Pour l’ancien ambassadeur de l’Algérie en Espagne, Abdelaziz Rahabi, la surenchère marocaine et les attaques du royaume chérifien contre l’Algérie, depuis plus de deux semaines, «ne vont pas s’arrêter, ni disparaître» a affirmé, hier, l’invité du Forum du Courrier d’Algérie, avant de rappeler pertinemment que le royaume chérifien cherche «à profiter des tensions» à travers sa démarche et son approche dictées par «la stratégie des tensions», chère au royaume chérifien, dans ses rapports, notamment avec ses voisins, dont l’Algérie.
Sur la campagne politico-médiatique que mène depuis ces dernières semaines, le ministre marocain des Affaires étrangères, Nacer Bourita, contre l’Algérie, l’ex- ministre de la communication, Rahabi salue la position promue par Alger, en réaction à l’hystérie marocaine, celle « de ne pas y répondre» et que les postures et la propagande marocaines, contre l’Algérie, «ne datent pas d’aujourd’hui », ils ont été toujours ainsi, notamment «depuis que j’étais un jeune diplomate», dira-t-il. Pour cet ancien ambassadeur, en Amérique Latine, l’identité de notre diplomatie, puise ses racines et ses fondamentaux, des «sédimentations» de l’Histoire de notre pays, et ce, bien avant novembre 1954, et partant de cette date aussi, de la révolution armée du peuple algérien, contre la colonisation française et bien sûr ce qui l’amène plus loin à affirmer que «la force» des positions de l’Algérie, en matière de politique étrangère «c’est de défendre les causes justes» citant notamment , celles des peuples palestinien et sahraoui, tout en insistant sur l’importance de souligner que «c’est, à Alger, en 1988, que les palestiniens ont proclamé la création de l’État Palestinien et sa capitale El Qods». Relevant que la question palestinienne n’a et ne cesse de gagner des batailles importantes, notamment sur les plans diplomatico-politique, Rahabi souligne qu’il «en est de même, au niveau de la communauté et l’opinion internationales» et d’insister sur le rôle majeur que joue particulièrement l’opinion occidentale, en faveur de la cause palestinienne, laquelle par «son poids pèse considérablement sur les gouvernement occidentaux » Saluant plus loin la position de principe et fondamentale des peuples arabes dans leur soutien et leur engagement en faveur de la cause juste de leur peuple frère, le peuple palestinien, il déplore le recul considérable du rôle de la Ligue arabe, lequel, selon lui «est similaire à celui qu’elle avait dans les années quarante» date de sa création. Alors que, poursuit-il, l’organisation a connu des moments très forts, dans l’accomplissement de ses missions, notamment durant l’ère de «Jabhat essoumoud oua tahadi – front de la résistance et du refus» animé, cite-t-il, par l’Algérie, l’OLP, La Libye, La Syrie, le Yémen du Sud, dirigé par un gouvernement communiste, cite, hier, l’animateur du Forum. En l’absence de tout équilibrage au sein de la Ligue arabe, notamment ces dix dernières années, fort est de souligner, qu’elle est dans l’incapacité de suivre outre de peser sur le cours des évènements marquant la scène arabe, dont les crises en Libye, Yémen et Syrie, pour ne citer qu’elles, elle n’est pas tout autant en mesure de répondre aux attentes des peuples de la scène arabe, en matière de développement, d’émancipation ou bien de l’implication de ces derniers dans le travail et le fonctionnement de la Ligue arabe. Mais pour Rahabi, en réponse à ceux qui s’interrogent, sur la présence encore de l’Algérie, au sein de cette organisation, il leur répond, que « l’Algérie a horreur de la chaise vide » et par conséquent sa sortie de cette ligue, ne semble pas être à l’ordre du jour, dans la politique étrangère de notre pays. S’agissant cet fois-ci de l’Union du Maghreb arabe, (UMA), que nul n’ignore qu’elle est en standby, depuis son lancement, en 88. L’ex- ministre de la communication, relève que celui, le Maroc en l’occurrence, qui pointe, la responsabilité de l’Algérie, dans cette état de fait, devra s’interroger sur les raisons qui font que Rabat « n’a ratifié que 9 documents de l’UMA » au moment où notre pays « a signé 29 des 34 » documents que compte l’organisation maghrébine. Le Maroc qui inscrit la défense de sa politique coloniale au Sahara occidental, comme la priorité de ses priorités en matière de sa politique étrangère, n’a et ne manque pas d’user de manœuvres et d’attaques non fondées, contre l’Algérie, pays affichant son soutien sans conditions, de la juste cause du peuple sahraoui et son droit légitime à l’autodétermination, lequel droit que lui consacre les principes et les textes des Nations unies. L’Algérie accueillant, les réfugiés sahraouis, après l’invasion par l’armée marocaine, en 1975, du Sahara occidental, n’est un secret pour personne et encore moins de l’ONU et de ses agences notamment celles en charge des réfugiés, et de rappeler que notre pays « leur a offert refuge, et a continué, même dans les pires conditions (les années 90 du terrorisme ndlr) ». Rappelant la position de principe de l’Algérie, depuis les années 60, période de la colonisation espagnole au Sahara occidental, appelant à la tenue d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui, notre pays a continué à défendre ce même principe, après l’invasion marocaine, en 1975, des terres sahraouis, rendue possible, faut-il le rappeler, par les Accords de Madrid et la dérobade de l’Espagne de ses responsabilités historiques, juridiques et politiques. Et à l’adresse de certains centres et ONG naviguant dans le sens de la politique coloniale marocaine au Sahara occidental, lesquelles élèvent leurs voix, occasionnellement selon le contexte, en remettant au goût du jour, la propagande marocaine, concernant les réfugiés sahraouis, celles-ci continueront à le faire, au rythme du Makhzen marocain. Se contentant de rappeler que les agences de l’ONU sont présentes aux camps des réfugies sahraouis, il dira qu’« il faut s’en tenir aux rapports onusiens » lesquels mettent à nu, faut-il le souligner, les campagnes mensongères de certaines ONG, déclarant qu’« il y a de tout dans les ONG, dont les agendas politiques», sans manquer de lancer « où sont- elles de la situation des palestiniens » a-t-il noté.
Karima Bennour