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ANCA : Des marchés de proximité pour stabiliser les prix durant le Ramadhan

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Les produits alimentaires seront disponibles durant le prochain Ramadhan malgré le faible taux de la pluviométrie enregistré durant cet hiver. Au total, 46 marchés de gros sont mobilisés au niveau national pour satisfaire la demande, a indiqué, hier à Alger, le président de l’Association nationale des commerçants et artisans algériens (ANCA), Hadj Tahar Boulenouar, qui a ajouté que des marchés alimentaires de proximité seront installés au niveau des communes afin de stabiliser les prix.

L’intervenant a expliqué que son association compte formuler une demande aux maires pour aménager un espace pour l’installation des marchés privés appelés « parisiens», afin de lutter contre la flambée des prix des produits de large consommation à l’image des viandes, des fruits et légumes, des boissons et des produits laitiers…etc. Selon lui, avec l’autorisation des responsables locaux, l’installation de ces marchés de proximité doit se faire 15 jours avant le début du mois sacré afin de permettre aux commerçants de mieux s’organiser. « Nous avons déjà évoqué les préparatifs pour ce mois sacré avec le ministre de l’Agriculture et celui du Commerce concernant la disponibilité et les prix des produits alimentaires. Cette année, nous assurons le citoyen qu’il n’y aura pas de pénurie, en dépit de la pluviométrie faible. S’il y a une pénurie, elle sera ressentie après, du moment que l’agriculture est dépendante de l’eau qui constitue un facteur de production majeur», a dit Boulenouar tout en rassurant que le stock actuel peut couvrir largement la demande durant cette période.

Un manque à combler dans 600 communes
Revenant sur la flambée des prix des différents produits alimentaires, El Hadj Boulenouar a noté que cette problématique revient à chaque arrivée du mois de Ramadhan vue la croissance de la consommation. Expliquant les causes de l’augmentation des prix durant cette période spéciale de l’année, Boulenouar énumère : «Comme vous le savez, la demande augmente de 30 à 40% durant le mois sacré, notamment lors des premiers jours, ce qui crée une certaine dynamique dans l’activité commerciale. D’un autre côté, on enregistre un déficit en matière de marché de détail, estimé à 500 marchés, chose qui favorise l’émergence de l’informel qui, à son tour, accélère la spéculation. Actuellement, nous constatons 600 communes sans marchés de proximité». À cet effet, le président de l’ANCA tient à sa proposition, laquelle avait été formulée l’an dernier sans qu’elle soit appliqué, celle d’ouvrir des marchés alimentaires dits «parisiens», au niveau des communes et zones urbaines afin de stabiliser les prix et approcher les commerçants des citoyens.

L’ANCA pour la politique de révision des subventions
Interrogé sur le lait qui anime l’actualité ces dernières semaines, suite aux nouvelles orientations du ministère du Commerce, le représentant des commerçants algériens a plaidé pour la révision de la politique de subvention du lait. Boulenouar préconise d’orienter la subvention directement vers le citoyen, notamment les catégories au revenu faible. «La politique de subvention actuelle arrange au premier lieu le producteur étranger, le contrebandier qui trouve son compte à travers la marge du bénéfice qu’il obtient par rapport aux pays voisins, et bien sûr les barons qui détournent ce produit pour d’autres productions comme les fromages, les crèmes, le yaourt», a mentionné Boulenouar.
À une question sur l’importation des viandes des pays africains voisins, le président de l’ANCA ne voit pas de problème d’autant que cette opération sera sous la supervision des services vétérinaires établis au niveau des frontières.
Pour rappel, le ministre du Commerce, Kamel Rezig, a révélé récemment que le gouvernement étudie une possibilité d’importer du bétail en provenance des pays africains voisins, en prévision du Ramadhan prochain. Les pays cités sont le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad. M. Rezig a précisé que cette décision se fera en coordination avec le ministère de l’Agriculture, avec une possibilité d’établir des abattoirs à Adrar, Tamanrasset et Tindouf qui sera étudiée.
M. Boulenouar a signalé que les éleveurs de bétails du sud du pays ont manifesté leur volonté d’alimenter les marchés du nord du pays, à condition de leur faciliter la commercialisation et réviser la loi relative aux quotas des aliments de bétail. Selon eux cette loi limite la production.
Le président de l’ANCA a noté que la production actuelle de bétails n’est pas à la hauteur du potentiel existant. Elle est estimée entre 23.000 et 25.000 têtes, alors qu’elle peut à aller jusqu’à 50 millions de tête capables d’assurer l’autosuffisance et l’exportation. Dans un autre registre, le président de l’ANCA a fait savoir que l’activité commerciale a enregistré une régression de 40 % suite à l’instabilité politique qu’a connue le pays. En effet, 80.000 commerçants ont changé ou gelé leur activité.
H. Hadjam

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