’organisation terroriste de l’État islamique, désignée communément sous le patronyme «Daech». La scène macabre a été même filmée et une vidéo a été diffusée sur Internet, comme signe de représailles contre l’État français, qui menait alors une opération militaire contre les éléments de Daech, en Irak. Faut-il rappeler que les ravisseurs avaient adressé un ultimatum aux autorités françaises, où ils ont demandé de cesser l’assaut armé donné dans ce pays. Ce n’est donc qu’après que celles-ci refusaient de se soumettre à l’exigence des terroristes que ces derniers ont commis le meurtre. Près de deux ans, donc, ont permis aux enquêteurs algériens d’identifier trois des terroristes impliqués dans cet assassinat. Selon les révélations du ministre, il s’agit de Sarradj Mohamed, Harnafi Mahieddine et Rabia Ayachi.
Ces malfrats ont fait l’objet d’un mandat d’arrêt international lancé par la Justice algérienne dans le cadre de l’enquête menée pour identifier les ravisseurs et les exécuteurs donc d’Hervé Gourdel, qui fut non moins un guide de haute montagne, appréhendé par des hommes armés dans le village Ait Ouabane, dans la daïra d’Ain-El Hammam, wilaya de Tizi Ouzou. Lorsqu’il a été interrogé à ce sujet, Tayeb Louh a d’emblée déclaré que l’enquête sur cette affaire se poursuit toujours, avant d’aller dans le détail pour apporter de nouveaux éléments sur les résultats des investigations. Les trois terroristes en question faisaient partie des éléments armés liquidés récemment par l’ANP (Armée nationale populaire), dans une opération militaire à grande échelle menée à Médéa, dans la région de Rouakeche a précisé le ministre. Au cours de cette opération qui a été enclenchée le 8 juin dernier pour se terminer le 20 du même mois, les contingents de l’ANP ont réussi à neutraliser 18 terroristes et l’arrestation de 4 autres. S’agissant de l’identité des autres criminels, Louh a fait savoir qu’ils sont en cours d’identification.
Les résultats de l’opération seront communiqués aussitôt achevés a-t-il ajouté. Il est tout aussi bon de rappeler que quelques jours après cet assassinat, l’ANP a mobilisé quelques 3000 soldats et des moyens logistiques importants dans les maquis du Djurdjura, où une opération de recherche des terroristes a été menée.
D’ailleurs, les terroristes qui se retranchaient dans cette région ont été contraint de quitter les lieux pour chercher refuge ailleurs. L’Armée a réussi quelques semaines plus tard, soit le 23 décembre 2014, à liquider l’émir Abdelmalek Gouri, alias Khaled Abou Souleimane, dirigeant au sein du groupe Djound El-Khalifa, abattu à Boumerdès. Pour l’année 2015, durant les 5 premiers mois, pas moins de 73 terroristes ont été neutralisés par l’ANP.
Farid Guellil