«El Qahira», le Caire, capitale de «MISR» l’Égypte, son nom en arabe veut dire la ville victorieuse. Il s’agit de la plus grande ville du continent africain, abritant plus de 20 millions d’habitants. En 1960, le gouvernement Égyptien a fait dresser une statue monumentale de Ramsès pour rappeler aux égyptiens leurs 7000 ans chargés d’histoire.
Reportage réalisé par Med Wali
Ici, cette mégapole est surnommée «Misr Oum Eddounia» (l’Égypte, Mère du Monde), où toutes les villes et tous les villages se fondent, dont les gens recréent leurs coutumes et leurs traditions, entre le passé et le futur, vu que toutes les cultures se réunissent dans cette historique ville, où chaque coin a sa propre petite histoire. Comme elle est le rendez-vous des voyageurs, la cité des petites gens comme celle abritant les puissants de la haute société. Un visiteur, fraîchement arrivé au Caire, découvrira une civilisation, une culture, un mode de vie très distingué des Cairotes. Il lui faudra cependant quelque temps encore pour s’imprégner du style de vie avant d’apprécier la ville, au demeurant fascinante et attachante.
Les supporters des Verts en fête sur le Nil
L’Algérie aura marqué l’histoire récente de l’Égypte lors de la Coupe d’Afrique des nations 2019, remportée brillamment par les Fennecs contre le Sénégal, sur le score d’un but à zéro, signé Baghdad Bounedjah, au stade international du Caire, où nous avons accompagné les supporters algériens avant et après cette rencontre jusqu’à l’opération de rapatriement des derniers fans des «Verts» vers le pays. De notre séjour, et au-delà du rendez-vous footballistique africain, la cité égyptienne vaut mille fois d’être visitée et revisitée. Ici les gens dorment, un peu le jour et un peu la nuit, à cause d’une chaleur caniculaire qui peut dépasser les 40 degrés.
Derrière les lieux qui bordent le Nil, le fleuve mythique qui relie le cœur de l’Afrique à la Méditerranée, l’activité ne s’arrête jamais : le voyageur peut trouver tout ce qu’il désire, sans limites ! Le samedi qui a suivi la victoire de l’Algérie à la CAN, un groupe de supporters algériens ont fait un tour au Nil; soit au port de complaisance de cette ville, pour rendre visite à cet endroit touristique par excellence. Ils ont loué une embarcation de croisière pour poursuivre les festivités de la victoire dans la rivière, tant que la nuit est dédiée exclusivement aux divertissements, à la musique et à la dance. Aux regards des Égyptiens, dont certains se sont invités à la fête, l’ambiance était à la folie à bord du bateau transportant les Algériens. «Il est impossible de rater cette soirée, le parcours de notre équipe nationale était tellement exceptionnel depuis le début de la compétition jusqu’à la consécration. Nous les avons suivis de près lors de ce dernier match. Nous avons juré de faire la fête au Caire et c’est ce que nous faisons», nous dira Houssem, jeune supporter venu de la wilaya d’Annaba.
Trotter à cheval à destination des pyramides de Gizeh
Après avoir assuré une ambiance de feu sur une embarcation de croisière, au lendemain, le même groupe s’est rendu aux pyramides de Gizeh. La visite était un pu spécial pour eux, car c’est en chevaux qu’ils ont fait le déplacement entre les trois pyramides. Ces jeunes se sont rassemblés au pied de la majestueuse pyramide aux cris de «One, two, three, viva l’Algérie», tout en arborant le drapeau algérien. Ces jeunes ont créé une belle ambiance tout au long de la journée, avant d’accéder à l’intérieur de la pyramide géante, où la fête a eu lieu, devant de très nombreux touristes étrangers. Après la fête, Moaâtez, guide touristique qui nous a accompagné à l’intérieur de la pyramide Kheops, nous explique, en langue française, que « les pyramides de Gizeh datent de plus de 4 500 ans. Celle de Kheops, la plus haute, fait 137 m. À la base, elles sont aussi larges que hautes. Elles laissent le visiteur pantois devant les connaissances et la puissance prodigieuse de la civilisation qui les a élevées». Ajoutant : « les pyramides de Gizeh font partie des sept merveilles du monde. Jusqu’à aujourd’hui, tous les savants, scientifiques et chercheurs sont étonnés de la façon de leurs constructions. »
« Le peuple égyptien devant le fait accompli »
Mageed Ramzy, jeune enseignant à l’université du Caire, que nous avons rencontré au stade, était, depuis, notre premier contact. «Si vous aurez besoin de quoi que ce soit, n’hésitez pas à me le dire. Je suis à votre disposition. Vous servir est un honneur pour moi.» Après un échange agréable avec notre ami égyptien, qui n’est pas difficile à aborder, où tous les sujets sont abordables. Concernant la vie au Caire, Ramzy nous a fait savoir que « le Caire est une ville stressée, parfois instable et souvent étonnante. Mais c’est surtout une ville nostalgique qui a connu des temps meilleurs», a-t-il témoigné.
Et de poursuivre : « la vie ici est celle d’un petit village traditionnel. Elle est au cœur du monde arabe, soit dans la région la plus instable de la planète, la scène où s’affrontent les temps. Ces dernières années, l’égypte a connu une déstabilisation et une rétrogradation économique et politique fulgurante, où la liberté des citoyens est censurée, la démocratie violée et plein d’autres droits spoliés aux gens, à cause d’un régime politique despotique et foulant au pied les droits de l’Homme». Ajoutant, dans ce sens, que «les manifestations politiques sont interdites au Caire, depuis quelques années déjà. Notre peuple est devant le fait accompli, on vit la misère. Quand j’ai suivi le «Hirak» en Algérie, j’ai tout de suite compris que le peuple algérien est mûr, et c’est à lui de décider sur son avenir». «Pour nous, les Égyptiens, le Caire c’est aussi le Moyen-Orient. La bande de Ghaza n’a jamais connu la stabilité pour des raisons que vous connaissez. Pour le peuple, la cause palestinienne est un problème de politique locale, pas étrangère. D’ailleurs, c’est sûr que le peuple soutient ses frères palestiniens sans aucun doute». «Nos problèmes sont multiples et différents, c’est pour cela que le peuple est stressé, instable, mais fondamentalement pacifique», fait-il dire ce qu’aurait pensé le commun des égyptiens, (de son point de vue, entendre). Pour conclure, notre interlocuteur dira que «l’Égypte a toute une panoplie d’institutions des sociétés démocratiques, mais il n’y a pas véritablement de pratique démocratique dans l’administration du pays», dira « El Oustez » Mageed Ramzy.
Le Caire ne dort «jamais» la nuit
Malgré les multiples problèmes que l’Égypte a connu ces derniers temps, il est utile de signaler que le Caire ne dort jamais et ne ferme pas ces portes la nuit. Après minuit, les restaurants, les cinémas se remplissent, les centres-commerciaux, magasins et autres «Moll» sont toujours ouverts. Les gens viennent de toute part pour s’y approvisionner ou pour se distraire et surtout pour s’échapper du train de vie quotidien. Chez eux, leur devise est, «la vie sera belle pour celui qui sait bien la vivre».
Le secteur du tourisme bat son plein
Au plan économique, il faut dire que l’Égypte a enregistré, ces dernières années, une régression fulgurante à cause d’une crise socio-économico-politique. En atteste de cette crise, la valeur de la monnaie égyptienne, «Guinih » (Livres). Cent euros sera échangé contre 1 900 Livres égyptiennes. Notre ami, Mageed, nous a affirmé qu’«il n’y a pas longtemps, cent euro faisait 900 Livres égyptiens.» Sur l’aspect économique, cet enseignant souligne que «le secteur du tourisme et de l’hôtellerie, reste le seul en progression dans cette période. Ce secteur est contrôlé à 90% par des capitaux étrangers».
M. W.