Après les médecins et les enseignants c’est au tour des pharmaciens de monter au créneau et de revendiquer l’élaboration d’une loi contre les agressions propre à leur corporation. Un appel qui intervient après l’attaque d’un toxicomane, le 25 mai passé, contre une pharmacie à la wilaya de Tébessa. Le Syndicat national des pharmaciens d’officines (Snapo) qui a réagi à cette affaire a d’abord exprimé, dans un communiqué rendu public, sa solidarité à la pharmacienne qui a failli être brûlée vive après avoir refusé de vendre à un délinquant des pilules hallucinogènes. Pour le Snapo, « cet incident grave » porte atteinte à toute la profession et à tous les pharmaciens, et vient encore rappeler la triste réalité dans laquelle exercent les pharmaciens d’officine. Ces agressions quotidiennes « pouvant aller jusqu’à l’assassinat », ne doivent plus, estime le même syndicat, rester impunis ». Le SNAPO a, dans le même cadre d’idées, dénoncé l’insécurité dans laquelle exerce la corporation et demande à ce que des mesures concrètes et particulières soient prises « en toute urgence, pour protéger les pharmaciens et garantir leur sécurité. Rappelant que le dossier des psychotropes, qui est à l’origine de la majorité des actes d’agressions contre les professionnels des secteurs, a fait l’objet de plusieurs discussions avec les pouvoirs publics. Le SNAPO a demandé que les arrêtés ministériels soient élaborés et publiés en urgence, notamment les arrêtés portant classification des psychotropes et de leurs assimilés. La même formation syndicale revendique, en outre, l’élaboration en urgence de l’arrêté installant les comités locaux et le comité national de lutte contre la toxicomanie, comme le prévoit le décret 21-196 modifiant le décret exécutif 19-379. « Ces textes d’application peuvent jouer un rôle primordial dans la protection des citoyens contre la toxicomanie, aider les services de sécurité à mieux accomplir leurs missions et lutter contre la délinquance, et garantir aux professionnels de la Santé d’exercer dans la sérénité et la sécurité », explique le syndicat qui réclame, par la même, l’adoption et la publication du projet modifiant la loi 04-18 contenant, selon lui, de nouvelles mesures importantes et innovantes dans la lutte contre le trafic des psychotropes et le phénomène de la toxicomanie. Pour conclure, le Snapo a sollicité l’intervention du Président de la République et le Premier ministre, les appelants à « donner des instructions à tous les ministères concernés afin de mettre fin à tous les problèmes rencontrés perpétuellement et de manière répétée, dans le domaine des psychotropes. « La situation est grave. Les pharmaciens d’officine exercent sous la menace et craignent réellement pour leurs vies. Il est indispensable que les responsables et ministères concernés par ce dossier réagissent », a insisté le syndicat. Il est important de relever, toutefois, que cet appel du Snapo bien qu’il soit légitime n’est qu’un effet boule de neige après la promulgation d’une loi criminalisant les agressions contre les médecins, notant que même les enseignants de l’éducation avaient appelé les autorités à opter pour la même démarche en leur faveur. Reste enfin de noter que la législation en vigueur encadre toutes les violences et agressions, sous toutes ses formes, indépendamment des profils ou des secteurs.
Ania Nait Chalal
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