La tenue de la 26e édition du Salon international du livre d’Alger, « SILA 2023 », a été l’occasion d’aller à la rencontre de l’ancien journaliste au quotidien « El Moudjahid », Amar Belkhodja, auteur de plus d’une trentaine d’ouvrages, sur les personnalités politiques, culturelles et révolutionnaires, mais aussi sur la Palestine.
Après vingt-cinq années au service de la presse écrite, l’auteur algérien se consacre, depuis sa retraite, à la recherche et à la publication. Après son premier livre sur les crimes génocidaires d’Israël, en 2017, il sort un deuxième ouvrage en 2019, intitulé « Palestine. Israël dans le crime et l’impunité », dont le contenu prétend être un hommage à la femme palestinienne, femme martyre. Dans le sillage de cette reconnaissance aux mérites portés vers la femme palestinienne, Belkhodja a évoqué son opuscule dédié à une fidaiya, intitulé « Dalal Maghrabi et les autres ». Dalal Maghrabi est une martyre tombée en 1978 sous les mains ensanglantées de l’occupant sioniste criminel. Aujourd’hui, de nombreux sites et institutions portent son nom. « Les femmes palestiniennes ont grandement participé à la résistance, et à travers Dalal Maghrabi…cette jeune fidaiya de 19 ans…morte pour la Palestine…je lui rends hommage, et en même temps un hommage à d’autres femmes palestiniennes », explique l’auteur.
« Nous assistons à l’achèvement du génocide »
Cependant, Belkhodja avoue que pour reconstituer les évènements et récolter toutes les informations nécessaires à l’écriture de ses ouvrages sur la Palestine, il a été contraint d’exploiter toutes les sources possibles, malgré toutes les contraintes. « Je suis interdit d’aller en Palestine, en tant que journaliste et écrivain, pour aller récolter et compiler un peu les témoignages de gens qui vivent dans les camps de réfugiés. Je considère que mes travaux sont encore incomplets », estime l’historien algérien. « Cette jeune femme est née dans les camps des réfugiés, à Sabra, au Liban, en 1959. Des générations sont en train de naître dans les camps de réfugiés, que nous a imposés l’ONU, à travers le partage de la Palestine, et les sionistes qui pourchassent indéfiniment et sans cesse la Palestine. Actuellement, nous assistons encore à l’achèvement et la poursuite du génocide », ajoute-t-il avec amertume. « Elle conduit une opération de fidaiyine, contre Israël, dans les environs d’El-Qods… accrochage avec l’armée…elle meurt donc héroïne du combat ininterrompu. Mais hélas, la Palestine aujourd’hui, fait montre d’être abandonnée par tout le monde, l’Occident, les USA, et l’Europe qui sont complices avec l’État sioniste, et par le mutisme déshonorant des pays arabes ».
« Un acharnement…un silence complice »
Interrogé pour avoir sa propre idée sur où va mener tout ce massacre des Palestiniens, et l’avenir de la Palestine au regard de ce chaos, notre interlocuteur poursuit : « D’après mes études sur les mécanismes et la doctrine sioniste, le comportement d’Israël depuis 1948…et ses premières formations miliciennes qui vont former la future armée sioniste…, l’objectif de cette doctrine maléfique est d’exterminer tout un peuple, pour permettre à un autre peuple de s’installer ». Amar Belkhodja s’appuie dans ses témoignages, sur les écrits de l’historien juif, Ilan Pappé. «…et ça a été une série de massacres, dont a parlé Ilan Pappé, un juif de confession, mais antisioniste, dans un livre très intéressant, mais mal aimé par l’entité sioniste…et indésirable. C’est un auteur que je connais d’ailleurs ».
Enfin, sur ce terrible drame qui s’abat sur Ghaza, qui n’a pas son égal dans l’histoire de ce peuple glorieux, l’ancien d’El-Moudjahid dira : « Donc, ce qui se passe à Ghaza… un double objectif se cache derrière, c’est d’essayer d’en terminer définitivement avec la résistance. Ils ne veulent plus en entendre parler, et par la même occasion, poursuivre tout ce processus de génocide ». Et de conclure : « J’ai travaillé sur le sujet, je n’ai jamais pris acte de cette ampleur dans le massacre. Il y a un acharnement, et puis il y a un silence complice. Ghaza…il faut compatir, il faut que les peuples, pas uniquement les Arabes, je parle des peuples de la planète. On ne peut pas se taire sur un drame d’une telle ampleur ».
Propos recueillis par Hamid Si Ahmed