Face aux crimes israéliens dans la bande de Ghaza, des personnalités brésiliennes réclament des mesures concrètes du gouvernement Lula, au-delà des simples condamnations.
Des artistes, intellectuels, responsables politiques et mouvements sociaux brésiliens ont appelé cette semaine le président Luiz Inácio Lula da Silva à rompre les relations diplomatiques avec Israël et à imposer des sanctions immédiates en réponse à ce qu’ils qualifient de guerre d’extermination menée par Israël contre les civils palestiniens dans la bande de Ghaza. Dans une lettre ouverte, les signataires affirment que la simple condamnation ne suffit plus face à l’intensification des violations israéliennes dans le territoire palestinien assiégé. La pétition a rassemblé un nombre important de figures majeures de la culture et de la politique brésiliennes. Parmi elles figurent le chanteur et compositeur Chico Buarque, connu pour son engagement en faveur des droits humains, ainsi que les acteurs Chico Diaz et Gregório Duvivier. Du côté politique, le député Guilherme Boulos, figure emblématique de la gauche brésilienne, a également soutenu cet appel. Les signataires dénoncent la complicité tacite des États qui maintiennent des relations économiques, militaires et diplomatiques avec Israël malgré les violations flagrantes des résolutions de la Cour internationale de justice, du Conseil de sécurité des Nations unies et de l’Assemblée générale. Ils réclament des sanctions effectives, notamment la suspension des accords de coopération militaire et énergétique entre le Brésil et Israël, l’arrêt des exportations de pétrole vers Israël, la fin des importations d’équipements militaires israéliens ainsi que l’annulation des accords commerciaux bilatéraux. Tout en reconnaissant les déclarations politiques courageuses de Lula, qui a comparé les actions israéliennes à celles de régimes génocidaires du passé, les signataires estiment que le moment est venu de passer aux actes. Cette position rejoint celle de nombreux experts de l’ONU, qui insistent sur la nécessité pour les États de suspendre ou annuler toute forme de coopération avec Israël tant que ce dernier ne respecte pas les décisions internationales exigeant la fin du génocide, de l’occupation et du régime d’apartheid à l’encontre du peuple palestinien. Cette pétition s’inscrit dans un contexte de mobilisation citoyenne croissante au Brésil, où plusieurs manifestations pro-palestiniennes ont rassemblé des milliers de personnes ces dernières semaines. Syndicats, associations étudiantes et collectifs d’artistes ont également exprimé leur volonté de voir le Brésil jouer un rôle moteur dans la lutte contre l’impunité israélienne, en cohérence avec son engagement historique pour la décolonisation et les droits humains. Le gouvernement Lula, qui a rappelé son ambassadeur en Israël en février 2024, pourrait être contraint d’aller plus loin.
M. Seghilani
