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Artisanat : Le tapis traditionnel « Djerida » estampillé à Ghardaïa

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Le tapis traditionnel « Djerida » (palme de palmier), un fleuron de la tapisserie artisanale de la wilaya de Ouargla, a été estampillé par le centre spécialisé d’estampillage des tapis traditionnels, sis à Ghardaïa, dans le but de préserver et de réhabiliter les activités artisanales ancestrales menacées de disparition, ont indiqué mardi les responsables de la Chambre de l’Artisanat et des Métiers (CAM) d’Ouargla. L’opération d’estampillage de ce produit traduit artisanal, qui s’est déroulée sous l’égide du centre précité, représenté par son responsable, Abdennour Daddi, en présence du président de la CAM d’Ouargla et l’auteure de ce tapis, Messaouda Yezzi, a permis, après avoir rempli les critères nécessaires, de timbrer sur la lisière du tapis une étiquette sous l’appellation de « Djerida », qui constitue une garantie de l’Etat concernant notamment la méthode de tissage manuel et l’utilisation de matières premières naturelles, a expliqué le président de la CAM, Alili Mimi. L’apposition du label permet de témoigner du genre et de la qualité du produit, et du respect des normes requises pour l’opération d’exportation, a-t-il ajouté. Abondant dans le même sens, l’artisane auteure de ce tapis, Messaouda Yezzi, s’est dite « fière de voire son produit estampillé, confirmant ainsi le savoir-faire et la dextérité des artisanes et la préservation d’un legs ancestral de la région par les familles locales, sachant que dans un passé très lointain, les foyers renfermaient inévitablement des métiers à tisser. Evoquant les prémices de sa carrière de tisserande, Mme. Yezzi a rappelé que son initiation à ce métier artisanal est le fruit de la vie communautaire, familiale notamment, avec une mère tisserande par excellence, ce qui a amené Messaouda a découvrir cet art dès son jeune âge, déjà en assistant sa mère, avant de se lancer petit-à-petit dans cette activité, exercée, alors, par toutes les fille du ksar d’Ouargla. « Nos mères au Ksar n’ont ménagé aucun efforts pour façonner et diversifier une panoplie d’articles, dont différents types et formes de tapis », a-t-elle souligné allègrement, avant de citer de célèbres tapis, ayant fait la fierté de la région, en l’occurrence les tapis « Scène de chasse », « Sedrata », « Ferfera », « Kankila », « la Grande Mosquée », « Drida et celui de « Tizemt ».
Mettant à profit ce savoir-faire, Messaouda, consciente de la nécessité de préservation de ce métier, a rejoint le centre de formation professionnelle du ksar d’Ouargla, pour une formation théorique et pratique lui permettant d’adhérer à une association féminine, établie au vieux Ksar, propriétaire d’un atelier de fabrication de tapis traditionnels. Messaouda Yezzi qui a manifesté, dès son jeune âge, une passion pour l’artisanat, a développé son savoir-faire artisanal, aux cotés d’autres jeunes filles, pour se lancer dans l’écoulement de leurs produits à travers la participation à différentes expositions locales, régionales et nationales. Selon Mme. Yezzi, son œuvre, ayant obtenu l’aval de la commission d’estampillage de la wilaya de Ghardaïa, est merveilleusement façonné, avec des produits naturels, dont la laine pure, un mélange de couleurs naturelles, et des motifs apposés savamment en reflétant une des composantes de son cadre de vie, dont le palmier, une des riches ressources de la vannerie et d’inspiration pour les artisans de la région.
Et d’ajouter que le coloriage du produit repose largement sur le tri de teintures attrayantes, sur fond blanc, donnant forme à des palmes aux couleurs rouge et gris, appliquées symétriquement sous un cadrage marron aux bords du tapis.

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