L’ex-ministre de la PME-PMI et actuellement président honoraire du CEA (Club économique algérien), Abdelkader Semmari, n’a pas perdu le nord, hier au cours du traditionnel Forum du Courrier d’Algérie. En effet, l’homme politique d’obédience islamiste est resté beaucoup à parler de «moralisation de la vie économique» et de «stabilité institutionnelle». Interpellé au sujet de l’avenir de la PME-PMI et encore des TPE en perspective du rôle de sous-traitants qui leur échoît désormais, avec la délocalisation des entreprises internationales, ici en terre algérienne, le conférencier a d’abord préféré expliquer que les plus grandes marques, à l’exemple des constructeurs automobiles, recourent à des clusters créés par les sociétés-mères, et à des équipementiers conventionnés dans leur process industriel. Ce sont ces multinationales qui procèdent à la création des PME, PMI et TPE pour leur propre essor économique, a ajouté Semmari tout en insistant sur le rôle qui échoit à l’État.
«L’État se doit d’accompagner ces sous-traitants locaux. Nos PME sont parfaitement capables» de jouer ce rôle, pour peu, a-t-il dit, que l’État impose un «cahier de charges» stipulant «volet formation», que l’État impose le respect de la clause des «20% de parts sur tout marché public». L’ex-ministre qu’il a été a aussi expliqué que cet accompagnement de la part de l’État doit se décliner sur trois paramètres principaux, à savoir et dans l’ordre : celui du fisc, des douanes, et des banques.
Abdelkader Semmari a également insisté sur ce qu’il considère de «guerre mondiale économique» en vigueur de par le monde et qui n’épargne pas l’Algérie. Points positifs cependant à l’appui de l’industrie nationale, Semmari a bien évidemment souligné qu’il y va de «la responsabilité de l’ensemble». «L’Algérie a besoin de tous ses enfants », a-t-il réaffirmé. Sur ce registre, il a cité, en guise d’exemple, que la seconde et troisième génération de la communauté algérienne établie à l’étranger, a été capable de créer «20000 PME rien qu’en Europe». Pour dire que les potentialités ne font nullement défaut. Ce qui fait défaut, a-t-il regretté, ce sont des «institutions qui favorisent l’action économique» et la «stabilité des staffs» en charge de la politique de développement. Une note toutefois et non moindre, Abdelkader Semmari a conclu en insistant qu’il s’agit pour l’essentiel de favoriser le «développement local», un aspect qui va de pair avec la stabilité institutionnelle.
Farid Mellal
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