Le Recensement économique national, dont la première phase a été lancée le 7 mai 2023 et la deuxième en janvier 2025, devrait contribuer à renforcer la production nationale et à garantir un approvisionnement stable et durable du marché national. Ce souci a dominé la réunion technique présidée, lundi, par le ministre du Commerce intérieur et de la Régulation du marché national, Tayeb Zitouni, consacrée à la phase d’analyse des données collectées dans ce cadre. Un communiqué du ministère a précisé que la rencontre, tenue au siège du ministère en présence de ses cadres ainsi que de cadres de la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI), a permis de passer en revue la méthodologie d’exploitation des données de base issues des résultats du Recensement économique national et d’expliquer les différentes étapes pour atteindre les indicateurs stratégiques relatifs au fonctionnement du marché national, précise le communiqué. Le ministre a souligné « l’importance de ces données pour ajuster avec précision et souplesse la politique commerciale nationale, et s’y appuyer afin de prendre des décisions efficaces », indique les mêmes sources. Il a également insisté sur la nécessité d’accélérer l’analyse de ces données en vue de leur mise en exploitation, conformément aux orientations stratégiques du président Abdelmadjid Tebboune, visant à renforcer la production nationale et à garantir un approvisionnement stable et durable du marché national ». L’exigence de données statistiques fiables est une préoccupation qui a été maintes fois affirmée par le président Tebboune. À titre d’exemples, en juin 2020, il avait demandé le recensement précis de toutes nos richesses minières dans la perspective de leur exploitation. En février 2022, il avait ordonné d’engager immédiatement un recensement des producteurs (industrie électrique) dans les wilayas connaissant une importante dynamique industrielle, en coordination avec les walis, et de procéder à un inventaire national de toutes les spécialités, catégories et nature de produits électriques en Algérie, en vue d’interdire l’importation des produits fabriqués localement, et ce en l’espace d’un mois. En effet, à travers le recensement économique permet de déterminer avec précision les capacités de production nationales et d’élaborer un fichier national des différentes unités de production, en recourant à la numérisation. Avec ces informations fiables, les pouvoirs publics seront en mesure d’encadrer les opérations d’importation, outre l’orientation des opérations d’investissement et leur répartition à travers le territoire national, dans le cadre d’une véritable stratégie et non pas de solutions conjoncturelles, voire improvisées. En décembre dernier, dans des déclarations à la Radio algérienne, le directeur général de la régulation des activités au ministère, Ahmed Mokrani, avait précisé que le recensement économique, mené sous l’égide de la Chambre algérienne de commerce et d’industrie, en coordination avec les services du ministère du Commerce intérieur, comprendrait plus de 186.000 entreprises économiques opérant dans différentes filières. Il avait évoqué le lancement d’une opération de sensibilisation des opérateurs économiques à l’importance de leur participation à la réussite du recensement. Les experts décrivent le recensement économique comme une opération fastidieuse qui exige une grande rigueur sur le terrain, mais à terme, la fiabilité et la pertinence des données sont à ce prix. Le recensement économique devrait toucher systématiquement l’ensemble des activités économiques présentes dans le pays et donc donner un tableau réel de l’appareil national de production. Le plus important, semble-t-il, est de recenser les activités « souterraines », celles qui ne sont pas enregistrées, qui évoluent dans l’espace économique informel, et qui échappent souvent au contrôle.
M’hamed Rebah