Les réseaux maffieux marocains de trafic de drogue, qui ont pris le contrôle du marché européen des stupéfiants ont fait jonction avec les cartels sud-américains pour une meilleure coordination de leurs activités criminelles. Aujourd’hui les méfaits de cette nébuleuse sont multiples : trafic de drogue, crime organisé, racket, blanchiment d’argent sale et même la contrebande d’armements.
Dans un article paru sur son édition de jeudi, le quotidien espagnol El Periodico de Ceuta a indiqué que les organisations criminelles au Maroc, premier producteur mondial de haschisch, ont adopté les tactiques des cartels connus dans ce domaine, notamment d’Amérique latine, pour étendre leur influence et transporter leur drogue vers l’Europe en utilisant de puissants bateaux.
Le journal affirme que le Maroc est un important producteur de haschisch et ses organisations criminelles ont adopté les tactiques des cartels connus dans ce domaine, notamment d’Amérique latine, pour étendre leur influence, précisant que le haschisch est souvent transporté vers l’Europe par de puissants bateaux de drogue. Or, ce que soulignent d’autres sources est qu’il s’agit en fait d’une conjonction des efforts et de la logistique entre les réseaux marocains et leurs nouveaux alliés les cartels sud-américains. Cette « entente » s’explique par le fait que les réseaux maffieux marocains offrent leurs services et leur logistique aux producteurs sud-américains de cocaïne moyennant la cession de tout les grands marchés européens de haschich. C’est une collaboration avérée et dénoncée par plusieurs polices européennes qui avaient tiré la sonnette d’alarme sur cette « alliance diabolique ».
Sous le titre « Le triangle de la drogue : Costa del Sol, Gibraltar et Maroc » El Periodico écrit que le littoral espagnol de Costa del Sol en Andalousie (sud) est devenu un épicentre du trafic de drogue en Europe, relevant que son climat ensoleillé et ses plages paradisiaques font de cette région un pôle d’attraction pour le crime organisé. Dans ce contexte, il a souligné que la « Mocro Maffia », organisations criminelles d’origine marocaine basées aux Pays-Bas et en Belgique, a trouvé sur la Costa del Sol un terrain d’activité idéal, notant que son influence s’étend des Pays-Bas au sud de l’Espagne, consolidant son pouvoir sur le trafic de drogue. Et cette puissance des réseaux marocains a trouvé en les cartels et leurs relais en Europe un puissant soutien qui leur permet aujourd’hui de disposer d’un marché étendu, de réseaux de blanchiment d‘argent, d’une vaste organisation de tueurs à gages et de relais dans certaines assemblées locales en Europe qui leur permettent d’agir en terrain conquis. Le journal espagnol a notamment expliqué que le triangle formé par Costa del Sol, Gibraltar et le Maroc représente un défi majeur pour les autorités européennes dans leur lutte contre le trafic de drogue. Il a souligné à cet égard que le détroit de Gibraltar, de par son statut de paradis fiscal, offre un refuge sûr pour le blanchiment d’argent, l’auteur de l’article a indiqué que « les trafiquants de drogue peuvent y créer facilement des sociétés, facilitant ainsi le blanchiment des fonds issus du trafic de drogue. D’autres sources affirment également que l’alliance « Réseaux marocains-Cartels sud-américains » a fait des Iles Canaries, un « hub » qui leur permet de contrôler tous les mouvements de drogue produites en Amérique du sud, convoyée vers le Maroc puis acheminée vers l’Europe, via des drones, des sous-marins de poche, des Go Fast et tout autre moyen de convoyage vers le sud de l’Espagne puis vers toute l’Europe.
Il y’a lieu de rappeler qu’au début du mois de mai dernier, la Garde civile espagnole avait annoncé le démantèlement d’un réseau criminel de trafic international de drogue impliquant le Maroc, dans les provinces d’Almeria et de Grenade, en Andalousie, ayant la capacité de transporter du haschisch et de la cocaïne à grande échelle. Ces derniers mois, plusieurs réseaux de trafic de drogue impliquant le Maroc ont été démantelés par la Garde civile espagnole, dans le cadre de la lutte contre le trafic de stupéfiants en provenance du Maroc, premier producteur mondial de haschisch et source principale d’approvisionnement pour le marché européen. Les polices européennes tentent d’ailleurs aujourd’hui de coordonner leur action pour tenter de démanteler la nébuleuse qui est en train de se mettre en place grâce à une grande collaboration entre les réseaux marocains de trafic de drogue, notamment la Mocro Maffia de Ridouan Raghi actuellement incarcéré dans une prison hollandaise et les cartels sud-américains qui ont pu retrouver un regain de vitalité après les coups durs portés par le FBI et les polices des pays considérés comme producteurs de cocaïne (Colombie, Mexique, Bolivie, et même à un degré moindre le Brésil).
Slimane B.
