La semaine «Djouhra», organisée en hommage à Cheikh El Hachemi Guerouabi, a pris fin jeudi à Alger, avec un concert animé par Nadia Benyoucef, le Tunisien Zied Gharsa et le grand chanteur marocain, Abdelwahab Doukkali, devant un public nombreux. La salle de l’Opéra d’Alger Boualem-BessaIh n’aura pas suffit au public nombreux, venu assister à la clôture de l’évènement et dont une partie s’est vue refuser l’entrée, faute de places disponibles. Soutenus par la dizaine de musiciens de l’orchestre «Djawhara», dirigée par Kamel Maâti, les trois chanteurs à l’affiche se sont succédé avec des répertoires dédiés à Cheikh El Hachemi Guerouabi (1938-2006), un des chantres de la chanson chaâbie. Nadia Benyoucef, se déclarant «ravie de reprendre les chansons de son maître» a d’abord interprété avec la voix présente et étoffée qui lui est connue, «El Warda», une de ses chansons, avant d’enchainer «Bini ou bin hobbi» et «Kif aâmali ou hilti» du regretté, que le public a longtemps applaudi. «Weslet el madina», chanson rendue dans le malouf algérien, a été le choix de Ziad Ghersa, au clavier cette fois-ci, pour l’entame de son programme, constitué également des pièces, «Oughniyet lebraken», «Rahal», «Aziez guelbak», «El meguiès» et «El Bareh» du regretté Guerouabi, que le public a reprise en chœurs, appréciant les cadences rythmiques composées qui caractérisent le genre tunisien. Habitué à se produire en Algérie, Zied Gharsa s’est dit «heureux et très honoré» de chanter pour le public algérois, accueillant avec «une grande satisfaction», l’annonce faite sur scène de sa programmation durant le mois de Ramadhan 2018, où il devrait animer des concerts à Alger, Tlemcen, Constantine et Biskra. Très attendu par l’assistance, l’icône de la chanson marocaine Abdelwahab Doukkali, a eu droit à un accueil triomphal, reprenant d’abord, «Mani illa bachar» et «Allah layzid ktar» deux de ses anciennes chansons qui ont fait son succès, avant de poursuivre avec «Kan ya makane», «Mersoul el hob» et «Allah Haï». Après près de 60 ans de carrière, Abdelwahab Doukkali, (77 ans), garde toujours intactes son énergie et son punch, au point de venir à la rencontre du public, à l’issue de sa prestation, pour s’offrir un bain de foule, faisant part de son «bonheur de chanter à Alger» et promettant qu’il reviendra avec de «nouveaux titres». Les lauréats des éditions précédentes du « prix El Hachemi Guerouabi», réunis pour la circonstance sous le nom de, «Troupe El Bareh», ont ouvert la soirée, interprétant à tours de rôles des pièces du regretté artiste mis à l’honneur, dans une suite d’enchainements judicieusement arrangés. En présence des ministres, de la Culture, Azeddine Mihoubi, de l’Education nationale, Nouria Benghebrit et de l’Environnement et des Energies renouvelables, Fatma Zohra Zerouati, ainsi que des représentants de différentes missions diplomatiques accréditées à Alger, les artistes ont livré des prestations pleines, «réunissant le Maghreb», de l’avis d’un spectateur, à travers la musique, «langue de tous les peuples et toutes les cultures». Des trophées honorifiques ont été remis aux artistes sous les salves d’applaudissements et les youyous nourris du public qui a savouré chaque instant de la soirée dans la délectation. L’association culturelle El Hachemi Guerouabi, organisatrice de la semaine «Djouhra» a rendu également hommage au cours de la soirée, à, entre autres personnalités publiques présentes, la comédienne Bahia Rachedi. Auparavant dans la journée, les chanteurs Abdelwahab Doukkali et Zied Gharsa ont été reçus par le ministre de la Culture au siège de son département. Azeddine Mihoubi a remercié les deux artistes pour leur participation à l’hommage rendu à El Hachemi Guerouabi, un des piliers de la chanson chaâbie, mettant l’accent sur «l’importance des échanges et des liens qui unissent les artistes du Maghreb arabe». Le concert de clôture de la semaine «Djouhra», ouverte le 8 mars dernier, a été organisé en collaboration avec l’Office national des droits d’auteurs et droits voisins (Onda) et l’Opéra d’Alger.