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Après la création d’un centre de renseignement de l’OTAN en Tunisie : inquiétudes et interrogations

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À moins d’une année après l’annonce, le 10 juillet 2015, par le département d’Etat américain de la décision prise le 21 mai de la même année, la finalisation du processus de désignation de la Tunisie en tant qu’allié majeur non membre de l’Otan, le secrétaire général de l’alliance Atlantique, Jens Stoltenberg a révélé au terme du sommet de l’Otan, tenu samedi dernier, les plans relatifs à la création d’un nouveau centre de renseignements en Tunisie.

Annonce qui a fait réagir outrer les Tunisiens mais aussi les voisins, exprimant outre leur opposition au dit projet mais aussi leurs inquiétudes, quant aux motivations réelles de l’Otan d’avoir un pied à terre, en Afrique du Nord et donc en Méditerranée.
La course pour le contrôle des voies d’approvisionnement en énergie et les sources énergétiques outre qu’elle rythme l’actualité internationale, suscitant des tensions et des conflits dans certaines régions du Monde, notamment en Afrique et au Moyen Orient. Une course qui si pour les pays riches, principalement les Etats-Unis, la pratiquent, politiquement, militairement et économiquement pour répondre à leurs uniques besoins et ce à travers les objectifs qu’ils se sont fixés à savoir les intérêts des régions et des pays situés géographiquement sur la trajectoire de la course vers la domination et le contrôle des voies précitées qui sont dans la majorité des cas, laminés, et les exemples à ce propos sont nombreux et édifiants, pour ne citer que l’Afghanistan, l’Irak, la Syrie, l’Ex-Soudan et la Libye.
Souvent, c’est sous couvert de l’exportation de la démocratie, de menace avérée de détention par un pays d’armes de destruction massive, ou bien dans le sillage de la lutte contre le terrorisme, que cette course est menée par les occidentaux et à leur tête Washington, et souvent en violation du droit international, comme ce fut le cas dans l’invasion des armées américaines de l’Irak en mars 2003. Et c’est dans ce sens que l’annonce du patron de l’Otan, samedi dernier, a suscité de vives réactions d’opposition à la création d’un nouveau centre de renseignement, qui selon la définition de Jens Stoltenberg sera un nouveau « centre de fonctionnement du renseignement» pour soutenir, selon le Secrétaire général de l’Otan, les forces spéciales tunisiennes «dans le cadre de la coopération renforcée» entre la Tunisie et l’organisation militaire, l’Otan, qui regroupe 28 Etats membres, alors qu’en mars 1999, elle ne comptait que 19. La République tunisienne qui peine à se relever, économiquement et politiquement, depuis plus de cinq ans, après les bouleversements qu’a connu le pays, en 2011, depuis qu’il a été secoué par des attentats terroristes barbares, des assassinats ciblés en début, aux attentats terroristes, comme celui commis au Musée du Bardo, en plein cœur de la Capitale tunisienne. Pour l’acteur politique du parti progressiste tunisien, Hichem Hosni, l’intention de l’Otan de créer un centre de renseignement en Tunisie sous prétexte de lutte contre le terrorisme et l’immigration clandestine aura des « retombées négatives et dangereuses tant en Tunisie qu’au niveau des pays voisins » a-t-il déclaré à des médias, en réaction à l’annonce en question du patron de l’Otan. L’argumentaire atlantiste de projeter la stabilité hors des frontières de l’Otan, notamment dans le cadre de la lutte contre le terrorisme a perdu de sa crédibilité et de sa véracité, auprès d’abord de l’opinion des peuples des pays non membres mais aussi de l’opinion occidentale. Après les tentatives, toujours en cours, de l’installation d’Africom en Afrique, notamment dans sa partie nord, et une année après l’annonce par Washington, mai 2015, de la finalisation du processus de la désignation de la Tunisie en tant qu’allié majeur non membre de l’Otan, l’annonce de la création d’un centre de renseignements de l’Otan en Tunisie, intervient, faut-il le noter, après plus de cinq ans de l’intervention militaire de l’Otan en Libye, plongeant le pays depuis dans une situation chaotique, qui a précipité l’émergence des groupes terroristes dont ceux de daech. Ne perdant pas de vue, le projet destructeur qui vise la région, « le chaos constructif» pour un nouveau Grand-Moyen-Orient, le tunisien Hichem Hosni a avancé dans ses déclarations aux médias, que l’objectif de choisir la Tunisie pour abriter ledit centre de renseignement est de faciliter les missions de l’Otan en général, et de certains de ses membres, principalement les Etats-Unis, dans la région en général, mais aussi pour s’approcher «des zones de turbulence » a-t-il précisé, en vue de peser davantage sur le cours des évènements s’y référant. La présence d’un centre de l’Otan, en Tunisie, ne manquera pas avertissent des experts tunisiens mais aussi nord africains des questions sécuritaires, d’attirer davantage de terroristes dont ceux de Daesh, fuyant l’Irak et la Syrie, sur fond de leur défaites militaires dans ces pays, mais aussi du processus politique en marche, (entre Washington et Moscou ndlr), intrusion des terroristes qui confortera davantage la présence militaire de l’Otan, ou des pays membres dans la région. Ce qui constitue le maillon le plus fort dans la course vers la domination et le contrôle des voies d’approvisionnement en énergie et les sources énergétiques, dont la mer Méditerranée, l’Afrique du Nord et l’Afrique en général, constituent les espaces les plus convoités et visés dans cette course des pays occidentaux, à leur tête les Etats-Unis et dont la création de centre de renseignements de ces pays ou de bases militaires frappent de plein fouet la souveraineté nationale des pays visés dans le cadre de cette course.
Karima Bennour

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