Actuellement la jachère pratiquée est de l’ordre de 40%, si l’on se réfère aux données des années précédentes des services de l’agriculture de la wilaya d’Aïn Témouchent. Un ex-wali, dans les années 2000 avait mis l’accent sur la nécessité de baisser les superficies des terres laissées en jachère, chaque année, dans la wilaya d’Aïn Témouchent. Il a trouvé inadmissible de voir l’étendue de la jachère égaler parfois celle emblavée. D’autant plus qu’il s’agit de terres arables fertiles. Les responsables du secteur de l’époque étaient décidés à mener une campagne de sensibilisation au profit des agriculteurs, pour les encourager à faire un assolement triennal en vue d’éradiquer la jachère. Le débat a été de nouveau lancé ces jours-ci, et les responsables actuels entendent réaliser un gain de 15 000 hectares à valoriser. Le cap retenu est de 2 000 à 3 000 hectares par an. Cela veut dire qu’au terme du quinquennat 2015-2019, la superficie sus indiquée sera résorbée et transformée en cultures pérennes ou pratiquées dans le cadre d’un assolement triennal bien étudié qui prend en compte l’introduction de légumineuses, à l’exemple du pois-chiche, une culture stratégique au même titre que les céréales.
Il est encourageant d’entendre ceci de la bouche d’un cadre de la DSA et il est aussi intéressant que les fellahs, qui viennent d’apprendre les engagements des responsables, soient à la hauteur pour qu’ils puissent adhérer au programme de la résorption de la jachère, à concurrence d’un seuil de 2 000 à 3 000 hectares par an. Les efforts à mener vont droit au but et doivent en premier cibler les exploitants qui affichent un réel engouement pour qu’ils soient intégrés dans le planning de reconversion. Sur ce point là, la source d’information qui s’est confessée à la presse n’a pas précisé comment la DSA va s’y prendre pour réaliser un tel objectif fort prometteur et annonciateur de bonnes nouvelles pour la wilaya d’Aïn Témouchent. La résorption de la jachère cadre bien avec la lutte contre la dégradation des terres arables. Celles dites déclives sont les premières à protéger contre l’érosion, le lessivage et la détérioration par les changements climatiques. Regarnir les bois, bosquets, maquis et forêts décimés par plusieurs feux de forêt est la politique engagée cette année. Ainsi, les monts de Skhouna, Sassel, S’Biât, les forêts de recréation, les hameaux d’Aghlal, la forêt de Béni-Saf, de Rechgoun, les terres déclives des sources d’Aïn Témouchent et autres zones à vocation forestière ont été ciblées par le secteur des forêts en coordination avec plusieurs partenaires que sont les forces de sécurité, les ONG, les associations, la maison de l’environnement ainsi que les écoliers et collégiens de plusieurs établissements scolaires. Il est bon de reprendre un passage d’un cadre de la Conservation des forêts qui a donnée un aperçu sur le développement du secteur au titre du quinquennat 2015-2019. Selon lui, il est intéressant de diversifier les essences forestières et songer à celles qui ont une résistance au feu et aux maladies et permettant un couvert végétal persistant en mesure de lutter contre la désertification. Maintenant, ce qui est bon à faire est de faire admettre aux fellahs que l’engraissement du sol, notamment en azote à l’aide de de la pratique de cultures légumineuses, est beaucoup plus profitable que de laisser la terre en jachère.
Boualem Belhadri