L’Algérie a célébré, hier, la Journée nationale de la diplomatie lors d’une cérémonie officielle organisée au niveau du ministère des Affaires étrangères en présence de conseillers du président de la République, de membres du Gouvernement, du staff diplomatique du ministère, de représentants d’institutions onusiennes et du corps diplomatique accrédité à Alger.
Le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaine a pris la parole en procédant, en premier, à transmettre les félicitations du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, à l’occasion de cette double célébration : la Journée de la diplomatie algérienne et le 80e anniversaire de la création des Nations Unies. Pourquoi cette coïncidence ? « La relation entre l’Algérie et les Nations Unies est, avant tout, une relation profondément enracinée, ancrée dans l’adhésion de l’organisation à la cause de libération algérienne et son inscription à l’ordre du jour de son Assemblée générale le 30 septembre 1955, comme première question de la décolonisation », répond le chef de la diplomatie nationale.
« Merci à nos 13 frères et amis de Bandung »
Dans ce contexte, Attaf a tenu à remercier « les treize pays frères et amis qui, lors de la Conférence de Bandung, ont pris l’initiative d’inscrire de notre cause à l’ordre du jour de l’AG de l’ONU. » Il s’agit notamment de l’Arabie Saoudite, de l’Egypte, du Liban, de l’Irak, de la Syrie, du Yémen, de l’Iran, de l’Indonésie, de l’Inde, du Pakistan, de l’Afghanistan, de la Thaïlande et du Myanmar (ex-Birmanie). Attaf a qualifié la relation entre l’Algérie et l’ONU de « singulière, tirée de la contribution de la cause de libération algérienne à la consolidation du principe du droit des peuples à l’autodétermination au niveau international. » Pour preuve, il a rappelé la « grande résonance que la cause de libération algérienne a reçue plus tard, plus précisément en 1961, a conduit à la création du Comité spécial pour la décolonisation, ou ce que l’on appelle en abrégé le Comité des 24, qui est l’organisme chargé, et à ce jour, de suivre la mise en œuvre de la résolution 1514 ».
« Restaurer le prestige de l’ONU »
Abordant l’actualité, Attaf a déploré « les grandes difficultés et les énormes défis auxquels l’ONU est confrontée, qui ont réduit sa voix au silence, obscurci son rôle et l’ont soumise à des volontés et des pratiques qui n’ont aucun lien avec le bien public international ni avec l’intérêt commun de toute l’humanité, soulignant que l’Algérie fait partie de ceux qui estiment que la situation de confusion et de désarroi que traverse notre monde aujourd’hui ne peut être résolue qu’en restaurant le prestige de ce symbole international. « L’ONU est le couronnement de la civilisation humaine, conquis au prix de grandes difficultés et d’une longue lutte, de conflits et de souffrances durant des décennies, des siècles et des millénaires », explique-t-il, rappelant le plaidoyer de l’Afrique pour la réforme du système onusien. Ce qui est « une conviction que le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a défendue et sur laquelle il s’est appuyé pour définir les grandes orientations de la politique étrangère de notre pays », a-t-il appuyé.
« L’Etat de Palestine avance »
Concernant la question palestinienne dont l’Algérie a fait une priorité au Conseil de sécurité de l’ONU, en se battant pour que ses membres adoptent des résolutions pour dénoncer le génocide sioniste et imposer le cessez-le-feu à Ghaza, Attaf a indiqué que les positions de notre pays ne sont pas dictées par des intérêts étroits et que ce postulat nous a été reconnu par la communauté internationale. Il n’a pas, dans ce contexte, omis de souligner les avancées réalisées par l’Etat de Palestine qui ne cesse d’être reconnu par les membres de l’ONU. « L’Algérie a fidèlement respecté les principes et les buts de la Charte de l’ONU et qu’elle a contribué, avec sincérité, à exhorter le Conseil de sécurité à assumer pleinement ses responsabilités », a martelé Attaf, tout en dénonçant les « tragédies » infligées à la Palestine.
« L’Algérie continue à soutenir l’ONU sur la question sahraouie »
S’agissant du Sahara occidental, « l’Algérie continue de soutenir tous les efforts déployés sous l’égide des Nations Unies pour trouver une solution politique juste, permanente et définitive à ce conflit de longue date. Je crois sincèrement que les cinq dernières décennies ont démontré la justesse, la justesse et la fermeté de la position algérienne en affirmant : La question sahraouie ne peut être résolue en contournant la légitimité internationale. La question sahraouie ne peut être résolue en ignorant la volonté du peuple sahraoui et son droit à l’autodétermination », a réitéré Attaf.
Il convient de souligner que cette journée a été marquée par un hommage particulier rendu à l’un des ténors de la diplomatie algérienne. En l’occurrence, l’ancien ministère des Affaires étrangères, Ahmed Taleb Ibrahimi, décédé dimanche dernier à l’âge de 93 ans. Également, on notera le message vidéo adressé par le SG de l’ONU, Antonio Guterres à cette occasion en plus de l’intervention, in situ, de la coordinatrice résidente des Nations Unies en Algérie est Savina Claudia Ammassari. Cette cérémonie a été marquée par la projection d’un documentaire sur la genèse de la diplomatie algérienne. Ceci, avant qu’elle ne soit sanctionnée par la remise de diplômes à sept lauréats de la 13e promotion des fonctionnaires et des diplomates consulaires.
Farid Guellil