Lisbonne a officiellement annoncé sa reconnaissance de l’État de Palestine, marquant une étape diplomatique décisive à la veille de l’ouverture de la 79ᵉ session de l’Assemblée générale des Nations unies à New York.
Cette décision, désormais concrète, s’inscrit dans un mouvement collectif qui devrait s’élargir dans les prochains jours, avec une dizaine d’autres pays – dont la France, le Royaume-Uni et le Canada – prêts à suivre la même démarche.
Dans un communiqué publié sur son site officiel, le ministère portugais des Affaires étrangères a confirmé : « Le Portugal reconnaît l’État de Palestine. » Lisbonne avait préparé cette décision depuis juillet dernier, invoquant « l’évolution extrêmement préoccupante du conflit », l’aggravation de la crise humanitaire et « les menaces répétées d’annexion de territoires palestiniens par l’occupant sioniste». Cette reconnaissance n’est pas un geste isolé : près des trois quarts des 193 États membres de l’ONU reconnaissent déjà la Palestine. L’Assemblée générale, qui s’ouvre lundi, fera de la question de la solution à deux États l’un des axes majeurs de ses débats, considérée par beaucoup comme la seule voie possible vers une paix durable. La réaction de Ramallah ne s’est pas fait attendre. Le ministère palestinien des Affaires étrangères et des Expatriés a salué une initiative « courageuse, conforme au droit international et aux résolutions onusiennes », soulignant qu’elle constitue « un appui concret aux efforts visant à instaurer la paix et à mettre en œuvre la solution à deux États ». La diplomatie palestinienne a également remercié les pays ayant annoncé leur intention d’agir dans le même sens et exhorté les autres à franchir ce pas « afin de protéger la viabilité de la solution à deux États ». Mais au-delà du symbole, Ramallah appelle la communauté internationale à « s’engager de manière effective pour obtenir un cessez-le-feu immédiat, protéger les civils et ouvrir une voie politique négociée ».
La reconnaissance, insiste-t-elle, doit s’accompagner d’une mobilisation diplomatique accrue pour « mettre fin à l’occupation et permettre au peuple palestinien d’exercer son droit à l’autodétermination, comme tous les autres peuples de la planète, conformément à la Déclaration de New York, à l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice et au droit international ». Cette décision du Portugal, combinée aux annonces attendues de plusieurs puissances occidentales, intervient dans un contexte où la guerre à Ghaza et les violations répétées du droit international par Israël ravivent la pression mondiale en faveur d’un règlement politique. Elle pourrait constituer une étape décisive vers une reconnaissance élargie de la Palestine et redonner souffle à une diplomatie longtemps paralysée.
M.Seghilani