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Aïn Témouchent : l’impact de l’étude échographique sur les risques de cicatrices chez la parturiente

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L’accouchement par césarienne devient, au fil des ans, une pratique quasi courante. En octobre 2014, une émission radiodiffusée avait rapporté que 40% des naissances se faisaient par voie chirurgicale.
Ce même débat a suscité mercredi dernier de grands commentaires de la part de la presse qui a invité des chirurgiens et des responsables de l’Etablissement public de santé de proximité (EPSP) de la daïra d’El-Amria. Ainsi, sur un effectif de plus de 350 femmes ayant mis au monde des bébés, environ 30% de cas ont été opérés par césarienne. Ce seuil est en deçà du taux national arrêté à octobre 2014 et supérieur à la norme internationale qui est estimée à 18% par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), selon la même source d’information citée plus haut. L’on se demande et l’on s’autorise à poser la question : « Pourquoi le recours excessif à cette pratique qui devrait se limiter uniquement à des cas exceptionnels ? Et d’après les débats, des psychologues pensent que des mutations dans le comportement de la femme sur le plan social ont contribué à prévaloir le mode opératoire par césarienne. Aussi, si dans les cliniques privées l’on suspecte une excuse pour augmenter le profit, dans les hôpitaux publics on explique cette situation par le manque de moyens et un déficit de lits et de personnels. L’orateur n’a pas mentionné le temps de l’opération selon que l’accouchement est normal ou par césarienne. D’autres spécialistes pensent qu’aucun autre argument ne peut justifier la généralisation de cette pratique chirurgicale dans les maternités. Le stéréotype selon lequel la césarienne préserve la vie des femmes a été battu en brèche par des spécialistes qui avancent, chiffres à l’appui, que le taux de mortalité des femmes pendant l’accouchement par césarienne est cinq fois plus élevé que lors de l’accouchement par voie basse. On aurait bien aimé avoir des cas précis et situer le contexte dans son cadre réel afin de pouvoir se prononcer sur ces statistiques et donner des commentaires valables et recevables en rapport avec ce dossier qui fait l’actualité des préoccupations de la collectivité nationale. Non loin de la daïra d’El-Amria, les statistiques de l’EPSP d’Aïn-Témouchent sont aussi plus qu’édifiantes et montrent une fois de plus que la courbe du mode opératoire des accouchements par césarienne est aussi ascendante à plus d’un titre. Ainsi, sur un nombre de 550 accouchements enregistrés en janvier dernier, 183 cas l’ont été par césarienne. Ceci se traduit par un taux de 33%. De peur que les femmes enceintes soient angoissées ou stressés, elles décident, dès le début de la grossesse, de faire un choix non sans conséquences sur la bourse de la famille. Elles prennent attache avec des chirurgiens possédant des cabinets ou travaillant en dehors des horaires administratifs, chez des confrères disposant de cabinets de consultation. Le suivi mensuel se fait au niveau du cabinet privé et l’opération au service de l’hôpital mère et enfant. Il est vrai que l’expansion de cette pratique chirurgicale tout à fait contestable ne se limite pas à l’Algérie. Elle touche tous les pays en voie de développement. L’OMS a tiré la sonnette d’alarme et est sur le point de diligenter une enquête mondiale de surveillance de la santé maternelle et enfantine. Cependant, on apprend, selon notre source, que le nombre de naissances constaté est sensiblement proche de celui de l’année dernière. De plus, le nombre des bébés mort-nés est infime, ceci, grâce au suivi assuré au cours de la grossesse et de la prise de conscience des futures mamans. Dans certains cas, il est préférable aussi d’accoucher par césarienne que par voie basse. L’accroissement de cette pratique est aussi dû à une plus grande fréquence d’accouchements difficiles. Par ailleurs, les femmes acceptent moins d’attendre 36 heures pour accoucher, affirme-t-on derechef. Ceci dit, le recours à la césarienne est, en toute logique, en nette augmentation dans certains établissements sanitaires. Il est à rappeler qu’en mai 2014, le président de l’Association des gynécologues obstétriciens d’Oran, docteur Ghaouti Benabadji, avait situé le taux d’accouchement par césarienne en Algérie entre 38 à 40 %. S’exprimant en marge des travaux de la rencontre nationale sur la gynécologie obstétrique, ouverte au Centre des conventions d’Oran, il a expliqué que« plusieurs facteurs sont derrière l’augmentation du taux d’accouchement par césarienne dans le pays, dont notamment la disponibilité de moyens de prévention contre la mortalité de la mère et de l’enfant». C’est lors de cette rencontre que les participants ont insisté sur l’importance d’intégrer l’étude échographique dans le processus de suivi de la grossesse afin d’éviter des problèmes de santé à la maman en phase postnatale, en cas d’accouchement par césarienne. L’étude échographique diminue les risques de cicatrices et de complications, selon Dr Benabadji. En sus les participants ont appelé également à offrir aux femmes enceintes l’opportunité d’un suivi médical intensif dès le début de la grossesse.
Boualem Belhadri

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