Revenant hier sur les mesures prises par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, au profit du corps médical, et sa décision d’entreprendre une réforme en profondeur du Système sanitaire national, le ministre de la Santé, le professeur Abderrahmane Benbouzid, considère que l’abrogation du service civil est une décision de bon sens et logique et le doublement du salaire pour ceux qui décident de travailler au Sud est une meilleure alternative. Concernant la propagation de la pandémie du Covid-19 en Algérie, le même responsable reste optimiste en indiquant que la situation est « bien plus confortable ». Intervenant sur les ondes de la chaîne 3 de la Radio algérienne, le Pr. Benbouzid a indiqué que les mesures prises avant-hier par le chef de l’État dans le secteur de la Santé, notamment en ce qui concerne l’augmentation des salaires, sont «justifiées». « Au nom du personnel médical, je déclare que nous sommes heureux que M. le Président en fasse une préoccupation pareille», ajoutant que le Président a promis dans plusieurs réunions avec le gouvernement de revoir tout le fonctionnement du système de la Santé, et donner une meilleure considération à tous les professionnels de la Santé quel que soit leurs corps. Concernant l’abrogation du service civil, le ministre a indiqué que ce dispositif a été élaborée pour « une situation exceptionnelle et pour un temps exceptionnel » et qu’il ne pouvait pas durer. « Le service civil a duré trente (30) ans, il ne faut pas qu’il y ait deux médecines en Algérie ! », dit-il, autrement « celle du Sud et celle du Nord ». Donc, poursuit le premier responsable du secteur de la Santé, « le gouvernement a trouvé des solutions en matière de logement, de transport, de conditions de travail, et en matière salariale. Mais ça n’a pas suffi ! Et ça ne suffira pas ! », souligne-t-il en mettant en avant le dysfonctionnement qui existe dans ce secteur, dont le dossier « a été transmis » au président de la République afin de prendre « les mesures essentielles pour une situation durable et pérenne», rappelant, à ce titre, qu’à la place du service civil, les médecins vont bénéficier des mesures « incitatives ». Ainsi, « les bacheliers du Sud pouvaient accéder aux études de médecine avec une moyenne de 14 au lieu de 16, et les docteurs en médecine du Sud auront la possibilité d’accéder à la spécialité de leur choix sans passer par un concours, à condition de s’engager à travailler dans le Sud pendant au moins 6 ans », explique Benbouzid.
Sarah Oub.
ABDERRAHMANE BENBOUZID RASSURE : « La situation de la pandémie est stable »
S’exprimant à la Chaîne 3 de la Radio algérienne, hier, sur l’évolution de la pandémie du coronavirus dans le pays, le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid se veut des plus rassurants. Si, déclare-t-il, « au début, l’Algérie, en raison de ses faibles moyens de lutte, s’est retrouvée désarmée. Ceux engagés dans l’urgence ont permis, selon lui, de maîtriser la difficile situation que nous avions connue à ses débuts ». « Nous avons commencé à recevoir des équipements et à développer nos moyens », dit-il en rassurant les citoyens. «Grâce à l’utilisation du traitement par chloroquine et à la prise de conscience des citoyens, il y a une stabilité de la pandémie. Nous sommes en situation bien plus confortable, nous avons reçu des millions de masques, nous avons doté tous les établissements de masques, les demandes ont été satisfaites, nous avons un stock de plus de 11 millions», déclare le ministre en justifiant son évaluation de la situation par rapport aux chiffres communiqués par les autorités dont le nombre total de contamination a atteint (lundi) 1983 malades confirmés et 313 décès depuis le début de la pandémie. « Le meilleur paramètre à mettre en évidence est celui relatif au faible taux de mortalité constaté parmi les malades affectés par le virus », dont il tient à souligner que ceux « mis sous chloroquine se sont bien rétablis », rassure le professeur. Toutefois le ministre a insisté sur le respect des mesures de confinement partiel et total pour limiter la propagation de la pandémie du Covid-19, tout en affirmant qu’il pourrait être imposé, aux habitants de la Capitale, le confinement total, « en cas de flambée de la pandémie, nous serons contraints d’imposer un confinement total sur Alger », a-t-il assuré.
Deux cargaisons de masques arriveront les 16 et 20 avril
En matière de masques et respirateurs, le premier responsable du secteur de la Santé en Algérie a annoncé l’arrivée, demain jeudi, d’une cargaison de 16 millions de masques. En sus, un autre lot sera réquisitionné lundi prochain. Par ailleurs, le ministre constate que la difficulté d’équiper l’ensemble des Algériens en masques de protection pose problème, signalant toutefois que la distribution gratuite « sera assurée » aussitôt que les fortes quantités commandées seront réceptionnées.
Au passage, il confirme à nouveau qu’un sportif de haut niveau, dont il a tu le nom, va incessamment faire parvenir au pays un don de 50 millions de ces moyens de protection. Pour les respirateurs artificiels, « l’Invité de la Rédaction » a signalé qu’il y a moins de 100 personnes sous respirateur, assurant la disponibilité de milliers de cet appareil dans les hôpitaux qui connaissent de moins en moins de surcharge, grâce, dit Benbouzid, au protocole thérapeutique adopté. « Les malades qui sont traités par la chloroquine sortent de l’hôpital dans le 5e jour du traitement afin de le poursuivre chez eux », notant que la durée du traitement avec la chloroquine est de 12 jours.
Voici les missions de l’Agence de sécurité sanitaire
À propos du projet annoncé de création d’une Agence nationale de sécurité sanitaire chargée notamment d’organiser le fonctionnement de l’ensemble des structures de soins dans le pays, le ministre de la Santé l’a présentée comme un organisme de veille chargé notamment de valider toutes les décisions arrêtées au bénéfice du système de Santé. Elle se présentera, ajoute-t-il, comme une « sentinelle » chargée d’alerter et de valider toutes les décisions élaborées au bénéfice du système de Santé dans son ensemble. « C’est une haute autorité de Santé, un peu comme le CNES pour la Santé qui va valider toutes les décisions dans le secteur et qui sera installée par le président de la République et aura une autonomie totale ; elle sera composée de noms sur la base des compétences connues et ils travailleront directement avec la Présidence », conclut le Pr. Benbouzid.
Sarah Oubraham