Abderrazak Makri reste aphone sur la scène depuis plus d’un mois maintenant. Le président du MSP ne s’est toujours pas exprimé à propos de la nouvelle composante du Panel de dialogue que dirige Karim Younès, le dernier discours du chef d’état-major de l’Armée et les récents développements sur fond de mobilisation continue du mouvement populaire pacifique pour le changement du système politique en place.
P is, il semble même que le parti est en pleine confusion, ce qui explique pourquoi Makri évite la presse, alors qu’il est réputé pour profiter de la moindre occasion de l’actualité pour étaler ses opinions et être sous les feux de la rampe. Contacté pour s’expliquer sur le silence du chef du MSP, Abderrahmane Saïdi, ancien président du conseil consultatif du parti, a déclaré d’emblée que « personnellement, je suis de ceux qui considèrent cette absence [politico-médiatique] du président du MSP comme non expliquée et qui pose des questions ».
Plus loin notre interlocuteur ne manque pas de lire en cette absence avérée quelque chose de « pas normale». «On a vu le discours de Gaïd Salah, la constitution d’une commission des sages par le panel [pour la médiation et le dialogue], le Hirak …, mais pas une seule réaction, pas même un bref communiqué de presse », déplore l’ex-président du Madjliss Echoura.
Poursuivant, il avance même sur l’absence politico-médiatique du chef du MSP, que « certains militants du parti voient déjà dans le fait qu’Abderrazak Makri se refuse à tout commentaire comme un signe d’ une confusion » voire même d’une « absence de position claire » de la direction du parti, préférant « attendre » l’issue des événements pour tirer des conclusions. Et de nous déclarer plus loin que « quand Abderrazak Makri refuse de parler, les autres ne parlent pas » résume Saïdi, en référence au Bureau exécutif et à ses membres, avant d’ajouter que « quand le parti ne s’exprime pas sur une situation, notamment lorsqu’il s’agit d’événements importants et d’actualité, on peut se livrer à toute sorte de lecture » lance-t-il.
Plus explicite, il dira à ce propos qu’ « on pourrait lire ainsi de la confusion, l’attentisme, la réticence », comme, ajoute-t-il, « on pourrait y lire de tout comme on pourrait y rien lire du tout » selon l’un des cadres du MSP. Ce dernier a rappelé que son parti n’a pas encore pris publiquement une position sur le panel de Karim Younès, lequel compte entamer des rencontres avec la classe politique, qui dans sa majorité avait annoncé, pour rappel, sa position de refus du dialogue de médiation dudit Panel.
Pour Saïdi, le MSP n’a pas encore pris publiquement position, mais il y a des bruits qui courent selon lesquels « le parti irait à ces consultations, car si le MSP n’avait pas envisagé cette option il aurait exprimé son refus de ce panel depuis le début ».
Hamid Mecheri