La capitale française réunira demain les principaux acteurs de la scène libyenne, dans le cadre de la conférence internationale sur la Libye, à laquelle seront conviés vingt pays, dont les cinq membres permanents du Conseil de sécurité.
C’est à cette occasion que le président français, Emmanuel Macron rencontrera les deux principaux rivaux de la scène libyenne : Fayez Serraj et Khalifa Haftar, pour la seconde fois, ce mardi à Paris, après celle qu’il a tenue l’été dernier, avec les deux hommes, à Celle-saint-Cloud (France), en présence du responsable des Nations unies du dossier libyen Ghassan Salamé. La conférence internationale de Paris sur la Libye à Paris, intervient, faut-il le noter, après le rapport présenté par Ghassan Salamé aux membres du Conseil de sécurité, et de la réunion d’Alger, de la tripartite sur la Libye, réunissant l’Algérie, Égypte et Tunisie, lesquelles rencontres ont réitéré impératif dialogue entre les libyens, pour que le pays renoue avec la vie politico-institutionnelle à travers notamment le plan de l’ONU, dans lequel il est question de tenir les législatives et la présidentielle, avant la fin de l’année en cours. Lundi dernier, l’émissaire de l’ONU pour la Libye, a déclaré lors d’un briefing, au Conseil de sécurité, que « certains points de consensus issus d’un vaste processus de consultations inclusives, menées dans différentes villes (libyennes :NDLR) commencent à prendre forme « a-t-il affirmé. Relevant à cette occasion qu’ « au cœur de l’opinion publique, se manifeste un fort désir de renouvellement de la scène politique, d’affirmation du pouvoir local et de retour à une vie normale avec des institutions ordinaires», Ghassan Salamé a précisé que «les opinions divergent considérablement» sur le projet de la Constitution libyenne, informant le Conseil de sécurité de l’avancement du processus de l’approbation d’une nouvelle constitution en Libye en indiquant que l’Assemblée de rédaction de la Constitution « a été choisie démocratiquement» il a fait savoir que le projet de constitution proposé par cette assemblée qui représente les trois régions historiques en Libye bénéficie aussi de la majorité légale requise tel que stipulé par la déclaration constitutionnelle. Pour le responsable de l’ONU du dossier libyen, «l’adoption d’une constitution est un moment crucial dans la vie d’une nation (…) cela ne devrait pas être une raison de plus pour les divisions, les querelles ou les tensions», a estimé Salamé, lundi dernier. Les présents à la conférence internationale de Paris, sur la Libye, en particulier les acteurs libyens, les premiers à être concernés par le destin de leur pays, devront ne pas perdre de vue, que la persistances de leurs désaccords et divergences, dont ceux alimentés principalement par des acteurs étrangers, ayant été les principaux intervenants sur la scène libyenne, dès les évènements survenus, en Libye, en 2011, suivis par l’intervention militaire de l’Otan, mineront le destin de ce pays et son peuple. Dans la soirée de lundi dernier, la réunion, tripartite, Algérie-Tunisie-Egypte , sur la Libye, initiative visant à soutenir les libyens dans leur processus de dialogue politique , a réitéré au terme des travaux des chefs de la diplomatie algérienne, égyptienne et tunisienne, respectivement Abdelakder Messahel, Sameh Chokri et Khemaies Jhinaoui, la nécessité de la mise en œuvre du plan d’action onusien pour la résolution de la crise libyenne et d’assurer les conditions propices à son accélération. Soulignant que «tout retard dans la résolution de la crise ouvrera la voie à davantage d’escalade, de violence, de terrorisme et de conflits» ont averti Alger, Tunis et le Caire. Après les déclarations du responsable de l’ONU sur le dossier libyen et des MAE des pays de la Tripartite, en réunion lundi dernier à Alger, notamment celles mettant en avant «les avancées vers la réconciliation» et ce malgré «les désaccords sur l’Accord politique», la Conférence de Paris sur la Libye intervient dans ce contexte, et à près d’un an après qu’ Emmanuel Macron a réuni, à la Celle-saint-Cloud, les principaux rivaux de la scène libyenne, le chef du gouvernement d’union nationale, Fayez Serraj et le commandant en chef de l’Armée nationale libyenne, le maréchal Khalifa Haftar.
Karima Bennour