L’importance du règlement politique de la crise en Libye a été encore une fois mis en avant par l’Algérie, pour enfin voir notre voisin de l’Est renouer avec la vie politico-institutionnelle, après plus de dix ans, depuis l’intervention de l’Otan, en Libye, en 2011, de violences armées entre les frères libyens et les ingérences étrangères dans ce pays, à l’origine de la situation chaotique au profit de l’activité terroriste et au trafic de tout genre.
Le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum a affirmé, jeudi, que son entretien la veille, avec le président du Haut conseil d’État libyen, Khaled Al-Mechri a été l’occasion pour, Alger, de mettre encore une fois, « l’importance du règlement politique de la crise en Libye », en cette phase déterminante pour la Libye, après la conclusion de cessez-le-feu , octobre dernier, et les avancées notables du dialogue politique inter-libyen sous la supervision de l’institution onusienne. Saluant les efforts de l’Algérie visant à consolider le processus politique inter-libyen, dans un post publié sur son compte twitter, le chef de la diplomatie Sabri Boukadoum a fait savoir que son entretien avec le président du Haut Conseil d’État libyen, Khaled Al-Mechri et les membres dudit conseil « a permis de mettre en avant l’importance du règlement politique » de la crise libyenne. Lors de son entretien avec le président du Conseil présidentiel du gouvernement libyen d’union nationale (GNA), Fayez Al-Sarraj, dans le cadre de sa visite en Libye, le ministre Sabri Boukadoum a affirmé, que seule la voie du dialogue politique inter-libyen, à l’abri des interférences étrangères, permet au peuple libyen et à leur pays « l’édification d’institutions légitimes et unies ». La partie libyenne a salué, à cette occasion, selon la même source, « les efforts de l’Algérie pour l’instauration de la stabilité dans ce pays », lequel s’achemine, rappelons-le, vers la tenue des élections, de la présidentielle et des législatives, le 24 décembre prochain, selon le calendrier retenu, par les articipants au dialogue politique inter-libyen.
Réitérant, « la position constante et solidaire de l’Algérie avec le peuple libyen depuis le début de la crise » écrit le chef de la diplomatie, Sabri Boukadoum, dont le déplacement en Libye, mercredi dernier, n’est pas le premier, a déclaré que « l’édification d’institutions légitimes et unies par le biais d’élections régulières et transparentes » garantissant, a-t-il poursuivi « l’unité du peuple libyen et sa souveraineté sur l’ensemble de ses territoires » a précise Sabri Boukadoum. Le chef de la diplomatie, Boukadoum avait eu, selon le communiqué de son département ministériel des entretiens avec plusieurs responsables libyens, citant le président de la Chambre des députés, Hammouda Siala, un groupe de parlementaires membres du Conseil ainsi qu’avec son homologue libyen, du Gouvernement d’union nationale (GNA), Mohamed Taher Siala, avec lequel il s’est longuement entretenu, notamment sur les derniers développements et donnes survenus sur la scène libyenne, à la lumière des perspectives des processus de règlement politique en cours, conduits par la mission onusienne en Libye. À cette occasion, il a été notamment question de l’examen des voies et moyens, à même de promouvoir davantage les relations bilatérales et fraternelles entre les deux pays, sur fond des intérêts et aspirations des deux peuples, algérien et libyen.
Sabri Boukadoum s’est entretenu avec les responsables libyens
Les entretiens du ministre Sabri Boukadoum avec les responsables libyens, dont son homologue, Mohamed Taher Siala sont intervenus, mercredi, la veille, de la réunion, jeudi, du Conseil de sécurité sur la Libye. Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé, à cette occasion, les acteurs étrangers « à respecter le cessez-le feu en vigueur en Libye », en veillant notamment « au départ de tous les mercenaires et les étrangers et à l’application stricte de l’embargo sur les armes, en Libye ». Le chef de l’ONU a souligné, aux membres du Conseil de sécurité «la nécessité de mener en Libye une démarche internationale unique et coordonnée ».
De son côté, l’ambassadeur permanent de Russie à l’Onu, Vasily Nebenzia a souligné, lors de cette réunion que « les Libyens avaient une réelle opportunité de paix, pour la première fois depuis l’agression dévastatrice de l’Occident contre leur pays » et de rappeler que son pays « a toujours appelé au règlement de la crise libyenne par des moyens politiques et diplomatiques » avant d’ajouter : « nous sommes convaincus que tous les acteurs internationaux qui ont une influence sur les différentes forces libyennes devraient les exhorter à s’engager de manière constructive dans le but de trouver des solutions intermédiaires aux problèmes existants. » De son côté, l’ambassadeur américain par intérim à l’ONU, Richard Mills a déclaré, lors de la réunion du Conseil de sécurité sur la Libye que « conformément à l’accord de cessez-le-feu d’octobre, nous demandons à la Turquie et à la Russie d’entamer immédiatement le retrait de leurs forces du pays » et le retrait, a-t-il poursuivi « des mercenaires étrangers et des substituts militaires, qu’ils ont recrutés, financés, déployés et soutenus en Libye». Poursuivant, Richard Mills dira que « Nous demandons à toutes les parties extérieures, incluant la Russie, la Turquie et les Émirats arabes unis, de respecter la souveraineté libyenne et de cesser immédiatement toutes les interventions militaires en Libye», a insisté le diplomate américain lors d’une visioconférence du Conseil de sécurité consacrée à ce pays.
Karima Bennour