La « Caravane de la Résilience » mondiale, initiative citoyenne destinée à briser le blocus imposé par l’occupant sioniste contre Ghaza, a annoncé hier être à seulement deux ou trois jours du littoral palestinien. Selon ses organisateurs, la caravane s’apprête à pénétrer d’ici quarante-huit heures dans une « zone à haut risque ».
Dans une communication publiée sur la plateforme américaine Facebook, la « Flottille de la Résilience Maghrébine », partie prenante de l’expédition, a précisé que ses navires amiraux, Ohwela et All In, ne se trouvaient plus qu’à 366 milles nautiques (589 kilomètres) de Ghaza, avec une arrivée attendue dans les trois à quatre jours.
La coalition maritime s’est par ailleurs élargie à 44 navires après le ralliement de deux embarcations supplémentaires. « Notre détermination reste intacte, mais cette étape exige la plus grande vigilance et un surcroît de solidarité mondiale », ont souligné les organisateurs.
Des « offres sionistes » pour stopper l’expédition
Hüseyin Durmaz, coordinateur du contingent turc embarqué, a révélé qu’Israël avait tenté d’empêcher la caravane d’atteindre Ghaza en proposant, par l’intermédiaire de pays tiers, de détourner les cargaisons humanitaires. « Israël nous a transmis une offre par l’Italie : livrer les aides via Chypre, sous la supervision de l’ONU ou du Vatican. Mais nous avons refusé, considérant qu’il s’agissait d’une manœuvre visant à neutraliser l’impact politique et symbolique de l’expédition», a-t-il expliqué. Durmaz a ajouté que Tel-Aviv multipliait les campagnes médiatiques de dénigrement, accusant la caravane d’être liée à la résistance palestinienne et d’abriter des activités « terroristes », dans le but de préparer l’opinion internationale à une possible attaque. Selon lui, des tentatives de sabotage et des agressions ont déjà visé plusieurs bateaux dès leur départ, empêchant certains de prendre la mer. « Nous nous attendons à un assaut israélien contre nos navires, mais nous savons pourquoi nous avançons : pour acheminer de l’aide médicale et humanitaire, et pour briser un siège inhumain imposé depuis dix-huit ans à 2,4 millions de Palestiniens », a-t-il insisté.
La Flottille a appareillé fin août depuis le port de Barcelone, en Espagne, avec des dizaines de navires chargés notamment de matériel médical, suivie par un second départ depuis Gênes, en Italie, début septembre. Elle regroupe le Freedom Flotilla Coalition, la Global Gaza Movement, la Flottille de la Résilience ainsi que l’organisation malaisienne Courage Nusantara. Plus de 500 militants de 40 pays participent à l’expédition, à bord d’environ 50 navires venus d’Europe, d’Afrique, d’Amérique latine, de Turquie, des États-Unis, du Pakistan, de l’Inde et de la Malaisie.
C’est la première fois qu’une telle flotte d’ampleur se dirige conjointement vers Ghaza, malgré les menaces israéliennes répétées. Les organisateurs affirment que l’objectif n’est pas seulement humanitaire, mais aussi politique : attirer l’attention de la communauté internationale sur un blocus jugé illégal par de nombreuses instances et dénoncer l’impunité sioniste.
M. Seghilani