Pour l’expert et consultant économique, Abdelmalek Serraï, le gouvernement n’a pas encore donné des réponses aux problèmes qui rongent le secteur comme la corruption et la bureaucratie qui est un véritable frein pour l’investissement. « Le nouveau ministre, estime Serraï, se retrouve en face d’un ministère miné. Il y a beaucoup d’affaires de corruption, mais aussi un grand nombre de dossiers d’investissement en attente ». Même si Serraï vante un ministre compétent en sa matière (le secteur des finances), il pointe du doigt toutefois le fait que Ferhat Aït Ali ne soit pas « compétent dans l’Industrie et pour faire face à la mafia qui ronge ce secteur». Un secteur fortement secoué ces dernières années par les affaires de corruption, notamment dans les dossiers de montages automobiles. Pour Serraï, la première priorité serait de s’attaquer aux problèmes qui freinent les investissements, au niveau du ministère, mais aussi les DIM (Directions de l’Industrie et des Mines des wilayas), où réside le gros des problèmes causant le blocage des dossiers d’investissement. Serraï plaide ainsi et appelle le nouveau ministre à revoir le système d’organisation des DIM, afin de « liquider les dossiers qui, trainent depuis des années ». L’expert en économie fait également le même constat sur le secteur de l’Agriculture. « Dans l’Agriculture, c’est encore pire que l’Industrie, notamment dans le sud du pays où des milliers de dossiers d’investissement trainent dans les tiroirs des directions de l’agriculture de wilayas pendant des années sans voir le bout de tunnel. J’en témoigne personnellement, car j’en ai fait l’expérience. J’ai vu défiler devant moi plus de 152 dossiers d’investissements agricoles qui trainent depuis 4, 5 et 6 ans », a-t-il révélé. Il a conclu enfin par dire : « Les gens se plaignent beaucoup sur le plan économique. J’espère que le nouveau ministre va commencer, avant quoi que ce soit, par s’entourer de gens dynamiques et dépourvus de tous reproches de corruption pour faire face aux énormes problèmes dans ce secteur ».
H. Mecheri
