Ouverte hier à Alger, durant deux jours, la 6e Conférence internationale « sur le droit des peuples à la résistance, le cas du peuple sahraoui » a enregistré la participation de plus de 100 personnes venues de plus de 53 pays à travers le monde, représentants divers horizons et profils.
Des parlementaires, universitaires, juristes, professionnels des médias et des militants des droits de l’Homme, ont appelé, lors de leurs interventions respectives, le Conseil de sécurité « à tenir sans délai le référendum d’autodétermination du peuple sahraoui» en vue de mettre fin à la dernière question de décolonisation en Afrique. Co-organisé, par le Comité national algérien de soutien au peuple sahraoui (CNASPS » et l’ambassade de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), ce rendez-vous international de soutien au combat du peuple sahraoui pour son indépendance intervient au moment ou la cause sahraouie enregistre des avancées notables, sur les plans juridique,, politique et économique, mettant à nu la nature du système colonial marocain au Sahara occidental, laquelle est en violation du Droit international. C’est en présence d’une forte délégation sahraouie, conduite par le président de la RASD, secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali, que les intervenants ont réitéré leur « soutien inconditionnel » à la lutte du peuple sahraoui pour son indépendance et ont exigé, de l’Onu notamment son Conseil de sécurité, de faire appliquer le droit international, pour mettre fin au conflit , opposant le Front Polisario au Maroc sur le Sahara occidental. Après l’ouverture des travaux, par l’allocution du président sahraoui (voir article), les intervenants, de Said Ayachi, président du CNASPS, à Pierre Galand, président de la Coordination européenne des comités de soutien au peuple sahraoui (Eucoco), au membre du Congrès national africain (ANC), le parti au pouvoir en Afrique du Sud, Zwelivelile Mandela, petit fils du leader africain, le défunt Nelson Mandela, à Carmelo Ramirez Marrero, à l’américaine Suzanne Kristine Scholte, présidente de Défense Forum-Fondataion et d’US Western Sahara Foundation au parlementaire français, Jean Paul Lecoq, l’ambassadeur du Mozambique en Algérie, Hipolito Pereira Zozimo, et d’autres qui se sont succédé à la tribune de la Conférence, ont « dénoncé l’occupation marocaine au Sahara occidental » appelant l’ONU « à assumer ses responsabilités engagées » pour le parachèvement de la décolonisation « par l’application du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination ». La délégation sahraouie, conduite par le président de la RASD était composée du nouveau ambassadeur sahraoui accrédité à Alger, Abdelkader Taleb Omar, le représentant du Front Polisario en Europe Mohamed Sidati et également des sahraouis, venus des camps de réfugiés et des territoires du Sahara occidental sous occupation marocaine, dont la militante Aminatou Haider. Pour l’intervenant, le petit fils du leader africain, Zwelivelile Mandela, « l’occupation marocaine du Sahara occidental est un système d’apartheid» qui doit connaître une fin, soulignant que « l’Afrique ne peut être réellement libre que si le Sahara occidental l’est » a-t-il précisé hier. De son côté le président de l’Eucoco, Pierre Galand, annonçant la tenue le 22 mai prochain, à Bruxelles, d’une séance au sein de la Commission de l’UE, pour « leur faire entendre » comme il l’a précisé, «le droit international et le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination » saluant auparavant ceux qui, depuis des années, « n’ont eu de cesse de mener le combat pour faire entendre la voix d’un peuple, le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui». Lequel Droit rappelle l’intervenant a été consacré à l’ONU, par « la lutte des peuples pour l’indépendance qui a permis l’élaboration de la résolution 1514 des Nations unies », mettant l’accent sur l’importance de « respecter les fondements qui permettent aux peuple de vivre et coexister dans la paix » et ce qui va à l’encontre de ces droits fondamentaux, constitue a-t-il souligné « une déstabilisation d’une région, d’un continent et du monde entier avec toutes les conséquences que cela pourrait représenter pour la sécurité et la coopération internationale entre les peuples». Pour le député de l’Assemblée nationale française, Jean Peul Lecoq, il a affirmé, hier, que « l’esprit colonial en France ne s’est pas éteint» a-t-il déclaré, pour résumer les fondements de la position de Paris en faveur de l’occupation marocaine au Sahara occidental. En France, dira-t-il, «l’esprit colonial ne s’est pas éteint, sa position pro-Maroc et sa colonisation d’une ile comorienne en sont les preuves », a-t-il soutenu avant d’ajouter que « la France se vante d’être le pays des droits de l’Homme, cela ne se déclare pas, mais elle doit le prouver ». Et de lancer son appel aux dirigeants français en indiquant que « je dirais, agissez pour que le régime d’Apartheid tombe et que le droit international soit respecté au Sahara occidental » a-t-il martelé. La conférence internationale se veut une tribune pour exiger de l’ONU et de son Conseil de sécurité l’application rapide et sans délai du droit international, par la tenue du référendum d’autodétermination du peuple sahraoui outre une tribune pour dénoncer les violations par Rabat des droits de l’homme des sahraouis dans les territoires occupés du Sahara occidental.
Karima Bennour
POUR MARQUER LE CENTENAIRE DE NELSON MANDELA
Son petit fils, Zwelivelile présent à la Conférence internationale d’Alger
Le petit-fils de Nelson Mandela, Zwelivelile Mandela, a choisi de se rendre pour la première fois dans la région du Maghreb, en Algérie, pour participer à la conférence internationale d’Alger sur le « Droit des Peuples à la Résistance : le cas du peuple sahraoui ». Sur les pas de son défunt grand-père, Nelson Mandela, leader africain dont son combat incessant contre l’Apartheid en Afrique du Sud et leader mondial pour la liberté et la dignité des peuples, Zwelivelile a tenu à rappeler que le Maroc « colonisateur du Sahara occidental a été un soutien au système d’Apartheid » dans son pays, l’Afrique du Sud. Mettant en avant l’importance de l’héritage historique africain, dans la lutte des peuples d’afrique contre la domination coloniale. Dans son intervention, il a exprimé son « non étonnement » de voir ce genre de Conférence se tenir en Algérie, pays qui a toujours « soutenu » les causes justes, dont celle du peuple sahraoui. À cette occasion, il a appelé les pays africains à consolider leur union à « œuvrer » sans relâche pour que la dernière question de décolonisation en Afrique, connaisse son règlement et que le «Sahara occidental recouvre enfin son indépendance et sa souveraineté.» Et pour rappeler le sens à donner à la célébration du centenaire de la naissance, en 1918, du leader africain et mondial, Nelson Mandela, son petit fils et membre de l’ANC, a tenu à le marquer par sa présence à la Conférence internationale d’Alger, de soutien au combat du peuple sahraoui. « Quoi de mieux que d’être en Algérie pour célébrer le centenaire de mon grand-père Nelson Mandela » a-t-il déclaré.
K. B.