Annonçant que la ville libyenne, Derna a été libérée, de l’emprise des groupes islamistes et extrémistes, depuis l’effondrement des institutions, dans ce pays en 2011, le maréchal Khalifa Haftar a déclaré, dans la soirée de jeudi dernier, que «nous annonçons en toute fierté la libération de Derna, ville chère à tous les Libyens» et que ce jour (jeudi : NDLR) «c’est une journée glorieuse» a-t-il dit, lors de son intervention, en direct à la télévision. Lancée, depuis le début du mois de mai dernier, tôt dans la matinée, de jeudi dernier, un porte-parole de l’ANL, avait indiqué aux médias locaux et étrangers que «l’armée libyenne a pris d’assaut le dernier bastion de l’organisation Al-Qaïda», dans le centre ville, de Derna, quelques heures avant le massage de Haftar, dans la soirée, annonçant la libération de cette ville, sous contrôle des milices islamistes, depuis juillet 2015, après avoir chassé, au terme de violents combats avec Daech, présente depuis, 2014, à Derna. Située à 1 000 km à l’est de la capitale libyenne, Tripoli, dans son annonce Khalifa Haftar, n’a pas manqué de lancer des messages codés, à ses rivaux, dont le gouvernement d’union nationale, en se félicitant «des victoires successives» dira-t-il, allusion, à la reprise du contrôle, la semaine dernière, du croissant pétrolier libyen, après l’attaque mi juin dernier d’un groupe rival des terminaux de RasLanouf et d’Al-Sedra, deux principaux sites pétroliers par lesquels le pétrole libyen est acheminé vers l’étranger. Et comme la source pétrolière comme son contrôle est le fond de toile de la lutte d’acteurs locaux et étrangers, sur le sol libyen, notamment la France, l’Italie, le Royaume Uni et les États-Unis, après leur intervention dans ce pays, via leur organisation militaire l’Otan, les derniers développements sur la scène libyenne ne manqueront pas de rythmer la nouvelle étape en Libye, en prévision notamment du plan des Nations unies préconisant la tenue d’élections législatives et présidentielles avant la fin de l’année en cours. Après avoir annoncé, la semaine dernière, sa décision de remettre toutes les installations et sites pétroliers sous contrôle de l’ANL à la Compagnie du Pétrole, un niet lui a signifié, mercredi dernier, par l’ONU et les pays occidentaux précités. Ces derniers l’on étérappelé en effet, à l’ordre, en exigeant en réaction à son annonce en question, concernant les sites pétroliers, que la gestion des installations pétrolières doit être «exclusivement à la NOC (Compagnie nationale de pétrole :NDL).» Autre question que le maréchal Haftar n’a pas manqué d’évoquer, à l’occasion de son annonce jeudi soir, de la libération de Derna des milices extrémistes, la levée de l’embargo de l’ONU, sur les armes en Libye, en vigueur depuis 20111. Estimant que «le monde doit exprimer ses remerciements et sa reconnaissance» à l’ANL, il ajoutera qu’«au lieu de cela elle (ONU/NDLR), impose un embargo sur les armes à nos forces et ferme par contre les yeux sur le soutien financier et en armes fournis aux terroristes» a-t-il déclaré. Concernant le plan de l’ONU pour le règlement de la crise, via le dialogue politique inter-libyen, son secrétaire général Antonio Guterres a réaffirmé, mardi dernier, que l’Institution onusienne était déterminée à soutenir les acteurs libyens pour mettre fin à la crise dans ce pays, qui dure depuis plus de sept ans. En Libye, les Nations unies, dira-t-il «se sont engagées à soutenir les acteurs nationaux à trouver une solution pacifique à la crise», a déclaré M. Guterres, lors d’une réunion du Conseil de sécurité sur la paix et la sécurité dans le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord (Mena), séance convoquée par la Russie. Le SG de l’ONU a appelé à cette occasion toutes les parties prenantes en Libye à continuer d’apporter leur soutien à son émissaire, Ghassan Salamé, dans «ses efforts de médiation», relevant que tous les Libyens aspiraient à mettre fin au conflit ainsi qu’à une période de transition, avant d’ajouter plus loin, que «le succès politique en Libye», a-t-il soutenu, «devrait permettre à ce pays de jouer son plein rôle dans le règlement la crise migratoire» avait-il déclaré.
Karima Bennour