L’Algérie enregistre une hausse alarmante du nombre d’accidents de la route, impliquant, quotidiennement, des pertes en vie humaines. Depuis plusieurs années, ce phénomène ne cesse d’endeuiller les familles, en dépit de nombreuses mesures prises par les autorités afin d’y mettre un terme ou du moins le réduire.
En effet, il ne se passe pas une journée sans que les services de la Protection civile n’interviennent sur les routes pour sauver des vies. Tous les jours des familles sont endeuillées, et des hôpitaux accueillent des blessés de différents degrés suite à une collision entre véhicules, dérapage d’un camion, d’un bus ou d’une moto…. Les bilans de la Protection civile sont en tout cas la preuve que la situation sur nos routes n’est guère rassurante. Les statistiques et les études révèlent que le facteur humain est la principale cause, en raison des excès de vitesse, de non respect du code de la route (priorités, distances de sécurité), de la fatigue et l’inattention (notamment par l’usage du téléphone), et le port insuffisant de la ceinture de sécurité. S’en suivent les facteurs liés à l’état du véhicule (Des pneus usés, des freins défaillants ou d’autres problèmes mécaniques peuvent compromettre la sécurité du véhicule et provoquer un accident).
104 morts et 3800 blessés depuis début septembre 2025
Il y a bien lieu de s’inquiéter de ce phénomène, car les chiffres montrent qu’il y a réellement péril en la demeure. Rien que pendant la moitié de septembre en cours, pas moins de 104 décès et 3800 blessés ont été enregistrés par les autorités suite justement aux accidents de la circulation. Les statistiques indiquent une augmentation progressive du nombre de morts, passant de 709 en 2022 à 1 836 en 2023, puis à 2 605 décès au cours des huit premiers mois de 2024, reflétant l’ampleur du défi auquel sont confrontées les autorités. Selon Lahcen Boubeka , chef de la Délégation nationale à la sécurité routière, 96 % des accidents sont dus à des facteurs humains, qui demeurent la principale cause d’accidents. Il s’agit notamment des erreurs des conducteurs et des piétons, notamment les excès de vitesse, les dépassements dangereux et le non-respect des feux de circulation. L’utilisation du téléphone portable au volant, la fatigue ou la conduite sous l’influence de l’alcool augmentent également les risques d’accident, a-t-il relevé. Les services de la Sûreté nationale confirment que ces comportements représentent les plus grands risques pour la vie.
22 blessés suite au renversement d’un bus à Médéa
Après le dramatique renversement d’un bus à Alger le mois d’août dernier, impliquant un déplorable bilan de 18 morts et de 24 blessés, des accidents de ce genre se poursuivent toujours à travers le pays. Rien que mardi dernier, en fin d’après-midi, la Protection civile est intervenue, à la suite d’un grave accident de la route survenu au lieu-dit Aïn Djerda, dans la commune de Draa Essamar (daïra de Médéa).
Selon le communiqué des services concernés, l’accident s’est produit après la sortie de route suivie du renversement d’un bus de transport de voyageurs assurant une ligne interurbaine. L’accident a impliqué pas mois de 22 personnes blessées avec des degrés de gravité variables, qui ont reçu les premiers secours sur place avant d’être évacuées vers l’hôpital local pour une prise en charge médicale. Il est essentiel de rappeler, à ce titre, que depuis l’accident de oued el Harrach, le président de la République Abdelmadjid Tebboune a ordonné l’interdiction de circulation des bus en fonction depuis plus de 30 ans et ce dans un délai de six mois. Selon le ministre des Twransports Saïd Sayoud plus de 84 000 autobus doivent être changés à terme.
Sensibilisation à l’occasion de la rentrée scolaire
La Direction générale de la Protection civile a annoncé hier le lancement d’une campagne de sensibilisation aux accidents de la route, à l’occasion de la rentrée scolaire 2025-2026, placée sous le slogan (La sécurité de nos enfants : notre responsabilité à tous). La Protection civile a fait savoir également que « parallèlement à cette action de sensibilisation, un dispositif opérationnel est mis en place sur le terrain pour renforcer la présence de ses équipes », afin d’accompagner les élèves et d’assurer une réponse rapide aux éventuels appels de détresse. Cette campagne de sensibilisation vise à « renforcer la conscience des élèves, en particulier ceux qui rejoignent pour la première fois les bancs de l’école, ainsi que de leurs parents », précise la même source, soulignant « l’importance d’un apprentissage progressif de la sécurité routière, notamment pour les jeunes piétons ». A ce titre, il est recommandé aux parents d’élèves, qui « constituent le maillon essentiel » dans l’éducation de leurs enfants aux règles de sécurité routière, le respect d’une série de consignes, à commencer par « les accompagner durant les premiers jours de classe pour les habituer à choisir l’itinéraire le plus sûr entre la maison et l’établissement scolaire ». De même qu’à « utiliser les passages pour piétons, et en cas d’absence, traverser à un endroit dégagé et bien visible des deux côtés et faire preuve de vigilance, y compris en empruntant un passage piéton ». Les parents sont, en outre, tenus d’apprendre à leurs enfants à « regarder à gauche, à droite puis à gauche avant de traverser, calmement en marchant pour éviter toute chute sur la chaussée, de respecter les feux de signalisation et ne traverser qu’après l’arrêt complet des véhicules », tout en les encourageant à « la marche régulièrement afin de développer leur conscience de la sécurité routière et de distinguer clairement les espaces de jeux des zones de circulation des véhicules ». La Protection civile conseille aux écoliers de « marcher sur le trottoir du côté des habitations et à reconnaître les dangers potentiels de la route (sorties de garages, chantiers, conditions pluvieuses ou neigeuses), précise encore le communiqué.
Ania N.









































