Le ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Serguei Lavrov, cité par l’agence d’information Spoutnik, a évoqué brièvement la demande de l’Algérie à devenir partenaire de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS).
Le Laos a fait la même demande, a déclaré le chef de la diplomatie russe à la presse à l’issue du conseil des ministres des Affaires étrangères de l’OCS à Astana (Kazakhstan). À l’heure actuelle, 14 pays ont le statut de partenaires du dialogue, dont l’Égypte. Le récent conseil des ministres a notamment porté sur la façon d’améliorer l’efficacité du travail avec ces pays dans le format OCS+, a expliqué le ministre russe lors d’une conférence de presse. L’organisation regroupe neuf États membres: l’Inde, l’Iran, le Kazakhstan, la Chine, le Kirghizistan, le Pakistan, la Russie, le Tadjikistan, l’Ouzbékistan. Il y a près d’un an, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, avait fait savoir, dans un entretien accordé à l’agence italienne Nova, que l’Algérie a demandé à devenir un pays observateur dans le cadre de l’OSC. « Dans la lecture stratégique du président Abdelmajid Tebboune, un centre de gravité s’est formé en Asie centrale. Afin de préserver et de défendre les intérêts nationaux de notre pays, le président a donc significativement orienté la diplomatie algérienne vers cette région du monde », avait expliqué Ahmed Attaf. L’OCS est une organisation intergouvernementale eurasienne à vocation politique, économique et sécuritaire, qui a été créée en 2001 pour succéder au « Groupe de Shanghaï» créé en 1996. L’OSC comprenait à l’origine la Chine et la Russie ainsi que le Kazakhstan, le Kirghizstan, le Tadjikistan et l’Ouzbékistan. Elle s’est progressivement élargie à l’Inde, au Pakistan et à l’Iran (ce dernier pays a eu le statut d’observateur en 2005, puis a signé un protocole d’accord en 2022 pour obtenir le statut de membre permanent en juillet 2023). Trois autres pays disposent du statut d’observateur (la Biélorussie, la Mongolie, l’Afghanistan), alors que plusieurs pays sont partenaires du dialogue de l’OCS (l’Azerbaïdjan, l’Arménie, l’Égypte, le Cambodge, le Qatar, le Népal, l’Arabie saoudite, la Turquie, le Sri Lanka, Bahreïn, Koweït et Émirats arabes unis). L’OSC a gagné en importance en regroupant environ 40 % de la population de la planète et un tiers de la production économique mondiale. Elle est une plateforme essentielle pour la coopération en Asie. L’OSC se réclame de « l’esprit de Shanghaï » qui met insiste sur l’instauration d’une confiance mutuelle, le bon voisinage entre ses membres et la non-ingérence dans leurs affaires intérieures. De nombreux pays arabes ont exprimé leur volonté de s’associer à l’OSC. Selon les spécialistes, les pays du Proche-Orient ont rejoint l’OCS lorsque l’organisation a adopté un profil plus économique et énergétique, dans la perspective également établir des relations commerciales plus étroites avec les autres membres et avoir accès à de nouveaux marchés et à des projets d’infrastructures. Les mêmes sources indiquent que l’OCS offre des occasions attrayantes pour le commerce et pour les investissements et permet des partenariats dans la mise en œuvre de projets ambitieux d’interconnexion des infrastructures (telles que les routes, les voies ferrées, les oléoducs et les télécommunications) dont les États arabes ont été jusqu’à présent exclus. La technologie, l’intelligence artificielle (IA), les ports maritimes, l’électricité, l’agriculture et l’énergie verte sont également considérés comme des domaines importants d’investissements conjoints.
M. R.