Les habitants de la cité émir Abdelkader, de Béni-Saf, ont, à travers une lettre qu’ils ont adressée à la presse, ce mardi 21 octobre 2014, manifesté leur déboires et leur désappointement à l’égard des odeurs suffocantes, voire toxiques, que génèrent l’incinération des déchets spéciaux à l’hôpital de la ville.
Il s’agit des déchets d’activités de soins à risque infectieux et assimilés (DASRIA) produits par l’hôpital comme les seringues, milieux de culture, fragments anatomiques, pansements, les déchets des laboratoires, des officines.L’ensemble de ces déchets dangereux fait l’objet d’un programme de gestion ou programme d’élimination des déchets dangereux(PEDD). L’inspecteur régional de l’environnement, contacté par notre rédaction, n’était pas sûr qu’il existe un incinérateur à l’hôpital de Béni-Saf et qu’il faille tout d’abord vérifier les propos des habitants de la cité émir Abdelkader. Selon lui, un incinérateur qui fonctionne selon les normes ne doit pas générer toutes ses nuisances qui polluent l’air ambiant au milieu d’une cité pareille. Cependant, ce dernier n’a pas laissé entendre qu’il aille faire une enquête à son niveau étant donné que la wilaya d’Aïn Témouchent est couverte par lui en matière de contrôle et de suivi du respect de la réglementation en vigueur. En principe l’incinération est procédé d’élimination très sûr et le traitement doit s’effectuer dans le respect de l’homme et de l’environnement, or les propos tenus par les habitants apportent un démenti formel et tangible au procédé d’incinération utilisé par l’hôpital de Béni-Saf. Il se pourrait que le mode d’incinération soit très ancien car le nouveau procédé, classification OMS est le seul à pouvoir éliminer certaines typologies de DASRIA qui présentent une résistance exceptionnelle aux autres procédés de traitement. Un bon incinérateur doit obéir à trois critères qui sont la destruction totale des germes, la réduction du volume des DASRIA à 98% et la réduction du poids des DASRIA à 90%. Dans leur lettre, les plaignants disent que la fumée noire qui se dégage et occupe l’espace a été la cause principale de contraction, par les habitants, de maladies respiratoires et dermiques. Les enfants sont les plus touchés. Lors d’un séminaire sur la gestion des déchets spéciaux et assimilés plusieurs techniques ont été avancées en fonction des contraintes et des normes de rejets. Cependant les solutions proposées peuvent intégrer les équipements suivants : Les filtres à manche textile, filtres à bougies céramiques, filtres à bougies céramiques catalytiques, traitement humide et électro filtres. L’inspecteur régional de l’environnement a préconisé de mener une étude épidémiologique sur un échantillon de malades. Ce n’est qu’à partir de ce stade que des commissions, munies d’un rapport consistant, pourront faire les démarches nécessaires auprès des responsables concernés pour mener un train de mesures dans le but d’amener l’hôpital à se conformer comme il se doit à la réglementation et aux normes usuelles.
Par ailleurs, le directeur de l’hôpital a souligné que l’administration va acquérir un nouvel équipement d’incinération qui sera opérationnel en janvier 2015.
Boualem Belhadri