L’abstention est devenue la hantise de tous les partis politiques, ayant pris la décision de participer aux élections législatives prévues pour le 4 mai prochain.
Hier encore, lors d’un point de presse tenu au siège de Ahd 54 à Alger, le spectre de l’abstention lors des prochaines élections législatives a pris la majeure partie du discours de son président, Ali Fawzi Rebaïne.
Pour Rebaïne, «la prochaine campagne électorale serait la plus difficile de toutes les campagnes qu’a connu le pays ». Rebaine qui a dit faire son analyse en dehors de toutes considérations partisanes, a estimé que le peuple a perdu toute confiance dans les élections et dans les responsables politiques du système. « Comment voulez-vous que les gens aillent voter pour des personnalités et des partis qui ont détruit l’économie du pays et instauré l’austérité à travers la Loi de finance 2017 » s’est-il interrogé. Toutefois, Rebaine a estimé que l’argent sale a fait dores et déjà son entrée dans cette campagne et plusieurs personnalités du FCE (Forum des chefs d’entreprise) se préparent déjà à lancer leurs candidatures. Pour Rebaïne, cela est évident : « Le 4 mai, vous verrez tous leurs affiches de campagne accrochées aux murs » a-t-il indiqué. Face à cela, Rebaïne a lancé même des prédictions : « je l’avais dis juste après les élections présidentielles de 2014, la prochaine APN serait celle des détenteurs de l’argent et des milliardaires et la réalité nous révèle chaque jour comment et à quelle ampleur a atteint l’influence de l’argent ». Pour Rebaïne, les Algériens sont des patriotes et aucun doute là-dessus, mais ils sont las de voir toujours les mêmes personnes dans les postes de responsabilités et dans les médias. Rebaïne n’a pas été tendre, de même, avec la presse, surtout celle du secteur public, lui reprochant d’être seulement un relais pour le système et les candidats des partis au gouvernement. Selon lui, la presse ne joue pas son rôle et sème la confusion dans la population tout en lui recommandant de dire « la vérité au peuple » et d’être honnête. « L’Algérie a formé beaucoup de docteurs et de spécialistes, qui sont des gens qui ont fait leurs preuves sur le terrain. Pourquoi alors on assiste toujours aux mêmes personnalités et analystes dans les médias ? Et pourquoi les médias ne précisent pas que ce sont des militants de tendance FLNiste ? » a-t-il clamé. Par contre, sur une question sur les motivations du parti de continuer à aller aux élections, Rebaine rétorque que « nous sommes des militants et nous continuons toujours à lutter pour les droits de ce peuple ».
Concernant la préparation des listes électorales de son parti, il a souligné qu’à l’issu du congrès de parti organisé les 10 et 11 février à Zéralda, avec la participation de tous les membres du conseil national au nombre de 70, ainsi que 52 coordinateurs de 32 wilayas, le parti a pris la décision de participer avec des listes dans 25 ou 28 wilayas. Ainsi, selon Rebaine, une conférence de presse sera organisée une fois que toutes les listes seront finalisées. Abordant la Haute instance indépendante de surveillance des élections (HIISE), que préside Abdelwahab Derbal, à laquelle il reproche un manque de transparence, il a estimé que cette instance n’a pas reglé tous les problèmes soulevés par les partis politiques, en disant ne pas comprendre pourquoi le fichier électoral tarde toujours à être filtré. Évoquant le problème des formulaires de candidatures, il a estimé que les formulaires présentés pour les prochaines joutes électorales sont plus compliqués que ceux présentés durant les anciennes élections présidentielles. Selon Rebaïne, les critères exigés en rapport avec l’empreinte, la carte de votant du candidat et surtout pour déposer le CD des signatures ne sont pas faciles. Toutefois, Rebaïne a reconnu que seul le peuple est en mesure de faire le changement à travers sa participation dans ces élections.
Hamid Mecheri
