Faisant fi du Conseil de sécurité et de leurs propres parlements nationaux , les États-Unis , La France et la Grande Bretagne, ont mené plusieurs «frappes chirurgicales» contre la Syrie. Des frappes opérées sans aucune preuve tangible d’utilisation d’armes chimiques par Damas à Douma et alors que Moscou affirme que Londres serait directement impliqué dans cette attaque chimique a travers ses forces spéciales, dont certains ont été fait prisonniers par l’armée syrienne. Mais Donald Trump pour faire oublier ses déboires domestiques et un livre à paraître de l’ex-patron du FBI, qui le décrit en mégalomane psychopathe, a martelé avant d’ordonner les frappes conjointes avoir des «preuves» de l’implication de Damas dans l’attaque chimique présumée de Douma, mais ne pas «pouvoir publier des informations classifiées». Washington a approuvé des «frappes de précision» contre la Syrie, en coordination avec ses deux alliés. Peu après la déclaration de Donald Trump annonçant le bombardement, des explosions ont été rapportées à Damas. La défense antiaérienne syrienne a réagi aux tirs, abattant 71 missiles sur 103, d’après le ministère russe de la Défense. Des frappes ont concerné le complexe de Barzeh, au nord-est de Damas, où seraient fabriquées des armes chimiques. Le gouvernement syrien a déclaré de son côté que le bombardement avait détruit un centre d’éducation, ainsi que des laboratoires scientifiques, mais qu’aucune victime n’était à déplorer. Le ministère britannique de la Défense a indiqué que quatre jets Tornado de la Royal Air Force avaient également tiré des missiles dans les environs de Homs, à environ 170 kilomètres au nord de la capitale, Damas. Londres affirme que le gouvernement syrien y stockerait des produits de base utilisés dans la fabrication d’armes chimiques. «Notre action est proportionnée et vise spécifiquement à dégrader les capacités du régime à utiliser des armes chimiques», a martèle le ministère britannique, bien qu’aucune preuve ne soit apportée pour l’heure, en dehors des allégations d’ONG financées par les États-Unis . Allégations reprises en boucle par la quasi totalité des medias occidentaux et devenues « preuves » et « certitudes » à Paris, Londres et Washington. Comme pour faire bonne mesure et masquer une vaste opération d’intox et surtout pour ne pas se déjuger les frappes ont eut lieu alors qu’une mission de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques devait arriver ce même jour à Douma pour enquêter sur l’attaque chimique présumée du 7 avril dernier. L’armée américaine n’a pas précisé le type de missiles employés, mais lors de la frappe punitive d’avril 2017 contre la base aérienne syrienne d’Al-Chaaryate, Washington avait mis en œuvre des Tomahawks. Le secrétaire d’État à la Défense James Mattis a précisé que deux fois plus de missiles avaient été utilisés que lors de la frappe d’avril 2017. «C’est une frappe massive», a-t-il souligné. Le ministère russe de la Défense a noté de son côté que les États-Unis et ses deux alliés avaient déployé des avions de combat, des navires de guerre et avaient tiré plus d’une centaine de missiles air-sol sur des infrastructures syriennes civiles et militaires. Ces frappes auraient notamment été menées depuis deux navires battant pavillon américain croisant en mer Rouge.
Lors de l’annonce des raids aériens, la Maison Blanche a mis en avant des informations «fiables du renseignement» américain. L’exécutif américain a également fait valoir comme preuves les réseaux sociaux et des ONG, comme les Casques blancs. Les États-Unis ont également martelé l’argument selon lequel le «régime syrien» aurait utilisé à plusieurs reprises des armes chimiques, pour compenser sa « faiblesse militaire». Le 13 avril, le département d’État américain affirmait avoir des «preuves» de la culpabilité de Damas.
La porte-parole de la diplomatie américaine, Heather Nauert, mettait en avant un «très haut niveau de confiance» des conclusions du renseignement américain, tout en se disant dans l’incapacité de les rendre publiques, faisant valoir que ces informations étaient «classifiées… ». «C’est l’appréciation du gouvernement britannique, du gouvernement américain et du gouvernement français», a-t-elle encore dit. Réagissant aux frappes occidentales, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova a regretté que les Occidentaux ne se soient reposés que sur des présomptions. «Les médias américains et occidentaux devraient se rendre compte de leur responsabilité dans cet incident. Il y a 15 ans en 2003, au moment de la deuxième guerre en Irak], la Maison Blanche a eu recours à un tube à essais et à son secrétaire d’Etat Colin Powell. Aujourd’hui, Washington utilise les médias à la place d’un tube à essais», a-t-elle ajouté. En France l’opposition est vent debout contre le président Macron qui joue les va-t-en guerre et qui a suivi aveuglement Donald Trump dans une opération «illégitime» et «anticonstitutionnelle».
M. Bendib