Encore une fois, le P-DG de Sonatrach, Amine Mazouzi est revenu sur la polémique suscitée par le gestionnaire du réseau de transport de gaz en France « GRTgaz » qui accuse le groupe algérien d’avoir suspendu les livraisons de gaz naturel à destination de la France.
à peine quelques jours après qu’un haut responsable de la Sonatrach ait affirmé que le groupe n’a point failli à ses engagement, c’est au tour du P-DG du groupe de revenir sur la polémique qui enfle davantage, essentiellement en cette période de froid polaire qui frappe la Méditerranée. Ainsi, amené à s’exprimer à ce sujet tout en voulant défendre les intérêts de la partie algérienne, le P-DG de Sonatrach a affirmé que ces accusations relèvent de la « spéculation ». En effet, il dira, à ce propos, lors de la cérémonie de signature de deux contrats d’études avec des sociétés italienne et indienne, que « nous n’avons entendu ni Sonatrach ni Engie parler de manque d’engagement, ce sont des tiers, des spéculations (…). Il y a eu une vague de froid (en Europe) qui n’était pas prévue et qui a été accompagnée d’une très forte demande (en gaz). Tout le monde est alors allé chercher du gaz, et l’Algérie a été un fournisseur très fiable et a concouru à exporter une partie de cette demande européenne ». Plus loin, le premier responsable à la tête de la Sonatrach a certifié qu’il « n’y a aucun problème entre Sonatrach et Engie » et que tout ce qui a été rapporté ces derniers jours à propos d’un manquement aux engagements de la Sonatrach envers son partenaire français n’est que le fruit « d’une polémique créée de toutes pièces ». Abordant l’arrêt technique de l’unité de liquéfaction de Skikda, Mazouzi a précisé que son groupe a « répondu à toutes les demandes convenues entre les deux parties notamment durant le mois de janvier et même pendant l’arrêt technique de l’unité de liquéfaction de Skikda ». Minimisant l’impact de cet arrêt, il qualifiera celui-ci de « routinier », intervenu pour raison de maintenance. Ainsi, Sonatrach continuera ses approvisionnements avec « davantage de cargaisons vers Engie », avance-t-il. Mais l’arrêt technique de l’unité de Skikda n’a été à l’origine d’aucune perturbation d’approvisionnement de la France, a tenu à souligner M. Mazouzi. S’agissant des prix de vente, le P-DG a expliqué que « lorsqu’il y a une relation commerciale entre deux sociétés, les prix sont évidemment discutés et révisés annuellement ». Rappelons que le DG de GRTgaz expliquait, il y a quelques jours, que la situation préoccupante de l’approvisionnement en gaz pour le sud-est de la France est due à un « problème de production en Algérie ». Suite à ces accusations, la réponse du groupe Sonatrach n’a pas tardé à tomber.
En effet, une source de Sonatrach avait indiqué récemment à l’APS que les quantités contractuelles destinées à cette région française avaient été « totalement épuisées » par l’opérateur Engie (ex. GDF Suez), et ce, en raison de la hausse de la consommation suite notamment à la persistance des mauvaises conditions climatiques en France. Ainsi, la partie française a sollicité Sonatrach pour l’approvisionner en quantités supplémentaires de gaz, mais Sonatrach « est dans son droit de décliner cette demande en raison de ses engagements avec d’autres clients », a-t-elle ajouté. Rappelons en sus, que le ministre de l’Energie Nouredine Boutarfa, qui s’exprimait récemment en marge de la signature d’un contrat entre Sonatrach et deux groupes industriels publics, a jugé inopportun de «se soucier à la place de cet opérateur» français. «Nous, à notre niveau, nous n’avons aucun problème… Maintenant, pourquoi voulez-vous qu’on s’inquiète à la place des Français ?» a-t-il répondu.
Lamia Boufassa