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5 ans pour un taux d’intégration acceptable dans l’automobile : Encore du temps pour les équipementiers locaux

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Avec cinq usines de montage déjà installées en Algérie -en incluant Suzuki qui entrera en production prochainement- et les estimations d’une production locale de 260 000 voitures (horizon 2019), le marché automobile est très porteur. De quoi réjouir les équipementiers locaux. Mais, ces fabricants de pièces industrielles automobiles semblent en mal de suivre le rythme. Ces derniers peinent à prendre leur envol. En attestent les chiffres fournis par ces usines de montage : le taux d’intégration locale s’affiche au mieux à 30 % (la barre atteinte seulement par Renault Algérie). Face à ce déficit en entreprises locales de sous-traitance automobile, les marques de producteurs installés en Algérie importent leurs pièces de l’étranger. Ce qui relève un autre dilemme pour le gouvernement qui vise, depuis 2014, de réduire ses importations et arriver à exporter ses véhicules assemblés localement. Si l’industrie automobile locale semble donc se renforcer, plusieurs observateurs estiment que l’objectif du gouvernement de parvenir à 15 % de production locale d’ici trois ans et 40 % d’ici cinq ans est trop ambitieux. Selon le site Maghreb Émergent, Alexandre Kateb, fondateur du cabinet de conseil Compétence Finance, avait affirmé, à OBG l’an dernier, que l’établissement d’un écosystème intégré comprenant équipementiers, fournisseurs de pièces détachées et sous-traitants prendrait environ 10 ans. Bachir Dehimi, Président-directeur général d’Algerian Group Of Mechanics (AGM Spa), un groupement des industriels dans 29 filiales mécaniques, juge « injustes » les propos de certains, qu’il ne les cite pas pour autant, qui exige un taux d’intégration important. « Le montage de voitures est un passage obligé qui nécessite beaucoup de choses : le volume, la sous-traitance, l’intégration et la formation », a-t-il déclaré dans un entretien à l’APS, en marge du Salon du savoir-faire en sous-traitance industrielle (Midest) de Villepinte (Île-de-France, France) clôturé hier. Il souligne que le nouveau cahier des charges est « un outil d’encadrement et d’accompagnement des constructeurs d’automobiles ». Le nouveau texte, rappelle-t-on, exige des constructeurs de promouvoir la sous-traitance industrielle, notamment en matière de pièces détachées, et de rechercher des partenaires techniques et technologiques pour une intégration forte des produits locaux. Pour les constructeurs déjà installés, il leur exige d’appliquer ses modalités dans les 12 mois. « Si les choses fonctionnent normalement, nous aurons, d’ici à cinq ans, du volume dans la production, de la sous-traitance, de la formation et de l’intégration à un taux élevé », a affirmé le P-DG d’AGB. Par ailleurs, ce responsable, qui est également Haut responsable à la coopération industrielle et technologique algéro-française, a annoncé qu’un grand rendez-vous d’affaires entre les opérateurs des deux pays sera organisé par Business France le 21 juin prochain à Paris, précisant que toutes les filières et branches d’activité de l’industrie seront représentées. « À la faveur d’un nouveau cahier des charges relatif au montage automobile du 28 novembre 2017 et du rythme de développement de la filière, nous allons avoir d’ici quatre ans une population importante de sous-traitants industriels », a-t-il fait savoir. Une vingtaine d’entreprises algériennes (6 publiques et 14 privées) activant dans la sous-traitance industrielle participent à ce salon, rappelle-t-on, avec comme objectif principal : passer à l’international et faire connaître les produits industriels algériens dans les filières de la mécanique, l’électricité, l’électronique, du plastique, du caoutchouc et composites, de la métallurgie et les services liées. Le P-DG d’AGB a indiqué que la sous-traitance en Algérie, notamment dans la filière de la mécanique, a beaucoup évolué, soulignant que le taux d’intégration se situe entre 25 et 80 %. « La sous-traitance dans la filière mécanique continue d’évoluer et il en est de même pour l’automobile qui exige un volume important de production, notamment pour les prochaines années », a-t-il expliqué, citant en exemple l’Entreprise Moteurs (EMO), créée en 2009 et qui fait partie du portefeuille de l’AGM. Cette entreprise, qui produit des moteurs et de la pièce de rechange, est arrivée à construire, a-t-il précisé, des moteurs allant de 60 à 1200 chevaux, notamment pour les camions, les tracteurs, les moissonneuses-batteuses, les engins et les bateaux, à raison de 2500 moteurs diesels par an. En matière d’intégration, Bachir Dehimi a indiqué que pour les moissonneuses-batteuses de Sidi Bel-Abbès, le taux est 65 %.
Hamid Mecheri

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