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Alors que Rome a réduit son déficit de manière continue : Paris peine à maîtriser ses comptes et inquiète  par son « incapacité » à inverser la tendance

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Les marchés financiers considèrent désormais la France et l’Italie sur un pied d’égalité en matière de crédibilité budgétaire. Alors que Rome a réduit son déficit de manière continue, Paris peine à maîtriser ses comptes, au point que ses taux d’emprunt pourraient bientôt dépasser ceux de son voisin transalpin.

En trois ans, Rome a réduit progressivement son déficit public, passé de près de 9 % du PIB en 2020 à 3,4 % en 2024. La France, après une brève amélioration post-Covid, a vu son déficit repartir à la hausse pour atteindre 5,8 % l’an dernier. Les agences de notation ont pris acte de ces évolutions : S&P a relevé la note de l’Italie au printemps, tandis que Moody’s envisage une révision positive. Pendant longtemps, l’Italie a été considérée comme l’élève indiscipliné de la zone euro. En 2011, ses obligations d’État étaient si risquées aux yeux des investisseurs qu’elles affichaient jusqu’à 4 % d’intérêt supplémentaire par rapport à la dette française. Aujourd’hui, l’écart s’est presque entièrement effacé : à la mi-août, la différence n’était plus que de quelques points de base pour les titres à dix ans, et nulle pour les emprunts à cinq ans.

Stabilité politique en Italie contre des  incertitudes françaises 

Un autre facteur joue en faveur de l’Italie , celui d’une stabilité politique. Depuis son arrivée au pouvoir en 2022, Giorgia Meloni semble en mesure d’achever son mandat sans changement de majorité, une première depuis des décennies.

En France, en revanche, l’instabilité domine. Le gouvernement de François Bayrou, affaibli par l’absence de majorité parlementaire et une impopularité record, reste vulnérable. Depuis 2020, Paris a déjà connu six chefs de gouvernement. Cette visibilité politique italienne rassure les investisseurs, même si elle s’accompagne d’une ligne de gouvernement qualifiée d’autoritaire. « La confiance prime sur la couleur politique », résume un économiste.

 « La  perspective d’une France empruntant plus cher que l’Italie n’est plus exclue » 

La  France inquiète par son « incapacité » à inverser la tendance. Le déficit public, prévu à 4,9 % du PIB en 2026 selon Moody’s, reste bien au-delà des objectifs fixés par le gouvernement. L’absence de marges budgétaires fragilise aussi la capacité de Paris à répondre à la montée des dépenses militaires ou aux chocs extérieurs, tels que les nouvelles barrières douanières imposées par Washington. 

Selon des experts , à  court terme, la perspective d’une France empruntant plus cher que l’Italie n’est plus exclue.

Pour les marchés, le symbole serait fort et il marquerait « la fin d’un cycle » où la dette française faisait figure de valeur refuge face aux incertitudes italiennes.  

R. I.

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