À quelques jours du début du mois sacré de Ramadhan, les prix qui étaient déjà en hausse s’envolent d’avantage. Dans les marchés des fruits et légumes, les prix donnent le tournis aux consommateurs qui peinent à faire leurs emplettes.
C’est dire que la situation s’empire d’année en année. Alors que ce phénomène de hausse des prix à la veille de chaque occasion existe depuis longtemps en Algérie, l’on aura cependant constaté qu’en 2022, cela s’est aggravé. La hausse des prix a touché à tous les produits même ceux qui étaient jusque là épargnés. C’est le cas de la pomme de terre affichée désormais à plus de 130 da le kilogramme en dépit de toutes les dispositions prises par les autorités pour fixer son prix à pas plus de 60 DA.
Le 13 mars dernier le directeur de l’organisation des marchés et des activités commerciales au ministère, Ahmed Mokrani, avait déclaré que des quantités de pomme de terre locale stockées, estimées à 15 000 tonnes, devraient être déstockées, entre le 12 mars et le 12 avril, pour être vendues à 60 Da le kg, mais jusqu’ici sur le terrain l’opération semble tarder à apporter ses fruits. Outre la pomme de terre, la courgette et la tomate sont pour leur part affichées à des prix respectifs de 200 et 130 DA le kilo, le poivron à 170 DA, l’artichaut à 160 da, les petits pois à 150 Da, l’ail à 120 Da le kg, la laitue à 160 Da. Si la situation est telle côté légumes, c’est encore pire côté fruits, ou les ménages n’osent plus s’y approcher. L’exemple est celui de la pomme locale dont le prix à atteint les 900 DA, et le double pour la pomme importée. Idem pour les dattes affichées au prix de 900 DA, alors que le prix de la banane a atteint les 500 DA alors qu’il était il y a à peine quelques semaines à moins de 300 DA.
L’épisode des pénuries se poursuit
En plus de faire face à une cherté sans précédent des produits de très large consommation, les ménages doivent également se confronter en cette veille de Ramadhan au phénomène de pénurie. Les commerces enregistrent, en ce moment, de fortes tentions sur la semoule et aussi l’huile de table, qui viennent à manquer pour la énième fois sur les étals, en dépit d’une production continue. En effet, une pénurie de semoule est enregistrée depuis plusieurs semaines au niveau de plusieurs wilayas du pays, mais également de l’huile de table, difficilement trouvable dans les commerces et les supérettes. C’est dire que le département en charge de ces questions à savoir le ministère du Commerce a complètement échoué dans sa mission à assurer la disponibilité des produits, en mettant fin à la spéculation à travers une stratégie efficace . D’autant que le ministre du secteur, Kamel Rezig, n’a de cesse pris d’engagements dans ce sens, sans que des résultats palpables puissent être ressentis sur le terrain. Il faut reconnaitre que malgré le renforcement des mesures pour lutter contre les pratiques commerciales frauduleuses, la partie est loin d’être gagnée contre la spéculation et l’informel qui gangrènent l’activité commerciale en Algérie.
Ania Nch