Admises à l’hôpital de Batna, il y a une dizaine de jours, deux personnes parmi neuf patients, présentant des symptômes inhérents au botulisme, ont succombé à cette grave maladie. Après la campagne préventive du ministère du Commerce, les autorités sanitaires sont appelées à réagir devant cette menace éminente. Le déploiement de 6 000 agents de contrôle de la qualité et de la répression de la fraude n’a pas suffi pour le ministère du Commerce, afin de prévenir les cas de botulisme enregistrés chaque année durant le mois de Ramadhan. Malheureusement, deux décès déplorés, hier à Batna, parmi sept (7) autres personnes admises, le 23 juin dernier aux urgences du Centre hospitalo-universitaire de cette wilaya. Tous les patients étaient suspectés d’avoir contracté le botulisme. La première victime, un enfant de 11 ans, habitant la commune de Kaïs, dans la wilaya de Khenchela, a succombé à cette maladie l’après-midi du jeudi dernier, alors que la seconde, un homme de 66 ans, a été emporté par cette pathologie après avoir tenté de lui résister pendant quelques jours, selon des informations fournies par des responsables locaux de la santé. Le directeur du CHU, Abdelghani Belkhedim, a indiqué, suite au premier cas de décès enregistré, que parmi les huit autres personnes hospitalisées, dont l’âge varie entre 15 mois et 66 ans, six sont dans un état préoccupant alors que les deux (2) autres aillent mieux et qu’elles vont quitter l’hôpital incessamment. Pour rappel, le même nombre de sujets suspectés d’être atteints par le virus de cette maladie a été enregistré dans le même CHU, à la même période de l’année passée. Ce qui est pour le moins mystérieux. La règle veut que les autorités commerciales et même sanitaires doivent normalement tirer des leçons des expériences passées, afin de prévenir des cas de botulisme. Ce qui ne semble pas être le cas, puisque les mêmes incidents se sont produits avec le lot des risques qui pèsent sur la santé et la vie des personnes. Aussitôt l’alerte donnée sur l’apparition du botulisme, le qui-vive s’installe à Batna et Khenchela, deux wilayas touchées par ce virus paralytique. D’ailleurs, les autorités locales ont pris des mesures urgentes en menant une campagne de prévention auprès des citoyens de ces régions, en les invitant à sursoir à la consommation du cachir et du pâté, deux produits qui, lorsqu’ils sont avariés, donnent naissance au virus du botulisme provoqué par une neurotoxine produite par des bactéries. Pour leur part, les services de contrôle du commerce ont procédé avant-hier à la saisine d’une quantité de près de 1 700 kg de cachir, retirée de la vente à Batna et Khenchela. En outre, les mêmes services ont pu confisquer 339 kg de pâté de volaille. Selon les explications faites par Brahim Khidri, directeur régional du commerce, les marchandises ont été confinées dans des caisses scellées et mises dans des conditions de froid à l’intérieur des magasins des commerçants concernés. Par la suite, des prélèvements ont été effectués sur ces produits et des échantillons ont été envoyés à l’Institut Pasteur d’Alger pour analyse. Le même responsable fait état de 39 autres échantillons de cachir qui ont été présentés au laboratoire régional de contrôle de la qualité et de répression de la fraude de Constantine. Selon lui, les résultats des analyses bactériologiques de ces derniers se sont avérés négatifs, en attendant ceux de l’Institut Pasteur. Même si les patients présentent bel et bien des symptômes qui laissent croire au virus du botulisme, le directeur de la santé de Batna, Idriss-Khodja El-Hadj, indique qu’il faudra attendre les résultats du laboratoire pour le confirmer. Si les opérations de prélèvements s’avèrent dans un premier temps impératives dans le processus d’identification de cette maladie, qu’en-est-il de celles relatives à la saisie des produits alimentaires à l’origine du botulisme ? Cette mesure n’est pas le propre aux wilayas de Batna et Khenchela qui sont, du reste, touchées par la maladie. En effet, rien qu’à Alger, les opérations de contrôle se sont soldées par la saisie de deux (2) tonnes de divers produits alimentaires, durant la première décade du mois de Ramadhan, en raison, soit de l’avarie des marchandises ou bien de leur non-conformité avec les normes de consommation et de commercialisation requises.
Farid Guellil