Les relations entre le ministère de l’Éducation nationale et le CNAPESTE ont connu de nouvelles perturbations qui risquent d’engendrer une nouvelle crise. Depuis l’arrêt de la grève illimitée, tout le monde croyait que c’était enfin l’épilogue du bras de fer, et que les deux parties allaient réussir à s’entendre, mais la réalité est toute autre. Le CNAPESTE fait de nouveaux caprices, mais cette , il est face à une ministre plus ferme.
Avec toutes les assurances qu’a eu ce syndicat de la part de la tutelle concernant la prise en charge de ses revendications socioprofessionnelles, il continu de faire de la résistance. En effet, après la reprise du dialogue avec les responsables du ministère, les représentants du CNAPESTE ont affiché leur opposition à plusieurs questions pourtant réglementaire comme ce fut le cas concernant les conditions de réintégration des enseignants et l’obligation de dépôts de recours auprès des directions de l’éducation. Une fois que ce problème ait été enfin réglé, le CNAPESTE, dans sa dernière sortie, conteste une autre mesure prise par la tutelle et réclame l’annulation des ponctions sur salaires des grévistes du 30 décembre au 30 janvier. De ce fait le syndicat exige que les enseignants soient payés pour des journées non travaillées et d’aller plus loin, il a accusé « des parties » de manœuvrer contre les enseignants, menaçant d’un éventuel retour à la grève. Mais pas que, ce syndicat, à l’origine d’un mouvement de grève illimité à l’échelle nationale ayant secoué le secteur de l’éducation, exige que l’étude, des dossiers des enseignants concernés par les promotions aux grades, se fasse avant le 31 août 2018, alors que la ministre avait proposé que cela se fasse avant le 31 décembre 2018. En réponse au syndicat, Nouria Benghabrit qui s’était exprimé lundi à Blida, avait affirmé que la ponction sur les salaires des enseignants grévistes était une décision «irrévocable» ajoutant que chaque enseignant doit assumer sa responsabilité car ce débrayage, avait-elle ajouté, a déstabilisé les élèves et obligé les parents à recourir aux cours particuliers. «Les enseignants savent depuis 2014 que toute grève entraine une ponction sur salaires conformément aux lois en vigueur», avait-t-elle soutenu. Revenant à la réunion, qui s’est tenue dimanche entre le ministère de l’Éducation nationale et le CNAPESTE, la ministre a rappelé les deux points abordés, à savoir la question des ponctions sur les salaires des grévistes et la promotion des enseignants. S’agissant du premier point relatif à la grève nationale entamée par les enseignants, le ministère a procédé à la ponction de 20 jours, les salaires étant préparés le 20 janvier, pour ce qui est des 10 jours restants, le ministère a proposé leur ponction progressive à raison de trois jours chaque mois, toutefois le syndicat a refusé cette proposition et a demandé une annulation totale de la décision de ponction, a expliqué la ministre. Elle a ajouté que le deuxième point, objet de divergence, concerne la promotion du grade d’enseignant à enseignant principal et du grade d’enseignant principal à enseignant formateur couvrant une période de trois ans (de 2015 à 2017), période durant laquelle une autorisation exceptionnelle a été appliquée, en sus de la promotion qui concerne l’année 2018. La ministre de l’Éducation a affirmé que son département avait appelé à un débat logique et réfléchi basé sur des indicateurs éducatifs et pédagogiques et non sur des raisons sociales, et ce à travers un examen des quotas, nombre d’enseignants, d’enseignants principaux et d’enseignants formateurs, d’autant, a-t-elle dit, que le débat était ouvert à tous les syndicats car la revendications était collective et commune. Affirmant que le ministère a proposé une promotion d’office pour les trois années en 2018 en sus des promotions spécifiques à cette année, elle a précisé que la tutelle a fixé le mois de décembre 2018 comme dernier délai alors que les syndicats ont refusé et proposé le mois d’août 2018. La proposition du syndicat est «inacceptable» car le ministère est tenu par un calendrier chargé (examens officiels et numérisation) nécessitant une conjugaison des efforts de l’ensemble de ses fonctionnaires au vu de l’importance des examens nationaux, de plus l’étude des quotas est compliquée et nécessite du temps, avait poursuivi Benghabrit. Pour elle, cette attitude dévoile les intentions du syndicat avec lequel nous sommes en négociation qui tente, a-t-elle dit, d’imposer son diktat.
Ania Nait Chalal