Les regrettables incidents qui se produisent à Istanbul ne doivent absolument pas nous faire perdre de vue le travail colossal effectué par le Premier ministère et le ministère des Affaires étrangères en vue de secourir et de rapatrier des milliers d’Algériens bloqués, à cause de l’épidémie de coronavirus, aux quatre coins de la planète.
Mohand Saïd Oubelaid le porte-parole de la Présidence de la République, avait du reste abordé cette question lors de l’entretien qu’il avait accordé depuis peu à la télévision publique nationale. Pragmatique et abordant de front cette question, Mohand Saïd avait tenté de toucher du doigt l’énorme difficulté à laquelle s’étaient heurtés les responsables en charge de cette question. Entre les pays qui refusent que les avions d’Air Algérie ou bien les navires de la CNAN touchent leurs territoires et les contrées lointaines où ne sont retenus qu’un ou deux Algériens, ce qui rend impossible la mobilisation d’un avion, l’État est bien souvent confronté à des choix particulièrement difficiles. Il n’en demeure pas moins que grâce au précieux concours d’Air Algérie, des dizaines de milliers d’Algériens, et de non-Algériens aussi, ont été rapatriés durant les mois précédents, notamment de France, d’Egypte, de Tunisie, du Maroc, d’Éspagne et autres…
Il semble, cependant, que cela n’a pas suffi. En témoigne cette histoire concernant quelques centaines d’Algériens bloqués à Istanbul, en Turquie. Ces derniers s’y trouvent depuis environ deux mois. Ces Algériens, explique le Forum de la communauté algérienne en Turquie, sont hébergés au niveau d’une vingtaine d’hôtels. Ce coûteux arrangement a été rendu possible grâce à l’engagement d’hommes d’affaires algériens établis en Turquie, ainsi qu’à la caution apportée par notre consulat basé dans cette ville. In fine, les hôteliers turcs ont menacé de mettre à la porte ces Algériens bloqués à Istanbul depuis deux mois, en raison du non-paiement des frais d’hébergement. Un cafouillage a certainement eu lieu pour que ce genre de menaces soit proféré, et que certains concernés, hystériques en diable, se mettent à se donner en spectacle sur les réseaux sociaux.
Il convient de relever par ailleurs que certains pays gardent jusqu’au jour d’aujourd’hui leurs frontières fermées, ce qui rend impossible le rapatriement des Algériens encore bloqués dans lesdits pays.
Les autorités algériennes, loin d’être en cause, n’en sont pas moins prises à partie, aussi bien sur les réseaux sociaux que par certains médias dénués de professionnalisme.
Un plus grand effort de communication et d’explication est donc souhaité afin de couper l’herbe sous les pieds de ceux qui cherchent à faire de cette question un véritable fonds de commerce…
Ali Oussi