Le Makhzen tente encore une fois de ruser pour faire adouber, auprès de ses mentors américains et sionistes, son plan d’autonomie pour le règlement du conflit du Sahara occidental.
Ayant perdu la boussole, le Makhzen est perdu dans le labyrinthe de ses élucubrations. Il n’en finit pas de se faire doucher, de voir ses plans expansionnistes mis à mal même par ses mentors et soutiens, mais cela ne semble pas calmer ses ardeurs. Pour lui, le Sahara occidental est un dossier clos et la haine de tout ce qui vient de l’Algérie sa raison d’être. Mais à chaque fois son réveil se fait dur, le Sahara occidental est bien un problème de décolonisation que la communauté internationale s’est engagée à régler via un référendum d’autodétermination et l’Algérie est toujours la Mecque des révolutionnaires et le soutien indéfectible des toutes les causes justes. Dans d’autres circonstances on aurait pu considérer la volonté effrénée du Makhzen à vouloir imposer son plan d’autonomie des territoires du Sahara occidental comme le mythe de Sisyphe. Mais à y voir de plus près c’est la tentative gauche d’un adepte de Bacchus, bourré jusqu’à la lie, à descendre une marche qui se dérobe à chaque fois sous ses pieds. Il ne veut pas désarmer même si au fond de lui, il est convaincu que malgré toutes ses gesticulations le Sahara occidental sera un jour bel et bien libre et indépendant. Aujourd’hui, il prend l’attitude des « hétaïres » pour offrir ses services à ses mentors les USA et Israël. Il pousse vers tous les excès quitte à plonger dans le déshonneur tout un peuple. Les cris de souffrance des bébés de Ghaza ne l’ont pas ému et il s’est fait le fervent défenseur de l’entité sioniste en condamnant l’acte héroïque de la résistance palestinienne du 7 octobre 2023. Il est resté muet devant les crimes contre l’humanité commis par Tsahal qu’il a soutenu en lui affectant un détachement de ses soldats pour commettre plus de crime à Ghaza. Il a ouvert ses ports aux navires battant pavillon israélien et offert aux soldats de l’entité sioniste, permissionnaires, l’occasion d’un repos du guerrier aux frais du contribuable marocain. C’est une véritable offre de service qu’il affiche grandeur nature pour tenter de profiter du retour de Trump à la maison blanche. Il a offert à Israël des avantages plus que ne prévoyaient les accords d’Abraham.
Rabat sort des calculs de Washington
En réalité ce sont les clés du Maroc qu’il lui a offert gracieusement. Et comme par malheur pour lui, il a atteint le comble du déshonneur quand le pensionnaire de la Maison blanche a invité cinq chefs d’États africains sans adresser à M6 un carton d’invitation. Ô comble du déshonneur, mais quand on n’a pas de principes à défendre on peut supporter toutes les ignominies et tous les affronts. Trump a reconsidéré ce que le Makhzen comme soutien à son plan d’autonomie. Ce n’est plus le plan défendu par le Maroc que l’administration américaine défend mais une version, made in USA, tout droit sortie d’un de ses Think tank. Et là aussi c’est un autre échec qu’il ne veut pas assumer. Et le Makhzen flanqué d’un bonnet d’âne est prêt à tout. Sans scrupule, il troque dans un marché aux puces ses principes, son honneur et même la dignité de son vaillant peuple.
Sombres perspectives
Notre confrère El-Moudjahid a indiqué dans ce sens que, « le Maroc de M6 a fait ce qu’aucun autre pays arabe n’a osé faire. Haut et fort, le Maroc de Mohammed VI crie à l’endroit d’Israël : « votre seul allié dans le monde arabe, c’est nous, rien que nous ! Venez, servez-vous, vous êtes chez vous ! » Bien avant de signer les accords d’Abraham normalisant ses relations avec l’entité sioniste, le Maroc avait déjà inscrit dans sa Constitution le judaïsme comme un élément de son identité et va même jusqu’à restituer les biens des juifs d’origine marocaine. Pour Ghaza, saignée à blanc, silence radio au royaume du kif. Pas un mot, pas même une indignation. L’État, qui se rêve leader régional, préfère détourner le regard face au génocide de l’histoire. Pendant que les bombes s’abattent sur les enfants de Ghaza, Rabat se garde bien de froisser Tel-Aviv par une déclaration condamnant les massacres. Voilà cinquante ans que la question sahraouie s’est posée et que Rabat a tenté, sans succès, toutes les recettes, pour faire accepter sa thèse colonialiste ». Pour le Maroc des producteurs de kif le traitement du dossier du Sahara occidental est frappé du sceau « Urgence » et son règlement doit intervenir avant les élections de mi-mandat aux États-Unis dont l’issue pourrait chambouler tous ses plans. Dans cette optique, le Makhzen bat le rappel des troupes.
Des sources diplomatiques occidentales, crédibles, rapportent que Rabat se prépare à organiser une conférence des pays favorables au plan d’autonomie dans les prochains mois, voire les prochaines semaines, à Dubaï. Les mêmes sources indiquent que l’idée sournoise consiste à en mettre plein les yeux au monde sur le dossier sahraoui et le prétendu plan d’autonomie, avec une déclaration finale qui demandera à l’ONU de considérer le prétendu plan d’autonomie marocain comme unique solution pour le règlement du conflit du Sahara occidental. Quant à la Minurso, révèlent ces sources, il y a déjà un embryon de discussion aux Nations unies, pour la transformer en mission politique spéciale, confient les mêmes sources. On lui réduira de moitié le personnel, ainsi que le budget. Ainsi, on ne retrouvera plus le mot référendum qui donne l’urticaire au Makhzen. Et, enfin, le jackpot sera de classer carrément le Front Polisario comme organisation terroriste, un plan mis en échec à plusieurs reprises.
L’Algérie, leur bête noire
Notre confrère poursuit, « en d’autres termes, le Front Polisario ne sera plus un mouvement de libération, et, donc, il n’y a plus de territoire à libérer. Cynique stratégie. Mais, sur ce chemin escarpé, il y a un pays qui gêne, qui refuse la compromission et qui est intraitable sur le droit des peuples à l’autodétermination : l’Algérie. Encore une fois, le Makhzen crie au secours, et Israël ne s’en prive pas de voler au secours. Toutes les stratégies d’intox et de manipulation médiatiques diffusées par le Makhzen à l’endroit de l’Algérie sont d’inspiration israélienne. La technique est simple, il s’agit d’impliquer l’Algérie dans chaque fluctuation régionale et de lui attribuer le mauvais rôle ».
Et malgré toutes ses contorsions, le Makhzen se voit toujours dépassé de plusieurs longueurs et ses plans « détricotés » par la pertinence du dossier du Sahara occidental et sa justesse et qui ne peut être réglé que par la voie de la lutte armée du peuple sahraoui ou par un référendum d’autodétermination dont les fondements sont définis par la communauté internationale et soutenus par une foule de résolution du Conseil de sécurité, de l’assemblée générale de l’Onu et de l’UA.
Slimane B.
