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ALORS QU’UNE LARGE OPINION ESPAGNOLE EST POUR L’INDÉPENDANCE DU SAHARA OCCIDENTAL : Madrid s’aligne sur la position coloniale marocaine

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Pensant profiter des évènements en cours en Ukraine et ses impacts difficiles et complexes sur les peuples de l’Union européenne, dont espagnol notamment par ses inquiétudes sur la flambée inédite des prix de l’énergie qui se poursuit, l’Espagne officielle semble avoir choisi ce moment, pour sortir de son double jeu, que cette ex-puissance coloniale au Sahara occidental a entretenu, depuis les Accords de Madrid, ayant ouvert la voie en 1975, à l’occupation marocaine d’envahir illégalement des territoires sahraouis. L’annonce par Madrid de son soutien à la solution marocaine, d’accorder « l’autonomie », au Sahara occidental, s’est faite, par un détour, en indiquant qu’elle fait sienne, le contenu du communiqué de Rabat, dans lequel le Maroc annonce que l’Espagne soutient sa proposition « d’autonomie » sur le Sahara occidental. Un détour certes mais sans surprise, notamment pour les électeurs espagnols et aussi des députés, qui interpellent sans cesse, leurs responsables politiques successifs a adopter une position sans ambigüité et en faveur du peuple sahraoui et d’œuvrer à l’application du référendum au Sahara occidental. L’annonce de Madrid, via son adoption du contenu du communiqué de Rabat, renseigne on ne peut mieux sur les appréhensions du gouvernement de Pedro Sanchez, des réactions à divers niveaux. Qu’il s’agisse de celle de son opinion locale, qui n’a cessé d’interpeller les gouvernements successifs à assumer les responsabilités de l’Espagne, historiques, juridiques et politiques au Sahara occidental, par l’adoption d’une position sans ambigüités en faveur du parachèvement du processus de décolonisation au Sahara occidental, que l’ex-puissance au Sahara occidental, l’Espagne, en l’occurrence n’a pas assumé, en manœuvrant, via les Accords de Madrid, lesquels ont mis en échec le référendum et ouvert la voie à l’invasion, en 1975, de l’armée marocaine des territoires sahraouis. Dans son annonce du retour des relations entre Madrid et Rabat au beau fixe, le gouvernement espagnol indique, que Madrid « entame une nouvelle étape avec le Maroc, basée sur le respect mutuel, le respect des accords, l’absence d’actions unilatérales (..) » insiste l’exécutif de Pedro Sanchez dans un communiqué, indiquant qu’il fait sien, le contenu du communiqué du Palais royal marocain, rendu public, sur le message du premier ministre espagnol Pedro Sanchez. Rabat a indiqué, dans ledit communiqué que son plan « d’autonomie » pour le Sahara occidental est « la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du différend » et que de son côté Madrid a fait savoir que la relance de ses relations avec Rabat « se déroulera dans le cadre d’une feuille de route claire et ambitieuse comme l’indiquent les communiqués du gouvernement du Maroc ». Madrid a fini par afficher au grand jour, son alignement, longtemps voilé, à l’occupation marocaine, dans son soutien à la proposition de Rabat, sur le conflit qu’il l’oppose au Front Polisario, sur le Sahara occidental, et donc son consentement, à la violation de la Légalité internationale, comme ce fut le cas en 1975, dans les Accord de Madrid.

LA CRISE ÉCONOMIQUE POUSSE LES NOSTALGIQUES DE L’ÈRE COLONIALE ESPAGNOLE, NOTAMMENT AU SAHARA OCCIDENTAL, À MONTER AU CRÉNEAU
Une posture qui va non seulement à l’encontre de la volonté du peuple espagnol ne cessant d’interpeller, ses gouvernements successifs à assumer leurs responsabilités historique et politique, au Sahara occidental, l’annonce du gouvernement de Pedro Sanchez intervient en opposition, à la position réaffirmée, la semaine passée, de la Commission européenne (CE) sur le Sahara occidental. Dans une réponse écrite à un député européen, 11 mars dernier, La CE a affirmé « son soutien aux efforts du Secrétaire général des Nations unies pour l’application d’une solution politique juste et durable au Sahara occidental » sur la base, précise le document « de l’autodétermination du peuple sahraoui dans le cadre des dispositions compatibles avec les principes et les objectifs de la Charte de l’Onu » souligne la commission européenne. Si pour des observateurs espagnols, africains et d’ailleurs, la mission de l’envoyé personnel du SG de l’ONU Staffan De Mistura s’annonçait difficile, d’autant plus que ses prédécesseurs à ce poste étaient non des diplomates chevronnés, par l’entêtement du Maroc à se plier au Droit international, l’ébranlement, 13 novembre 2020, des Accords de cessez-le feu conclu en 1991 sous l’égide de l’ONU, entre le Front Polisario et le Maroc, en prévision de la tenue du référendum d’autodétermination du peuple sahraoui, suite à la violation de Rabat de ses Accords et la riposte du Front Polisario, par la reprise de la lutte armée de libération, le gouvernement de Madrid vient par l’annonce de son alignement à la solution du système politique d’occupation marocain sur le Sahara occidental, compliquer certes davantage la mission de De Mistura, sans plus . L’Onu et son Conseil de sécurité étant tenus dans leur rôle de résolutions des conflits sur des questions de décolonisation inscrites sur son agenda, comme c’est le cas du Sahara occidental, de se plier et se conformer à la Légalité internationale, la déviation du règlement de cette question de sa nature fondamentale, n’ayant pas pu être promue ni entérinée au sein de l’Onu et son conseil de sécurité, alors que celui-ci compte parmi ses membres permanents un allié de Rabat dans sa politique coloniale au Sahara occidental, en l’occurrence la France, Madrid vise par cette annonce de tirer davantage profit dans la dilapidation des ressources naturelles du peuple sahraoui, en violation des décisions de la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE). Faisant fi de la volonté et la détermination du peuple sahraoui à arracher son droit légitime à l’indépendance, en glissant un bulletin dans l’urne ou par le langage de la lutte populaire armée, le gouvernement de Pedro Sanchez se met dans une position inconfortable voire intenable, vis à vis des Espagnols et des représentants du peuple, notamment au sein du parlement. Alors que l’Espagne a été un des bénéficiaires les plus en vue, dans les Accords UE-Maroc, incluant le Sahara occidental, avant que la justice européenne rende une décision de justice, dans laquelle les pays de l’UE doivent exclure le Sahara occidental, dans tout accord économique et commercial avec le Maroc. L’Espagne était la grande bénéficiaire dans divers accords entre UE et Maroc, incluant illégalement le Sahara occidental, son secteur de la pêche bénéficiait de millions de poissons près de 580 tonnes annuellement. Dans une des réactions du ministre de l’agriculture et la pêche, à la décision de la CJUE, Luis Palans avait lancé, octobre 2021, devant le Sénat «nous allons faire tout ce que nous pourrons pour que nos navires continuent de pêcher », indiquant que «les accords avec le Maroc ont pour nous une valeur stratégique, ils répondent aux intérêts mutuels de l’Union européenne et de l’Espagne». Une déclaration reflétant la pensée coloniale persistante chez des responsables espagnols, nostalgiques de l’ère coloniale espagnole, notamment au Sahara occidental, niant ainsi dans ses propos, non seulement toute existence du peuple sahraoui, seul détenteur reconnu du titre de propriétaire des territoires du Sahara occidental mais aussi sa volonté indéniable à se défaire du système colonial, par la force du droit international ou par la légitimité de la lutte armée.
Karima Bennour

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