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Macron à Nouackchott pour une visite « de la dernière chance » les 2 et 3 juillet : L’action diplomatique de l’Algérie plombe le G5 Sahel

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«Je réitère la disponibilité de l’Algérie à partager son expérience dans la lutte contre l’extrémisme violent et le terrorisme », a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, à l’ouverture des « Troisièmes conversations régionales pour la prévention de l’extrémisme violent », placées sous le thème « investir dans la paix et la prévention de la violence dans la région sahélo-saharienne. Le propos peut paraitre anodin, mais il revêt toute son importance à un moment où le G5 Sahel, Force militaire constitué par 5 pays du champ, peine à s’imposer, voire même à démarrer sur le terrain. L’action diplomatique de l’Algérie met très mal à l’aise le G5 Sahel, parce que d’un côté, les financements prévus pour son outillage et son démarrage tardent à venir, et d’un autre côté, le rejet des populations azawadies tend à prendre la forme d’un consensus au Nord-Mali ; or sans cette adhésion populaire, aucune Task Force ne peut sérieusement réussir.
D’ailleurs, la France, initiatrice et conceptrice du projet militaire, pour appuyer son opération Berkhane, qui bat de l’aile, sent cette inanité du G5S et ce sera une des raisons de la prochaine visite du président français, Emmanuel Macron, à Nouakchott. Cette révélation est contenue dans la dernière livraison de la «Lettre du Continent», qui parle de visite «de la dernière chance» pour sauver la brigade antiterroriste du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad). La France est soucieuse des retards cumulés par cette Task Force anti-terroriste qui devait « être opérationnelle depuis le mois de mars », mais « qui est restée au point mort ». En vérité, ce n’est pas tant la vitalité d’Alger de redynamiser les « Accords » de paix, une plate-forme, d’ailleurs, portée par les États-Unis eux-mêmes, qui ont compris que le Nord-Mali peut devenir un autre Afghanistan pour peu que les conditions actuelles persistent, mais par d’autres facteurs endogènes, dont le financement prévu par les bailleurs de fonds et qui tarde à prendre forme. «La Lettre du Continent» parle de tensions jusqu’au niveau de l’implication de l’Organisation des Nations unies (ONU) dans le dossier du G5 Sahel «qui reste aléatoire en raison de l’opposition des États-Unis à en modifier le mandat pour en faire une force de casques bleus».
Sur les 414 millions d’euros promis, seuls 500 000 euros ont été versés par le Rwanda. L’Union Européenne (UE), relativement au premier volet du financement, a libéré 50 millions d’euros. Seulement, là encore, ce pactole dort dans les tiroirs de l’agence «Expertise France». Les 30 millions d’euros promis par les Émirats arabes unis (EAU) ne sont pas non plus disponibles. Quant aux 100 millions d’euros annoncés par l’Arabie saoudite, destinés à l’achat d’équipements militaires pour les troupes françaises, ils ne seront pas décaissés avant fin 2018». En attendant, c’est l’Alliance terroriste « Nosrat al-Islam wal Muslimin » qui est maitresse du jeu sur le terrain. Ce conglomérat djihadiste, mis sur pied le 1er mars 2017, prend de la consistance jour après jour, entrainant de larges communautés, situées au centre même du Mali, à former des milices armées pour s’opposer à toute force non locale.

F. O.

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