L’ex-président du Conseil consultatif (Majliss Choura) du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abderrahmane Saïdi, a abordé, hier, lors de son passage au Forum du Courrier d’Algérie plusieurs questions de l’actualité nationale brûlante. De la prochaine élection présidentielle à l’audience accordée par le président Tebboune au président du parti, en passant par l’initiative du Mouvement el-Binaa pour consolider le Font interne, le dirigeant du Hamas brosse le tableau.
S’agissant de la rencontre du président du MSP, Abdelali Hassani Cherif, avec le président de la République, l’intervenant a rappelé que Abdelmadjid Tebboune a toujours donné l’image d’un Président de tous les Algériens ouvert au dialogue et à la concertation avec tous les partis politiques et autres mouvements ou acteurs politiques pour échanger sur les questions d’ordres national et international. Cette attitude et considération accordées par le chef de l’État à toutes les forces vives du pays, ajoute Abderrahmane Saïdi, a toujours encouragé le parti à demander des audiences auprès du Président. Même du temps, rappelle-il, de Abderrezak Makri, connu pourtant pour sa rigueur d’opposant, et ce, pour échanger sur la situation politique, économique et sociale du pays ainsi que sur des questions internationale et surtout sur la nécessité de consolider le front interne pour faire face aux défis et autres menaces qui guettent le pays. Il a tenu, dans ce sens, à préciser que cette rencontre avec le président Tebboune qui a coïncidé avec le lancement, la veille même, de l’initiative lancée par le leader du Mouvement El-Binaa, dont le MPS s’est retiré dès la première rencontre n’a pas été planifiée de la sorte pour désavouer la démarche d’Abdelkader Bengrina, affirmant que la demande a été formulée bien avant. Concernant justement l’initiative de l’ex-candidat à la présidentielle du 12 décembre 2019, Saïdi a affirmé qu’aucun parti sur la scène nationale n’est contre la consolidation du front interne ou la défense des intérêts du pays y compris le MSP et que ce dernier n’est pas contre les initiatives. Toutefois, la démarche de Bengrina n’a, aux yeux de notre interlocuteur, ni vision, ni mécanismes de plus avec des objectifs qui ne sont pas clairs.
« Le Mouvement El-Binaa n’est pas à sa première initiative. Mais l’important ce n’est pas dans le nombre d’initiatives lancées mais dans leur efficacité. Nous partageons comme tout le monde les grandes lignes de cette initiative, mais elle reste sans vision, sans mécanismes et sans feuille de route. Que des généralités. L’initiative doit s’inspirer des revendications du Mouvement populaire qui a réclamé la rupture avec les anciennes pratiques. Nous avons donc des réserves concernant cette initiative car nous ne sommes pas des amateurs de telles initiatives mais des professionnels. Comme nous tenons à notre indépendance décisionnelle», a déclaré le dirigeant du parti de la mouvance islamiste.
« C’est trop tôt pour parler de la prochaine présidentielle »
À propos de l’élection présidentielle prévue en 2024, et la position du parti par rapport à cette échéance, le leader islamiste a fait savoir que cette question n’est pas encore à l’ordre du jour, assurant que chaque chose en son temps et que le parti qui vient de tenir son congrès s’attèle à présent à sa restructuration. De plus, enchaîne-t-il encore, l’urgence aujourd’hui, c’est comment faire face aux défis et aux tentatives de déstabilisation qui visent le pays et comment consolider le front interne notamment avec les bouleversements que connait le monde actuellement, la guerre en Ukraine et ses incidences, l’instabilité au Sahel, le trafic transfrontalier, la crise au Soudan et en Libye et surtout les provocations marocaines et la présence de l’État sioniste dans ce pays qui menace toute la région, l’Algérie en tête en raison des principes qu’elle a toujours défendus et qu’elle défend toujours notamment son soutien aux questions palestinienne et sahraouie. Interrogé, par ailleurs, sur l’absentéisme des députés au sein de l’Assemblée populaire nationale, l’invité du forum a reconnu que les anciennes pratiques persistent encore et les résistances au changement existent toujours au sein des partis politiques comme ailleurs, rappelant à l’occasion les déclarations du chef de l’État qui a, maintes fois, dénoncé ces pratiques qui ne veulent pas disparaitre. Le dirigeant islamiste a rappelé, toutefois, que les députés du parti ont été à l’origine de plusieurs amendements et participent activement aux questions orales, affirmant que le passage d’un député du parti au sein de l’APN, sa conduite et son dévouement sont autant de critères qui pourraient déterminer à l’avenir la possibilité de se présenter à d’autres mandats ou pas.
Brahim O.