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Après les ignominies des médias marocains : Message de condoléances de M6 à Bouteflika

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Avec quarante-huit heures de retard et sans doute après l’étonnement de la presse nationale, le roi du Maroc, Mohammed VI, a finalement adressé un message laconique de condoléances et de compassion au président Abdelaziz Bouteflika, suite au crash de l’avion militaire près de la base aérienne de Boufarik qui a fait plusieurs victimes.

Dans ce message, Mohammed VI, toujours absent du Maroc et très présent à Paris ou il va jusqu’à s’imposer à l’Élysée, exprime au président Bouteflika et, à travers lui, aux familles des victimes et au «peuple algérien frère», ses «vives condoléances» et ses «sincères sentiments de compassion», implorant Dieu «d’accorder patience et réconfort à leurs familles».
«En cette douloureuse circonstance», le roi du Maroc «réaffirme sa sympathie au président algérien, lui exprimant ses sincères sentiments de compassion et d’estime, priant Dieu de préserver de tout malheur l’Algérie et son peuple frère», lit-on dans un communiqué du palais royal diffusé par l’agence de presse officielle marocaine.
Le message du roi du Maroc contredit les nombreux commentaires publiés par des internautes marocains qui ont fait preuve d’une ignoble réaction face au deuil du peuple algérien. Tout comme des médias marocains qui ont écrit des ignominies sur la présence de sahraouis malades à bord de l’avion qui a crashé.
Contrairement au président tunisien Beji Caïd Essebsi, qui a aussitôt téléphoné au chef de l’État après le drame de Boufarik, et dans un premier temps, le palais de Rabat n’a fait que publier un communiqué dans lequel le souverain alaouite présentait ses condoléances et reproduit par l’agence officielle MAP. Il n’a donc pas daigné adresser le message directement à la présidence de la République algérienne, dérogeant ainsi sciemment à une règle diplomatique observée par tous les chefs d’État et de gouvernement en pareilles circonstances. Constatant que le royaume du Maroc était le seul pays au monde, à ne pas avoir adressé de condoléances officielles à l’Algérie suite à cette catastrophe, encore que le communiqué marocain est venu avec 24 heures de retard, du coup, la diffusion d’un communiqué via l’agence de presse officielle ne peut revêtir qu’un caractère purement protocolaire.
Décodée, cette manière de procéder, peu chevaleresque, de la part de Rabat porte en fait un message clair en direction d’Alger, exprimant à la fois une forme de mépris somme toute habituelle chez les voisins de l’Ouest et une volonté de n’accepter aucun compromis, aussi symbolique soit-il, dans un contexte politique extrêmement tendu, marqué par une escalade sans précédent contre le Front Polisario et l’Algérie. Mais, en même temps, ce manquement grave aux bons usages diplomatiques et cette transgression endémique du principe de respect de bon voisinage trahit une panique réelle au sein du régime monarchique qui peine à se dépêtrer de l’impasse dans laquelle il se trouve face à la montée des contestations sociales dans le pays et face aux défis internationaux liés à la cause sahraouie notamment.
Preuve que ce traitement méprisant à l’égard du deuil algérien est bien prémédité, le chef du gouvernement, l’islamiste Saadeddine El-Othmani, a présenté ses condoléances à travers Twitter, mais en prenant le soin de préciser qu’il les présentait «au peuple algérien». Une façon de narguer l’état algérien et en même temps de montrer sa totale soumission aux injonctions du roi.
Une attitude qui tranche avec celle du pape François qui a exprimé sa grande peine et s’est associé par la prière à la douleur des familles et de toutes les personnes touchées par le crash de l’avion militaire survenu mercredi matin à Boufarik (Blida) et qui a fait 257 morts dont 10 membres de l’équipage.
Apprenant la «triste nouvelle» le jour même de l’accident de l’avion militaire, le Pape François a, dans un télégramme, fait part de sa grande peine, qualifiant le crash de la «pire catastrophe aérienne qu’ait connu l’Algérie».
S’adressant à l’archevêque d’Alger, Mgr Paul Desfarges, le Saint-Père s’est associé par la prière à la douleur des familles et de toutes les personnes touchées par ce drame ainsi qu’au deuil du peuple algérien tout entier, selon le télégramme du Pape.
M. B.

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