Le peuple malien, dont les huit millions d’électeurs qui ont été appelés aux deux tours du scrutin de la présidentielle malienne attendent, depuis la fermeture dimanche dernier, des bureaux de vote au 2ème tour, entre les candidats, le président sortant, Ibrahim Boubacar Keïta et le chef de l’opposition, Soumaïla Cissé.
C’est dans trois ou cinq jours, que les résultats de ce vote seront annoncés, et le vainqueur de cette présidentielle malienne prendra sa fonction à la tête de l’Etat Malien, septembre prochain, pour un mandat de cinq ans.
La principale tâche qui attend le futur président malien, et de procéder de manière encore plus pertinente à la mise en œuvre de l’Accord de paix et de réconciliation au Mali, conclu en 2015 à Alger, entre les acteurs maliens, pour rattraper en premier lieur le retard qu’enregistre son application, en vue de booster davantage les efforts de chacun pour sortir les maliens de la spirale des conditions socio-économiques difficiles, et consolider ainsi, à long terme la stabilité dans ce pays. Il est à rappeler qu’au premier tour de l’élection présidentielle au Mali, auquel ont pris part 24 candidats, dont une femme, il a été enregistré un taux de participation de 42,7%, et les deux vainqueurs IBK et Cissé, ont eu respectivement, 41,70% et 17,78% de suffrages exprimés. En l’absence de consigne de vote des 22 candidats n’ayant pas réussi à franchir la première étape de la présidentielle malienne, ça à fortement contribué à garder le suspense sur lequel d’IBK ou de Cissé, gagnera le second tour, même si le président sortant est donné grand favori de la présidentielle au Mali. Déployant près de 36 000 éléments de sécurité, dimanche dernier, soit 6000 de plus que le jour du scrutin du premier tour de la présidentielle, le gouvernement malien a pris le soin d’assurer les meilleures conditions du déroulement du second tour, et les unités maliennes étaient assistées, faut-il le rappeler, par les Casques bleus des Nations unies (ONU) et des soldats français de l’opération Barkhane, notamment dans la région Nord du Mali.
Le second tour qui s’est déroulé «dans un climat plus apaisé que le premier tour» a déclaré le ministre malien de la Sécurité publique, Salif Traoré, qui indique que seuls 490 bureaux de vote sur les 23000 ouverts pour la présidentielle malienne «n’ont pu ouvrir» soit, de moitié moins que les bureaux de vote fermés, lors du premier tour, tenu le 29 juillet dernier. Arrivé largement en tête du premier tour, avec 41,70 % des voix exprimées pour le président sortant, IBK, Soumaila Cissé qui a enregistré 17,78% des suffrages, n’a pas bénéficié lors du second tour, d’un appel au vote en sa faveur par les 22 autres candidats, ayant perdu au terme du 1er tour du scrutin, laissant libre choix aux électrices et électeurs. Il est à rappelé, que IBK et Cissé se sont affrontés, dimanche dernier, pour la seconde fois, après la présidentielle de 2013, qui les a vu disputer le scrutin, gagné par IBK avec un score de plus de 77%. Alors que le taux de participation s’annonce faible, le gagnant du second tour entre IBK ou Cissé, verra son score beaucoup moins que celui enregistré à la présidentielle de 2013. Alors que les Maliens attendent l’annonce des résultats de la présidentielle qui vient de se tenir, les deux candidats du 2ème tour, communiquent par des déclarations et des contre déclarations. À titre d’exemple, après que les partisans de Cissé, qui s’est dit «confiant» sur la procédure de comptage et donc des résultats, indiquant plus loin, que des bulletins de vote ont «circulé» en dehors des circuits de l’opération de vote et de ses mécanismes, le camp d’IBK ripostant à ces déclaration a dénoncé ce qu’il qualifie de «manœuvres» de l’opposition, qui vise à faire «croire que nous serions dans une logique de fraude» a-t-on répliqué. Et c’est ainsi que les deux camps rythment les jours d’attente, des maliens, des résultats, de la présidentielle, que la Cour constitutionnelle malienne devra annoncer dans les tout prochains jours. Pour les Maliens, il est certes primordial pour eux que les résultats soient acceptés, par tous, pour ne pas être le moteur par lequel le pays glissera, dans une situation de crise postélectorale, aux risques majeurs pour le Mali et son peuple, lesquels sont appelés à relever le double défi du développement et de la stabilité. Le candidat Cissé a annoncé qu’il compterait «mobiliser» autour de son appel au boycott, des résultats attendus du second tour, une posture que les Maliens craignent de la voir entraîner des violences postélectorales, une spirale qui n’augure rien de bon pour leur pays, appelé à se concentrer sur d’autres défis à relever, majeurs, pour l’avenir du Mali.
Karima Bennour