Depuis le 7 octobre et le début du génocide commandité par l’armée d’occupation sioniste, plusieurs pays ont soit rappelé leurs ambassadeurs pour consultation, soit rompu carrément leurs relations diplomatiques avec Israël, pour dénoncer et condamner l’offensive criminelle barbare menée dans la bande de Ghaza.
Bien avant l’opération Déluge Al-Aqsa, les Palestiniens se sont habitués au fait que bon nombre de gouvernements arabes ne s’intéressent plus à eux, ou du moins, font la sourde oreille et sont restés très discrets sur leur lutte sacrée. Un service minimum connu de certains pays arabo-musulmans, qui depuis le 7 octobre, n’ont fait que condamner, sans vraiment agir concrètement. Que dire des États qui ont signé les accords d’Abraham et normalisé leurs rapports avec l’entité sioniste, tels que Bahreïn, les Émirats arabes unis et le Maroc ? Et pourtant, leurs populations restent, dans leur grande majorité, profondément attachées à la cause palestinienne, qui a fait bouger les lignes, ailleurs en Amérique latine et en Europe. Une normalisation qui démontre à quel point le monde arabe est désuni, ne parvenant pas à parler d’une seule voix, entre autres sur le sujet palestinien. Parmi ces pays, seuls la Jordanie et Bahreïn ont fait exception, en rappelant leurs ambassadeurs, tandis que les regards se tournent aujourd’hui vers les Émirats arabes et le Makhzen. Ainsi, en attendant que la position de ces pays arabes soit plus ferme, force est de constater que leur voix est inaudible.
Ils s’accrochent désespérément à la normalisation
En effet, alors que de nombreux pays à travers le monde ont suspendu leurs relations avec l’occupant israélien, pour protester contre la machine de guerre de l’occupation, certains pays arabes se confinent à discourir et publier des communiqués. Une attitude qui, durant des décennies, a conforté l’occupant dans son extension des colonies, en Cisjordanie occupée, la violation d’El-Aqsa, le délogement des Palestiniens d’El-Qods occupée, le maintien du blocus depuis seize (16) ans contre Ghaza, les arrestations, la politique de judaïsation d’El Qods par l’occupant, rompant ainsi clairement même avec les Accords d’Oslo. Des pays arabes qui s’accrochent désespérément à la normalisation, qui n’a plus de lendemain, et des pays musulmans n’ayant pas franchi le pas. Et pour preuve, alors qu’à travers le monde les actions de boycott des produits d’Israël se sont élargi, même aux produits des grandes entreprises occidentales, les propositions annoncées lors du sommet Arabo Islamique, contenant des éléments tels qu’un embargo pétrolier, l’impossibilité pour les avions israéliens d’entrer dans l’espace aérien arabe et le gel de toutes les relations, ont été rejetées par les Émirats arabes unis, le Maroc et Bahreïn.
Effet boule de neige… le monde arabe n’a pas suivi
La Jordanie est le premier pays à avoir rappelé son ambassadeur « en Israël » pour protester contre l’agression perpétrée sur les innocents civils palestiniens, et plusieurs États lui ont emboîté le pas, à l’instar de la Bolivie, du Pérou, de la Turquie, la Colombie, le Honduras, le Chili et l’Afrique du Sud. On assiste ainsi à une forte solidarité et une condamnation acerbe de la part de pays lointains, géographiquement parlant, tandis que chez les pays concernés de près par cette cause sacrée, comme dit l’adage, il n’y a que de l’eau tiède. Des condamnations de pure forme, sans réel impact, des formules toutes faites sur le droit des Palestiniens à un État indépendant, avec El-Qods comme capitale. Les derniers pays en date à avoir incriminé l’entité sioniste pour son massacre sur les populations de Ghaza, sont étonnamment l’Espagne et la Belgique. Et oui…deux pays européens appartenant géographiquement et idéologiquement au camp occidental ! Cela s’est produit le 24 novembre dernier, lorsque leurs Premiers ministres, respectivement Pedro Sánchez et Alexander De Croo, tenant une conférence de presse depuis le passage égyptien de Rafah, ont appelé « Israël » à « respecter le droit humanitaire et à reconnaître l’État de Palestine ». Plus étrange encore, le fait que la plupart des pays précités, ne sont ni arabes, ni musulmans. Ces derniers jours, on assiste, certes, à un langage nouveau de la part des pays arabes, tels les Émirats, l’Égypte, l’Arabie saoudite et le Koweït, certes, mais jugé largement insuffisant et insignifiant, en comparaison des positions de certains pays, ayant pourtant des relations historiques avec l’entité sioniste. En effet, c’est beaucoup plus dans le but de calmer les ardeurs de leurs populations, que ces pays arabes ont enfin jugé nécessaire, quoique à demi-mots, de condamner la barbarie sioniste sur le peuple palestinien innocent.
Hamid Si Ahmed