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AFFAIRE NETANYAHU : La CPI dénonce l’obstruction de la Hongrie à la justice internationale

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La Cour pénale internationale (CPI) a vivement critiqué la Hongrie pour avoir refusé d’exécuter un mandat d’arrêt visant Benjamin Netanyahu, accusé de crimes génocidaires dans la bande de Ghaza.
Le dirigeant sioniste, alors en visite à Budapest entre le 3 et le 6 avril 2025, aurait pu être appréhendé conformément aux obligations internationales de la Hongrie, qui y a délibérément manqué. La Chambre préliminaire de la CPI a estimé que Budapest avait violé ses engagements au regard du Statut de Rome, fondement juridique de la Cour. « La Hongrie a manqué à ses obligations internationales en ne donnant pas suite à la demande d’arrestation provisoire de Benjamin Netanyahu alors qu’il se trouvait sur son territoire », peut-on lire dans le communiqué. La Cour a souligné que cette omission avait gravement entravé l’exercice de ses fonctions essentielles, notamment celle consistant à garantir la comparution du suspect devant la justice internationale. Elle a ainsi décidé de saisir l’Assemblée des États parties pour rendre compte de ce manquement, via le Président de la Cour, comme le prévoit son règlement interne. En réponse à la décision de la Hongrie de se retirer de la CPI, la Cour a rappelé que le retrait d’un État ne l’exonérait pas de ses responsabilités passées. « Le mémorandum est clair : tout État partie est tenu de respecter ses obligations de fond et de procédure tant que son retrait n’a pas pris effet », a affirmé la juridiction internationale. En l’occurrence, le retrait de Budapest ne deviendra effectif que le 2 juin 2026, laissant subsister pleinement ses devoirs jusqu’à cette date. Pour rappel, la CPI avait lancé en novembre 2024 un mandat d’arrêt contre Benjamin Netanyahu pour sa responsabilité directe dans la perpétration de crimes génocidaires et de crimes contre l’humanité commis dans la bande de Ghaza depuis octobre 2023. Ce mandat, salué par de nombreuses ONG et institutions des droits de l’homme, représente une reconnaissance officielle du caractère systématique des violences subies par la population palestinienne. La visite du Premier ministre sioniste en Hongrie en avril dernier, dans le cadre de consultations bilatérales avec le gouvernement de Viktor Orbán, avait suscité une vague de protestations dans plusieurs capitales européennes, certaines organisations accusant Budapest de complicité tacite avec un criminel de guerre. Le refus d’interpeller Netanyahu a désormais une portée juridique internationale. Le geste hongrois, qui s’inscrit dans une tendance plus large de défiance vis-à-vis des institutions internationales, soulève des inquiétudes sur l’avenir du droit pénal international, en particulier lorsque les considérations politiques prennent le pas sur la justice. La CPI a réaffirmé sa détermination à poursuivre les suspects quels que soient leur rang ou leur statut, et à faire en sorte qu’aucun crime ne reste impuni. La mise en cause de la Hongrie s’inscrit dans une volonté plus large de responsabiliser les États face à l’obstruction à la justice internationale, à un moment où la bande de Ghaza continue de subir les conséquences dramatiques du siège et de l’agression militaire sioniste. La CPI rappelle ainsi à tous les États parties leur devoir de coopération, en particulier dans les affaires de crimes contre l’humanité et de génocide.
M. Seghilani

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