Alors que la maladie de la rougeole s’est étendue du 11 au 15 mars à neuf (09) nouvelles wilayas, le nombre de cas identifiés a augmenté de plus de 1.300 nouveaux malades créant ainsi une panique au sein de la population. L’épidémie de rougeole progresse de jour en jour. En effet, même si les autorités sanitaires se veulent rassurantes, le bilan ne cesse de s’alourdir, en raison du faible taux de vaccination qui ne dépasserait pas les 45%. Au total, depuis le début de l’épidémie, pas moins de 3.699 cas ont été détectés, dont six décès, à travers 22 wilayas. C’est du moins les chiffres fournis, hier, par l’Inspecteur général du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Omar Beredjouane lors de son passage sur un des plateaux de la chaine privée arabophone Ennahar TV. «La campagne de vaccination de mars 2017 a été un échec, suite à la réticence des parents face à la vaccination. Seulement 45% des enfants ont été vaccinés lors de cette campagne, qui n’a pas atteint l’objectif fixé, celui d’assurer une couverture de 95% de la population en milieu scolaire», a regretté l’intervenant, qui assure néanmoins que le nombre de décès est de six personnes, niant les rumeurs quant au décès de sept personnes à Tamanrasset.
«Jusqu’au 15 mars, nous avons détecté 3.699 cas à travers 22 wilayas touchées. Le nombre de décès est de 6 victimes. Contrairement à ce qui a été rapporté par la presse, nous n’avons pas enregistré de nouveaux décès dans la wilaya de Tamanrasset », a-t-il expliqué à cet effet. Tout en précisant que 257 000 personnes ont été vaccinées contre la rougeole, l’intervenant a qualifié ce taux d’« insuffisant», invitant les parents à prendre conscience de la nécessité de la vaccination qui reste le seul remède qui peut stopper la progression de cette maladie. Assurant que le vaccin contre la rougeole est actuellement disponible en quantités suffisantes à travers les 48 wilayas, le responsable a souligné que celui-ci ne présente aucun danger pour la personne vaccinée et qu’il répond à toutes les normes requises. Rappelons que le dernier bilan du ministère, arrêté du 25 janvier au 11 mars dernier, fait état de 5 décès et 2 317 cas identifiés dans au moins 13 wilayas, dont 1 047 à El-Oued et 797 à Ouargla. « Au 11 mars en fin de journée, la situation épidémiologique de la rougeole au niveau national fait ressortir 2 317 cas recensés dans 13 wilayas, dont 1 047 à El-Oued et 797 à Ouargla », avait fait savoir le directeur de la prévention du ministère de la Santé, Djamel Fourar. Autrement dit, en quatre jours, les autorités sanitaires ont détecté plus de 1.300 nouveaux cas, tandis que la maladie s’est propagée pour toucher 9 nouvelles wilayas en cette courte période. Cette progression est inquiétante, même si le ministère de la Santé se veut rassurant en précisant que la situation est « maitrisée ». Voulant rassurer l’opinion, le professeur Mokhtar Hasbellaoui avait fait savoir, au cours d’un déplacement à Tiaret qu’ «une commission ministérielle a été diligentée dans les régions affectées afin de déterminer les causes de cette contagion». D’ailleurs, le ministère avait annoncé l’ouverture d’une enquête pour déterminer les causes de la propagation de cette épidémie. Pour parer à cette situation, un dispositif de veille sanitaire et d’alerte a été mis en place à travers les wilayas touchées. Cependant, au regard des chiffres fournis, la situation risque de se compliquer davantage et la maladie pourrait s’étendre encore à d’autres wilayas. En effet, le virus se propage à une vitesse dangereuse.
Lamia Boufassa